Les dernières évolutions du conflit en Ukraine sont marquées par un changement de situation à Koursk et une proposition d’une trêve de 30 jours par l’administration Trump. Le président russe a déclaré qu’il soutenait le plan US mais qu’il permettrait un regroupement des forces ukrainiennes au moment où l’armée russe avance à Koursk. La Russie…

Les dernières évolutions du conflit en Ukraine sont marquées par un changement de situation à Koursk et une proposition d’une trêve de 30 jours par l’administration Trump. Le président russe a déclaré qu’il soutenait le plan US mais qu’il permettrait un regroupement des forces ukrainiennes au moment où l’armée russe avance à Koursk.

La Russie pose donc des conditions préalables pour soutenir ce plan US:

1. Reconnaissance de l’Ukraine de l’annexion des quatres régions partiellement occupées ainsi que la Crimée;
2. Garanties que l’Ukraine ne rejoindra jamais l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN);
3. La mise en place de limitations sur les forces armées ukrainiennes (effectifs plafonnés, interdiction de certains systèmes d’armes, désarmement de la légion, limitations sur l’aviation et la marine, vecteurs balistiques limités à une certaine portée, contrôle des armements, etc.)
4. L’organisation d’élections présidentielles pour le remplacement de Zelensky
5. Engagement à protéger les populations russophones d’Ukraine. 

Ces conditions ont été évidemment très mal accueillies en Ukraine et en Europe car elles mettent fin, selon nombre d’observateurs, à l’Ukraine en tant qu’État fonctionnel et le placerait sous l’orbite de Moscou. Cependant, c’est l’exigence réitérée de la Russie à limiter ou du moins circonscrire l’expansion de l’OTAN à l’Est de la Vistule qui pose problème à l’Ouest.  Pour le reste, Moscou veut apparaître comme une Partie n’opposant aucun obstacle à un éventuel Accord de paix proposé par Donald Trump tout en gardant le cap sur ses intérêts stratégiques car la situation sur le terrain et notamment à Koursk, est en leur faveur. Sept mois après une invasion très audacieuse visant à s’emparer de cet oblast russe frontalier avec le nord de l’Ukraine (Sumy), les troupes ukrainiennes et les légions de volontaires étrangers battent aujourd’hui en retraite précipitée.

Réception US:

Le président US Donald Trump a commenté sur les “conditions implicites” contenues dans les observations publiques de son homologues russe au sujet du plan de trêve de 30 jours en les qualifiant de prometteuses mais incomplètes ou insatisfaisantes (notez les éléments de langage transactionnel orientés business).  Trump a en outre déclaré qu’il discutait avec Kiev des territoires qui seraient conservés et des autres qui seraient perdues dans une claire référence aux concessions territoriales de l’Ukraine en échange d’une paix plus ou moins tenable. C’est l’un des points les plus importants de la visite de l’Envoyé spécial du président US Steve Witkoff à Moscou. 

L’équation est donc à la fois complexe et à plusieurs inconnues. Une trêve de 30 jours demeure possible mais a peu de chances de se concrétiser dans les conditions actuelles et tant que le fond de la problématique stratégique ayant mené à l’exacerbation, puis à la réactivation de ce conflit, demeure entière. 

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