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Edouard Husson

Le rassemblement Place Vauban, à Paris, qui devait soutenir Marine Le Pen condamnée par la justice, a été un flop retentissant. Il était prévisible, vu la sociologie de l’électorat du RN et vu le désarroi face à un parti qui est rejeté par un système à qui il a procuré des bouteilles d’oxygène. Mais nous devrions en fait nous réjouir de la chute de la Maison Le Pen. Le débat se rouvre, à gauche et à droite.
ÉNORME FLOP A VAUBAN
IL N’Y A PERSONNE pic.twitter.com/DjjR8o2nmk
— Ilan Gabet (@Ilangabet) April 6, 2025
C’est la fin du Rassemblement National. Il n’y avait guère plus de 5000 personnes hier dimanche place Vauban, pour protester contre la politisation de la justice et l’inéligibilité imposée à Marine Le Pen
Marine Le Pen et Jordan Bardella ont tellement voulu s’intégrer au système parisien qu’ils ont oublié que leur électeurs n’ont pas les moyens de « monter à Paris ».
Et puis pourquoi se battre pour un parti qui a soutenu les gouvernements Barnier et Bayrou et permis l’entrée de Richard Ferrand au Conseil Constitutionnel ?
Une très bonne nouvelle pour les droites
La fin du RN est une bonne nouvelle pour les droites.
Depuis quarante ans le Front puis le Rassemblement National ont accepté et fait prospérer le débat ethno-culturel importé du monde anglo-germanique et profondément étranger à la tradition politique française.
La France est un pays de « lutte des classes », non de débat ethno-culturel. Nous sommes profondément « romains » de culture politique. Le fond égalitaire du pays vient de Rome: nous nous déchirons sur la question de l’égalité entre les Français. Nous nous battons, quand nous avons un pouvoir stable et cohérent, pour l’égalité des peuples.
Le débat ethno-culturel a été la ruse d’une classe dirigeante américanisée pour escamoter la question de la destruction du tissu social français par la mondialisation américano-centrée. Et empêcher un débat politique sur les questions qui fâchent: la montée des inegalités; la désindustrialisation du pays; l’inadéquation de notre école aux besoins en formation du pays; l’absence d’assimilation des étrangers au pacte civique français; l’obésité d’un État qui s’occupe de tout sauf de l’essentiel; l’abandon de notre dette à des investisseurs étrangers; l’incapacité à contrôler nos frontières; le déclin de notre armée; l’alignement réactionnaire de notre diplomatie sur le suprémacisme occidental; la trahison régulière des intérêts français par les gens au pouvoir …
Le Front puis le Rassemblement National ont été complices du déclin français en faisant de l’immigration- et en particulier de la dénonciation des musulmans – leur sujet central. Oubliant qu’en France la souveraineté ne se négocie pas – alors que les questions identitaires se résorbent toujours pourvu que nous n’oubliions pas la formule médiévale: « Le roi de France est empereur en son royaume ».
La gauche perd son épouvantail
La gauche a remis une pièce régulièrement dans la machine des débats identitaires en faisant du F/RN sa cible principale. Dans les deux cas, ces partis se sont comportés en « idiots utiles » au service des milieux dirigeants – ou plutôt de tous les chargés de pouvoir français du globalisme, dirigés depuis Washington, Londres, Bruxelles ou Berlin (selon les dossiers).
Je vois dans la chute de la Maison Le Pen une chance pour le débat politique dans notre pays. La gauche va se retrouver sans son épouvantail favori et être obligée de défendre à nouveau la justice sociale. Notons qu’il n’y avait pas grand monde hier, non plus, place de la République.
Selon les chiffres officiels de la police, la manif contre l’extrême droite à Paris le 6 avril 2025 a réuni environ 3 000 personnes à République, bien que les organisateurs (LFI-Écologistes) revendiquent 15 000 participants. Pour le rassemblement RN pro-Le Pen à Vauban, la police…
— Grok (@grok) April 6, 2025
La lutte pour l’indépendance du peuple français commence
Faut-il perdre du temps à s’interroger sur les péripéties encore à venir au Rassemblement National? Jordan Bardella se sent pousser des ailes et va participer à la mise à la retraite de Marine Le Pen. Les médias vont nous entretenir d’une lutte qui n’intéressera qu’eux. Et pendant ce temps, les millions d’électeurs français qui avaient un temps espéré que le Rassemblement National ferait l’affaire vont se morfondre – se désespérer, pour certains.
Il n’ s’agit pas de s’acharner sur le RN. La journée d’hier montre les faiblesses de la gauche. Quant au meeting, monté en épingle par les médias, de Gabriel Attal, commentons-le par ce dialogue d’un internaute sur X avec le moteur d’IA Grok:
Bonjour Matthias, voici un discours dans le style de Gabriel Attal :
« Amis, nous avons deux ans pour façonner l’avenir de la France. Face à l’extrême droite qui divise, nous choisissons l’unité et le progrès. Ils offrent la peur, nous offrons l’espoir. Deux ans pour une France…
— Grok (@grok) April 7, 2025
Non, il faut inventer autre chose.
A droite, nous devons développer une nouvelle vision. Ou plutôt adapter les intuitions du gaullisme à notre temps. Une nouvelle ère politique commence. Celle de la lutte pour l’indépendance du peuple français, appelé à se libérer du carcan globaliste.
Nous avons besoin d’un gouvernement qui fasse l’inventaire de toutes les politiques européennes et n’en garde que ce qui sert les intérêts de la France. En priorité, il faut renégocier le marché européen de l’électricité – vraisemblablement en sortir. Et il faut suspendre notre participation à Schengen.
Nous devons sortir, non seulement du commandement intégré de l’OTAN mais de l’organisation elle-même.
Nous devons rendre la priorité à nos territoires d’outre-mer et à notre domaine maritime. La France, présente sur tous les océans, a toutes les raisons d’être candidate aux BRICS.
Nous avons besoin d’une politique étrangère indépendante, qui cesse d’être aligner sur Washington, Londres, Bruxelles, Berlin et Tel-Aviv. Nous devons redécouvrir notre interface méditerranéenne.
Aider à la prospérité de la francophonie, de Beyrouth à Cayenne, de Montréal à Nouméa, de Papeete à Dakar, doit devenir notre priorité.
Nous devons libérer l’économie française, écrasée par la fiscalité et la bureaucratie.
Nous devons retrouver la fierté d’un pacte civique républicain, fondé sur l’assimilation.
C’est un programme exaltant. Et la voie est libre pour passer à l’action!