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L’Allemagne a dévoilé cette semaine des plans historiques d’investissement dans son armée et ses infrastructures militaires. Il s’agit sans le moindre doute de la plus grande relance économique du pays depuis la réunification allemande en 1990. Ce réarmement pourrait faire revenir la vocation première de l’Allemagne en tant que principale puissance militaire de l’Europe et …

L’Allemagne a dévoilé cette semaine des plans historiques d’investissement dans son armée et ses infrastructures militaires. Il s’agit sans le moindre doute de la plus grande relance économique du pays depuis la réunification allemande en 1990. Ce réarmement pourrait faire revenir la vocation première de l’Allemagne en tant que principale puissance militaire de l’Europe et  marquer le leadership politique et économique dont l’UE manque cruellement en 2025.

Si le réarmement de l’Allemagne entre 1918 et 1938 fut plus ou moins secret et mené en violation du Traité de Versailles, il n’en a pas été moins financé par des parties extérieures.  

Le réarmement de l’Allemagne est un phénomène historique cyclique à intervalle variable mais régulier. Il s’inscrit dans un déterminisme historique en dépit de tous les efforts fournis par des pays tiers pour éviter cette éventualité. Cette relance allemande est désormais  perçue comme une nécessité par de nombreux cercles allemands après un début de désindustrialisation, les pertes liées à la guerre en Ukraine mais par dessus tout pour contrer les velléités de la France de s’imposer comme le chef de file en Europe avec le soutien des écologistes et de la gauche allemande. Or, cette velléité est fort mal perçue par la droite allemande, laquelle considère la France comme un pays ayant profité du rapport de force post-1945 et le désarmement de l’Allemagne pour piller les industries militaires allemandes puis bâtir une dissuasion nucléaire parce que l’Allemagne s’est retrouvée dans l’interdiction de le faire. Dans ce contexte précis, la proposition du parapluie nucléaire français pour l’Europe ne passe pas du tout au sein de certains cercles allemands. Cette initiative est perçue à la fois comme un opportunisme et une imposture. Pour certains cercles allemands, l’Allemagne, l’un des premiers pays ayant failli avoir l’arme atomique dès les années 1936-1944, n’a nullement besoin d’un tel parapluie du moment où la décision d’avoir une dissuasion nucléaire ne repose que sur une simple volonté politique.

Le jeu de pouvoirs à l’intérieur des États-Unis a abouti à une configuration exigeant la fin du conflit en Ukraine via des négociations de paix. Une éventualité rejetée de manière obsessionnelle par certains régimes européens enlisés et ayant subi des pertes substantielles dans ce conflit. C’est dans ce contexte que les possédants réels des médias européens de propagande de masse ont construit la thèse du doute sur la fiabilité du protecteur américain, jugé coupable de collusion improbable avec la Russie. La suggestion d’une alternative fut le moment clé de l’opportunisme affiché sans surprise par le régime français au nom d’une défense européenne autonome mais cachant à peine une vieille velléité de leadership européen que ni les Britanniques, ni les Allemands et encore moins les pays d’Europe de l’Est dont la puissance militaire ne cesse de croître ne sont prêts d’admettre. Pour les États-Unis, l’équation est encore plus simple et plus stratégique : en permettant une montée en force d’une “nouvelle Prusse” en Europe, ils laisseront les choses se faire naturellement avant de voire s’il y a lieu de cibler celui qui sera le plus fort ou pas. Cette approche darwinienne préconisée jusque là par de sombres théoriciens marginaux pourrait en effet être assez pragmatique pour Washington au cas où l’Eurocratie voudrait un jour secouer le joug de l’ordre mondial établi. 

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