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Edouard Husson

La visite d’Emmanuel Macron à Washington avait un côté loufoque: l’espoir des médias français est retombé comme un soufflé lorsqu’il a bien fallu constater qu’Emmanuel Macron n’avait rien obtenu. On se demande pourquoi Donald Trump a même pris le temps de recevoir le président français. Il s’agissait sans doute de faire une pause dans la journée de travail et de s’amuser un peu.
Les médias nationaux ont beau se battre les flancs, ils ont du mal à masquer le fait qu’Emmanuel Macron n’a rien obtenu de sa conversation avec Donald Trump. Comme le dit justement Pierre Lellouche, le président français n’a fait qu’acquiescer.
Donald Trump s’accorde une pause dans sa journée
Les mauvaises langues ont souligné que personne n’était là pour accueillir le président français. Et certaines ont supposé qu’il s’agissait de la réponse pou l’absence d’accueil à JD Vance, lors de la visite de ce dernier à l’Elysée.
Que nenni! C’était l’heure de la pause. Donald Trump voulait simplement indiquer à son interlocuteur qu’il ne s’agissait aucunement d’une visite sérieuse. Il y a des jours où il fait une pause en mangeant un hamburger. Mais tous les jours ce ne serait pas bon pour la ligne et hier 24 février, il « avait Macron » comme d’autres « ont piscine ».
Regardez les photos: les présidents ont l’air de prendre du bon temps. Et celui qui s’amuse le plus, c’est évidemment le président américain: son interlocuteur a fait 6000 kilomètres pour rien. Il peut toujours proposer ce qu’il veut pour l’Ukraine, Donald règlera cela entre hommes, avec Vlad.
Bon, et puis il y a le dossier Brigitte. A vrai dire, Donald s’amusait à l’avance de voir son Manu, les pieds en dedans, n’osant pas aborder le sujet de Candace Owens. Au fond, le président américain s’en fiche bien de savoir si le fonds de dossier est vrai. Il suffisait de mettre Manu sous pression en laissant Candace raconter son histoire et faire rire le monde entier.
Et pendant ce temps à l’ONU….
Laissons Le Figaro nous raconter ce qui se passait, parallèlement à la visite de Macron, à l’ONU:
Défiant Kiev et ses alliés européens, les États-Unis ont (…) soumis à l’Assemblée une résolution concurrente réclamant la fin rapide du conflit sans référence à l’intégrité territoriale de l’Ukraine, au moment où Donald Trump a entamé un rapprochement avec le Kremlin et multiplié les invectives contre son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, désormais sous pression. Le très court texte qui demandait «instamment qu’il soit mis fin au conflit dans les plus brefs délais et plaide pour une paix durable» n’a pas été mis aux voix tel quel. Il a en effet été largement modifié par plusieurs amendements de pays européens pointant clairement du doigt la Russie pour ce conflit, affirmant son attachement à l’intégrité territoriale de l’Ukraine et réclamant une «paix juste».
Le texte modifié a été adopté par 93 voix pour, 8 contre et 73 abstentions. Les représentants d’une trentaine d’alliés de l’Ukraine ont salué «le message fort» de l’Assemblée, dans une déclaration lue par Mariana Betsa. «Toute paix qui risque de récompenser l’agression augmente le risque que n’importe quel pays dans le monde subisse une agression similaire», ont-ils insisté, évoquant la menace d’un «précédent». Mais le texte américain original a ensuite été soumis au Conseil de sécurité, où les États-Unis ont cette fois enregistré une victoire. «Cette résolution représente un chemin vers la paix», «ce n’est pas un accord de paix qui coûte quoi que ce soit», a justifié l’ambassadrice américaine par intérim Dorothy Shea, dénonçant les «rivalités rhétoriques à New York» qui ne «sauvent pas de vies sur le champ de bataille». (…)
Après le rejet de tous les amendements proposés par les quatre membres de l’UE (France, Slovénie, Grèce, Danemark) et le Royaume-Uni, la résolution a été adoptée par 10 voix pour, et aucune contre. Les cinq mêmes pays européens se sont abstenus, y compris la France et le Royaume-Uni, qui auraient pu choisir de bloquer l’adoption en utilisant leur veto pour la première fois depuis 1989. «Cette guerre est illégale, une violation claire de la Charte de l’ONU et une menace pour les principes fondateurs de l’ONU. Personne ne veut la paix plus que l’Ukraine, mais les termes de cette paix ont leur importance», a commenté l’ambassadrice britannique Barbara Woodward.
Son homologue français Nicolas de Rivière insistait lui pour «une paix qui ne peut en aucun cas être synonyme de capitulation de l’agressé». Le Kremlin a salué de son côté ce mardi la «position équilibrée» des États-Unis. «Nous constatons que les États-Unis adoptent une position beaucoup plus équilibrée, qui se concentre réellement sur les efforts visant à résoudre le conflit ukrainien», s’est félicité le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors d’un point presse auquel participe l’AFP.
Dans la journée d’hier, ce qui s’est passé à New York était le vrai débat. L’ambassadeur de France a dû, comme l’ambassadrice de Grande-Bretagne, se soumettre à la volonté américaine. A la Maison-Blanche, pendant ce temps, Donald Trump s’accordait une petite récréation.