Étiquettes
Ahmad al-Sharaa, alaouites, Groupes extrémistes, HTS, Lattaquié, SAA, Syrie, Tartous
Les forces gouvernementales ont tué plus de 1 000 personnes et en ont déplacé des dizaines de milliers depuis la semaine dernière.

(Crédit photo : AFP)
Le ministère syrien de la Défense a annoncé le 10 mars la fin de sa brutale opération de sécurité contre les cellules affiliées à l’ancienne armée syrienne, au cours de laquelle au moins 1 000 civils alaouites ont été massacrés par les forces gouvernementales.
« Par la grâce de Dieu, nous avons pu absorber les attaques des restes du régime défunt et de ses officiers, nous avons détruit leur effet de surprise et nous avons pu les éloigner des centres vitaux et sécuriser la plupart des routes publiques que les restes avaient utilisées comme point de départ pour cibler nos civils et nos innocents », a déclaré le porte-parole du ministère de la défense, Hassan Abdul Ghani.
M. Abdul Ghani a ajouté que les forces militaires et de sécurité avaient « neutralisé » les cellules de l’Armée arabe syrienne (AAS) à Al-Mukhtariya, Al-Muzayria, Al-Zobar et dans d’autres zones des gouvernorats de Lattaquié et de Tartous.
« Avec cette réalisation, nous annonçons la fin de l’opération militaire qui a été lancée pour les objectifs mentionnés précédemment, et après que les institutions publiques ont été en mesure de commencer à reprendre leur travail et à fournir des services de base à notre peuple en préparation du retour à la vie normale et en travaillant à l’établissement de la sécurité et de la stabilité », a poursuivi le porte-parole.
Il s’est également engagé à « donner à la commission d’enquête toutes les chances de découvrir les circonstances des événements, de vérifier les faits et de rendre justice aux opprimés ».
Selon un premier bilan, qui a été actualisé à plusieurs reprises et devrait continuer à augmenter, 937 civils alaouites ont été tués par les forces militaires et de sécurité gouvernementales au cours de l’opération menée dans les villes côtières de Syrie et dans leurs campagnes.
Alors que les autorités ont annoncé la fin de l’opération, les forces gouvernementales ont continué à attaquer les villages côtiers lundi.
« Des groupes armés sont entrés dans la ville de Harisoun dans la campagne de Banias avec les forces du ministère de la Défense, et les forces ont commencé à piller et à brûler les maisons et les propriétés des citoyens », a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
De violents affrontements ont éclaté jeudi dernier après que les forces de sécurité soient entrées dans deux villages près de la ville côtière de Jableh et soient tombées dans une embuscade tendue par des cellules de la SAA. Le nouveau gouvernement a mobilisé des renforts qui ont été déployés dans les régions côtières de Lattaquié et de Tartous, marquant ainsi le début d’une opération de grande envergure.
Au cours de l’opération, des membres de différentes factions extrémistes qui ont été intégrées au ministère de la défense et aux forces armées dirigées par Hayat Tahrir al-Sham (HTS) ont fait du porte-à-porte, tuant des civils, y compris des femmes et des enfants. Nombre de ces massacres ont été filmés par les militants eux-mêmes.
Selon des estimations non officielles, le nombre de morts pourrait s’élever à plusieurs milliers. Des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées.
Au moins 10 000 alaouites ont franchi la frontière libanaise au cours des derniers jours pour fuir les violences sectaires commises par les forces gouvernementales.
Dimanche soir, des affrontements faisaient toujours rage dans certaines zones côtières entre le gouvernement et les cellules de l’ASA, tandis que les drones et les chars de HTS menaient des attaques aveugles contre des villes et des villages dans le cadre de la « phase 2 » de l‘opération.
Le ministre syrien de la défense, Murhaf Abu Qasra, également connu sous le nom d’Abu Hassan 600, a publié samedi une ordonnance interdisant aux forces gouvernementales de filmer leurs opérations.
Le gouvernement syrien, dirigé par l’ancien chef d’Al-Qaida Ahmad al-Sharaa, a ordonné la formation d’une commission d’enquête chargée de faire la lumière sur les événements qui se sont déroulés jeudi et qui se sont transformés en une série de tueries sans précédent au cours du week-end.