
Kaja Kallas, la plus haute responsable de la politique étrangère de l’UE, a proposé de fournir une aide militaire de 40 milliards d’euros cette année, mais le plan a été réduit pour se concentrer sur la composante munitions après que plusieurs pays se soient opposés à cette idée, rapporte Bloomberg.
Un effort des dirigeants de l’Union européenne pour fournir 5 milliards d’euros (5,4 milliards de dollars) afin de sécuriser les munitions pour l’Ukraine cette année a été bloqué par la France et l’Italie, ont déclaré des diplomates européens, un autre signe des défis auxquels l’Union est confrontée pour remplacer le soutien des Etats-Unis à Kiev.
Alors que la plupart des 27 États membres réunis à Bruxelles jeudi se sont ralliés à l’idée d’affecter un financement crucial à l’assistance militaire, la France et l’Italie tardent à s’engager sur des volumes financiers spécifiques, ont déclaré des diplomates, qui ont obtenu l’anonymat pour discuter de conversations à huis clos.
Alors que le président américain Donald Trump prône un cessez-le-feu, le président Vladimir Poutine a clairement indiqué qu’il souhaitait un arrêt des livraisons d’armes à l’Ukraine dans le cadre d’un accord plus large, ce qui complique encore les efforts déployés par l’UE pour soutenir Kiev.
Les discussions qui ont eu lieu à Bruxelles ont montré qu’il ne serait pas facile de débloquer 5 milliards d’euros pour l’achat de 2 millions d’obus d’artillerie. Kaja Kallas, la principale responsable de la politique étrangère de l’UE, a déclaré qu’elle espérait toujours que les dirigeants approuveraient au moins une partie de ce plan.
Les divisions ont mis en évidence le risque que l’Union européenne reste paralysée dans son soutien aux efforts de l’Ukraine pour repousser les forces russes après trois ans de guerre, même si elle s’est engagée à soutenir Kiev face aux ouvertures de M. Trump au Kremlin en faveur d’une fin rapide du conflit.
M. Kallas a proposé que les États membres de l’UE fournissent une aide militaire pouvant aller jusqu’à 40 milliards d’euros cette année, après que 20 milliards d’euros aient été versés à Kiev en 2024. L’aide serait volontaire, mais les participants seraient encouragés à apporter des contributions en espèces ou en matériel en fonction de leurs économies respectives. Après la réticence de plusieurs pays, le débat a été restreint pour se concentrer cette semaine sur le volet « munitions ».
La France et l’Italie, les deuxième et troisième économies de l’UE, ont refusé de mettre sur la table des chiffres trop importants, ont indiqué les diplomates.
Le Premier ministre finlandais, Petteri Orpo, a apporté son soutien à l’initiative, tout en déplorant les difficultés rencontrées dans certaines capitales européennes. De nombreux pays n’agissent pas de manière adéquate en ce qui concerne les livraisons d’armes à l’Ukraine, a-t-il déclaré.
Les dirigeants bruxellois se sont penchés sur les ouvertures diplomatiques de M. Trump à l’égard de Moscou, après que sa diplomatie téléphonique avec M. Poutine et M. Zelenskiy a permis d’obtenir un engagement à mettre fin aux attaques sur les infrastructures énergétiques, mais n’a pas abouti à un cessez-le-feu général souhaité par la Maison-Blanche.