William Schryver

Javelin, Stinger, obusier M-777, HIMARS, Excalibur, Switchblade, toutes sortes de gadgets de guerre électronique et de radars de contre-batterie, VFI Bradley, Stryker, Leopard, Challenger, Abrams, Patriot, JDAMs, HARMS, Storm Shadow, ATACMS … J’en oublie sûrement.

Ah, oui… vous vous souvenez du début de l’année 2022, lorsque la présentation des drones d’attaque Bayraktar a été accueillie en fanfare ? Ils devaient être le fléau de l’armée russe. Au lieu de cela, les Turcs se sont retrouvés dans l’embarras.

Cela dit, au cours de l’année écoulée, ces « barbares sauvages » du Yémen ont abattu une douzaine de drones américains MQ-9 Reaper, autrefois vantés et censés être largement supérieurs au Bayraktar TB2.

Quoi qu’il en soit, toutes ces choses représentent des équipements de guerre de première ligne des États-Unis et de l’OTAN qui se sont avérés objectivement inférieurs dans le creuset d’une guerre prolongée de haute intensité. Nombre d’entre eux sont tout simplement inadaptés à la situation actuelle dans le domaine militaire, telle qu’elle a été révélée au cours de la guerre en Ukraine.

Avant le début de cette guerre, la conviction quasi universelle était que l’armement et l’équipement des États-Unis et de l’OTAN étaient de loin supérieurs à tout ce que les Russes pouvaient mettre sur le champ de bataille.

Cette foi infondée dans la suprématie inégalée des armes occidentales a maintenant été brisée – bien que nous voyions déjà les apologistes des groupes de réflexion mettre au point leurs rationalisations tendues.

Néanmoins, si l’on examine l’ensemble des instruments de guerre fournis par les États-Unis et l’OTAN à l’Ukraine, on constate que l’écrasante majorité d’entre eux sont constitués d’éléments que toutes les armées de l’OTAN utiliseraient dans une guerre contre la Russie, ou contre n’importe qui d’autre d’ailleurs.

Voici une vérité qui donne à réfléchir : si les forces armées ukrainiennes pouvaient faire un vœu, ce serait de renaître avec l’armée et d’abondantes quantités d’équipements soviétiques efficaces et durables qu’elles avaient en février 2022. C’était, tout compte fait, l’armée la plus forte qu’elles auraient jamais eue. Et elle a été, en grande partie, gaspillée sur l’autel d’un engagement malavisé en faveur des doctrines de terrain de l’OTAN qui se sont avérées à plusieurs reprises mal conçues et mal adaptées à la guerre qui s’est effectivement déroulée, ainsi qu’à la guerre telle qu’elle a évolué par la suite.

Ainsi, dans le cas de la guerre d’Ukraine, nous voyons attestés deux faits désormais indiscutables :

1) L’armement et l’équipement des États-Unis et de l’OTAN sont beaucoup moins redoutables que ne le pensaient les prétendus « experts militaires » du monde entier. Ils ont soit échoué de manière abyssale, soit largement sous-performé dans pratiquement tous les cas.

2) Il a été démontré que la doctrine de guerre des États-Unis et de l’OTAN est loin d’être la plus grande expression des arts martiaux depuis Napoléon à la bataille d’Austerlitz. La « contre-offensive » désastreuse de l’OTAN/AFU à Zaporozhye à l’été 2023 et la bavure catastrophique de l’expédition kamikaze de Koursk à l’été 2024 ont mis à mal la mythologie des prouesses militaires des États-Unis et de l’OTAN.

Aujourd’hui, au début du printemps 2025, nous voyons les États-Unis, avec Donald Trump à la barre, tenter d’apaiser la douleur et d’obscurcir la réalité de la défaite retentissante de leurs conceptions stratégiques et de leurs armes sur le champ de bataille face à la Russie.

Et, après avoir pesé toutes les options et considérations dans la balance, les maîtres de l’empire en déclin ont décidé que frapper l’Iran était le bon remède à leurs maux.

Après tout, les Russes n’ont jamais eu à les affronter et les Iraniens ne peuvent certainement pas constituer une menace crédible pour nos F-15, F-16, F/A-18, F-22, F-35, B-52, B-1, B-2, Tomahawks, etc. vieux de plusieurs décennies, sans parler de la toute-puissante marine américaine.

Tout le monde sait que c’est vrai. Tout le monde sait que c’est vrai.

Et même si les Iraniens ont déjà prouvé qu’ils étaient capables de vaincre toutes les défenses aériennes américaines et israéliennes avec leurs rangs supérieurs de missiles balistiques… eh bien, si Pete Hegseth leur donne un bon coup de pouce, ces intercepteurs qui ont échoué sous le règne de l’imbécile Joe Biden détruiront tous les missiles musulmans qu’ils verront. Les intercepteurs de la défense aérienne américaine retrouveront leur grandeur. Vive le chef !

Quant aux défenses aériennes iraniennes, tout le monde sait que les Israéliens les ont déjà détruites. C’est vrai ? Ils nous ont tout raconté – comment les héroïques F-35 et F-15 israéliens ont traversé le Tigre à l’assaut du cœur de l’Iran et ont réduit en miettes tous ces S-300 et ces usines de missiles. Ils ont même montré des photos de marques de brûlures dans le sable pour le prouver.

Quoi qu’il en soit, le fait est que l’Amérique doit repartir en guerre pour tenter d’effacer la tache d’avoir perdu contre les Russes, tout comme partir en guerre contre les Russes était censé effacer la tache d’avoir perdu contre les Afghans, tout comme partir en guerre contre l’Irak et l’Afghanistan était censé effacer la tache d’avoir perdu contre les Vietnamiens. Et … vous connaissez la chanson maintenant.

Vous devriez également savoir ce que l’on dit des plans les mieux conçus des souris et des hommes. Rien ne se passe jamais comme prévu. Et je soupçonne fortement que la prochaine guerre de rédemption américaine ne sera pas un renversement de la tendance dominante.

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