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Les outils de la guerre hybride chinoise exploitent l’humiliation subie par Zelensky à Washington pour réitérer leur arguments contre les États-Unis aux yeux de leurs alliés. L’éclatement apparent de la relation transatlantique est perçue comme une aubaine pour la Chine, laquelle cherche à s’allier avec l’Union européenne contre les États-Unis. En fait, la stratégie chinoise…
Les outils de la guerre hybride chinoise exploitent l’humiliation subie par Zelensky à Washington pour réitérer leur arguments contre les États-Unis aux yeux de leurs alliés. L’éclatement apparent de la relation transatlantique est perçue comme une aubaine pour la Chine, laquelle cherche à s’allier avec l’Union européenne contre les États-Unis. En fait, la stratégie chinoise repose sur un éloignement de l’Europe des États-Unis et c’est l’un des aspects les moins débattus de la nouvelle approche chinoise.
L’éditorialiste chinois Wang Guan (CGTN Monde) établi à Washington a bien résumé ce matin l’angle d’attaque chinois contre les États-Unis après avoir fait remarqué que Zelensky a été mis à la porte de la Maison Blanche après s’être fait humilier. On ne reprend que quelques éléments de langage de manière succcinte:
1. Que les États-Unis sont un hégemon centré sur ses propres intérêts et sur qui on ne peut jamais faire confiance;
2. Que Zelensky avait l’handicap de la langue (cela ne l’a pas empêché de murmurer un “Suka*” en Russe) et que les Américains manquaient de fair play puisqu’ils étaient à 2 contre 1 dans un terrain de jeu US;
2. Zelensky est en train de subir ce qu’ont subi Dương Văn Minh, le dernier président du Sud-Vietnam, ou encore Hamid Karzaï d’Afghanistan, deux alliés des États-Unis qui ont été abandonnés par eux avec armes et bagages;
3. La propagande chinoise souligne que tous les alliés de Washington sont jetables et sans aucune valeur devant les intérêts de l’Hégémon américain et rappelle les indépendantistes taïwanais du sort qui les attends à trop vouloir compter sur les États-Unis.
Ces arguments sont intéressants dans la mesure où certains pays européens ont annoncé qu’ils se tourneraient vers la Chine en cas de l’imposition par les États-Unis d’un barrage tarifaire ciblant les produits européens. Les Chinois observent avec intérêt la moindre faille ou divergence entre l’Europe et les États-Unis mais également entre ces derniers et leurs voisins immédiats (Le Canada et le Mexique) en y voyant une opportunité historique de premier plan pour se placer en alternative et isoler les États-Unis dont certains politiciens semblent favorables à la doctrine Munroe.
En Ukraine, des voix s’élèvent depuis un certain temps pour s’arrimer à la Chine et Beijing ne voit pas cela d’un mauvais œil puisque tôt ou tard, la Chine devra investir aussi bien en Ukraine qu’en Russie et en Asie centrale. Les terres rares ukrainiennes n’intéressent pas uniquement les États-Unis et demeurent un enjeu important de la sécurité nationale chinoise. L’OPA chinoise en Europe orientale et centrale est perçue comme un préalable absolu pour sécuriser une solide tête de pont en Europe, bien plus que l’établissement de têtes de pont en Grèce, en Italie ou au Portugal, planifiées il y a plus de vingt ans mais dont la pertinence a décliné depuis l’enlisement de toute l’Europe dans les plaines d’Ukraine.
Enfin, il est intéressant de constater encore une fois qu’une mise en scène ou non puisse servir des stratégies nationales de puissances antagonistes. D’un point de vue maison nous n’écartons aucune possibilité vue le goût prononcé du spectacle et des éléments de téléréalité ainsi que des effets d’annonce spectaculaire des élites politiques actuelles. Nous n’allons pas nous y attarder vu que cela sert déjà les intérêts de tous les protagonistes à l’exception des pions (Ukraine, Taïwan, Jordanie, etc.) et des alliés (vassaux) européens. Ces derniers ne sont point à plaindre car ils usent des mêmes procédés avec une propagande encore plus pernicieuse et sans fondements reposant sur la formule de Joseph Goebbels (“Si vous répétez un mensonge assez souvent, les gens vont le croire et vous allez finir par y croire vous même “)
“Si on répète un mensonge assez longtemps, il devient vérité “, cet axiome est le principe moteur de tous les médias de la planète à l’heure actuelle. Une victoire posthume de l’ancien ministre de l’Éducation du peuple et de la Propagande du Reich.
- *Suka ou Сука, un gros mot russe signifiant à l’origine “pute”, ” putain”, “chienne”, et lequel combiné avec d’autres mots ou selon le contexte peut se transformer en plusieurs formes d’insultes assez rudes. Observez encore une fois que le Russe est la première langue de Zelensky. Il est à rappeler que Napoléon Buonaparte, empereur des Français (1804-1814), insultait en Corse (Corsu), sa langue maternelle, quand il était hors de lui.