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Edouard Husson

Les Etats-Unis et Israël tentent toujours de faire avancer le plan Trump de reconstruction de Gaza, contre le plan égyptien adopté par la Ligue Arabe. On apprend que Washington et Tel-Aviv ont entamé des discussions avec la Somalie, le Soudan et le Maroc pour y déporter les Palestiniens de Gaza. Il est difficile de savoir s’il s’agit de réelles discussions ou de pressions exercées sur ces pays par les Etats-Unis ou Israël, alors que le plan Trump est rejeté par la communauté internationale.

Le cauchemar des Palestiniens de Gaza continue. On se rappelle que, lors de la visite de Benjamin Netanyahou à la Maison-Blanche, Donald Trump avait proposé de relocaliser provisoirement les Gazaouis, le temps de reconstruire la Bande de Gaza.
Fin février, Trump est revenu sur sa position, déclarant qu’il ne souhaitait pas imposer le plan par la force mais qu’il le recommanderait. « Nous n’expulsons personne de la bande de Gaza », a-t-il déclaré aux journalistes avant sa rencontre avec le Premier ministre irlandais Micheal Martin le 12 mars.
Malgré cela, un responsable américain a déclaré début février que Trump « maintenait sa vision », rejetant ainsi une proposition avancée par l’Égypte pour un plan de reconstruction et de solution d’après-guerre pour Gaza qui n’implique pas de nouveaux déplacements de population.
Etats-Unis et Israël cherchent des pays d’Afrique où déporter les Palestiniens de Gaza
Selon un rapport de l’agence de presse AP publié le 14 mars, les États-Unis et Israël ont pris contact avec des États africains pour discuter de la réinstallation potentielle de Palestiniens de Gaza sur leur territoire.
Les États-Unis et Israël ont contacté les responsables de trois gouvernements d’Afrique de l’Est pour discuter de l’utilisation de leurs territoires comme destinations potentielles pour le déplacement des Palestiniens déracinés de la bande de Gaza dans le cadre du plan d’après-guerre proposé par le président Donald Trump, ont déclaré des responsables américains et israéliens à l’Associated Press.
Les contacts avec le Soudan, la Somalie et la région séparatiste de Somalie connue sous le nom de Somaliland reflètent la détermination des États-Unis et d’Israël à poursuivre un plan qui a été largement condamné et qui soulève de sérieuses questions juridiques et morales. Comme ces trois pays sont pauvres et, dans certains cas, ravagés par la violence, la proposition remet également en question l’objectif déclaré de Trump de réinstaller les Palestiniens de Gaza dans une « belle région ».
Les responsables soudanais ont déclaré avoir rejeté les ouvertures des États-Unis, tandis que les responsables somaliens et somaliens ont déclaré à l’Associated Press qu’ils n’étaient au courant d’aucun contact.
Selon The Cradle:
Le rapport de l’AP n’était pas le premier à révéler des projets potentiels d’expulsion de Palestiniens vers l’Afrique.
Selon un reportage diffusé le mois dernier par la chaîne israélienne Channel 12, le Maroc, l’État somalien du Puntland et la République du Somaliland sont envisagés comme lieux de réinstallation des Palestiniens dans le cadre du plan controversé de Trump.
Smotrich tient son « Projet Madagascar »
On se rappelle que, dans les années 1930, la Pologne avait développé un plan de déportation des Juifs de Pologne à Madagascar, plan repris un temps par les nazis, entre juin et novembre 1940. Eh bien, le gouvernement israélien et les Etats-Unis semblent chercher à pousser un équivalent du « Plan Madagascar » pour les Palestiniens de Gaza. The Cradle, toujours, nous renseigne:
Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a déclaré le 9 mars que le gouvernement mettrait en place une « administration des migrations » pour faciliter l’expulsion des Palestiniens de leurs maisons et de leurs terres dans la bande de Gaza.
« Nous mettons en place une administration des migrations, nous nous y préparons sous la direction du Premier ministre et du ministre de la Défense [Israël Katz] », a déclaré M. Smotrich à la Knesset. « Le budget ne sera pas un obstacle », a-t-il ajouté. La nouvelle « administration de la migration » serait placée sous l’autorité du ministère israélien de la Défense, avec pour objectif d’expulser tous les Palestiniens aussi rapidement que la logistique le permettra.
« Si nous en expulsons 5 000 par jour, cela prendra un an », a déclaré Smotrich. « Il s’agit d’une opération logistique de grande envergure : il ne s’agit pas seulement du bus qui les emmène, nous devons savoir qui part, vers quel pays, quel âge, quelle formation professionnelle, une opération de grande envergure que nous préparons. »
Smotrich a affirmé que « des sources au sein du gouvernement américain » s’accordaient à dire « qu’il est impossible que deux millions de personnes haïssant Israël restent à deux pas de la frontière ».
En l’occurrence, le nazisme a été vaincu il y a quatre-vingts ans. On aurait pu croire que plus jamais ses idées ne seraient reprises. L’administration Trump et le gouvernement Netanyahou cherchent à nous convaincre du contraire.
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