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Par Ralph Nader
S’il y a jamais eu un argument contemporain fort pour déclarer que le silence est une complicité, considérez le silence de Joe Biden, Barack Obama, Bill et Hillary Clinton, Al Gore, et même George W. Bush alors qu’ils grincent des dents sur le démantèlement de l’Amérique par Donald Trump/Elon Musk. Trump est en train de détruire la liberté d’expression et les procédures régulières, d’abolir les contraintes démocratiques et d’instaurer une dictature fasciste criminelle.
Trump accable Biden pour les bévues et les échecs de l’administration Trump en moyenne six fois par jour. Ces assauts ne sont pas réfutés par le reclus du Delaware, qui soigne ses blessures politiques.
Les Clinton ? Bill s’en tient à ses lamentations téléphoniques privées. Tandis qu’Hillary, qui nous a donné Trump en 2016 avec sa campagne suffisante et stupide, a écrit un article d’opinion sur l’autodénigrement dans le New York Times le 28 mars 2025. Elle écrit : « M. Trump et le secrétaire à la défense Pete Hegseth (célèbre pour ses discussions de groupe) sont apparemment plus concentrés sur des combats performatifs autour de la wokeness que sur la préparation de vrais combats avec les adversaires de l’Amérique. » Trump n’est pas assez belliqueux pour la faucon de guerre Hillary Clinton qui a été le boucher sociocidaire pro-Irak de la Libye et l’ardent défenseur de la provocation de la « projection de force » de l’Empire à travers le monde.
Avant de passer aux excuses pour s’être essentiellement tus pendant le plus grand bouleversement politique de notre pays – inconstitutionnel et criminel au plus haut point, voici ce que les présidents et candidats démocrates de premier plan POUVAIENT faire :
- Des dizaines de millions d’Américains ont voté pour nos anciens présidents. Ils attendent que leurs dirigeants parlent, se lèvent et aident puissamment à mener le combat pour arrêter le grabuge de Trump contre le peuple américain dans les États rouges et bleus. Les gens veulent que les anciens dirigeants démocrates galvanisent le Parti démocrate, encore largement en désarroi face à Trump.
Ne savent-ils pas qu’ils ont une obligation de tutelle envers les citoyens, dont beaucoup expriment leur demande d’un plan d’attaque global contre le GOP dans les assemblées municipales et autres forums ?
Les médias, menacés quotidiennement par Trump, s’empressent de couvrir les anciens dirigeants du parti démocrate.
- Ils sont tous méga-millionnaires, tout à fait capables de collecter rapidement de nombreux autres millions de dollars grâce à leur notoriété et à leurs listes d’adeptes. Ils connaissent des gens très riches comme amis. Ils pourraient mettre en place des forces de frappe à Washington et dans tout le pays pour fournir des avocats, des organisateurs et d’autres spécialistes nécessaires et combatifs pour lutter contre les dommages avérés à la santé, à la sécurité et au bien-être économique des gens ici et à l’étranger et contrer les agressions quotidiennes cruelles et vicieuses de Trump. Ils pourraient mettre fin au soliloque ininterrompu de mensonges et de faux scénarios de Trump sur les médias grand public et sociaux.
- Ils pourraient pousser les démocrates du Congrès à organiser constamment des auditions publiques « officieuses » et à déposer des résolutions et des lois qui fournissent les preuves quotidiennes de ce dictateur et de sa criminalité récidiviste et qui poussent à l’Impeachment et à la destitution de Trump. Impossible, direz-vous, avec le contrôle étroit du GOP sur le Capitole. Il suffit de penser à Nixon qui, pour un nombre bien moindre de violations, s’est vu signifier par les sénateurs républicains que son temps était écoulé. Les politiciens sauvent leur peau à l’approche des élections avant de secourir un politicien instable, égocentrique et vengeur comme celui qui campe actuellement au 1600 Pennsylvania Ave. Trump ne tardera pas à plonger dans les sondages et à subir des chutes boursières, l’inflation, la récession et davantage d’enlèvements et de disparitions de personnes ciblées dans des prisons étrangères, à la manière de la Gestapo. Ces conditions ne sont pas populaires auprès du peuple américain.
- Les anciens dirigeants démocrates pourraient faire ce que fait Bernie Sanders et parcourir le pays en soutenant l’esprit civique combatif du peuple américain qui s’oppose aux douloureuses afflictions provoquées par le tyran Trump.
- Gore est bien placé pour montrer comment les actions de l’ouragan Donald, de la tornade Trump/de la sécheresse Donald et des gaz à effet de serre générés par les combustibles fossiles de Musk conduisent à une catastrophe climatique. Les faits et les tendances que Trump ignore de manière omnicidaire doivent être mis en avant.
Même George W. Bush, connu pour avoir causé la mort de plus d’un million d’Irakiens et la destruction de leur pays par sa guerre d’agression criminelle, a un problème. Sa seule revendication en tant que « conservateur compatissant » – le financement de médicaments vitaux contre le sida à l’étranger – a été réduite en cendres avec la démolition illégale par Trump de l’Agence pour le développement international (AID). Bush marmonne peut-être à ce sujet, mais il reste dans son coin à peindre des paysages.
Toute cette abominable quiétude face à ce qu’ils croient tous être une attaque mortelle contre la République a les excuses suivantes :
Tout d’abord, ils ne veulent pas entrer dans un bras de fer avec une vipère hideuse et calomnieuse, qui déchaîne ses hordes de détracteurs sur Internet. C’est un abandon du devoir patriotique à un moment de péril sans précédent. Que penseraient de leur timidité tous les GI’s qu’ils ont fait perdre la vie dans leurs guerres présidentielles ?
Deuxièmement, cela n’aurait pas beaucoup d’impact. L’Amérique n’écoute pas les « has been ». Alors pourquoi Obama est-il toujours l’homme politique retraité le plus populaire des États-Unis, avec plus de 130 millions de followers sur Twitter ? Cette attitude n’est qu’une échappatoire commode.
Troisièmement, le fait de plonger dans l’arène politique agitée avec les Trumpsters et les Mousquetaires est tout simplement trop perturbant pour la vie quotidienne confortable des politiciens qui pensent qu’ils sont passés par là, qu’ils ont fait cela et qu’ils méritent un répit. L’autodiminution ne mène nulle part avec des dizaines de millions de personnes en détresse qui cherchent de puissants amplificateurs auprès de leaders bien connus derrière la demande que Trump comprend : VOUS ÊTES VIRÉS, qui retentit dans toute la nation de la part des libéraux et des électeurs de Trump trahis qui souffrent de la même manière. Cette demande de masse est ce qui pousse à la destitution du président le plus visiblement impeachable de l’histoire américaine.
En dernière analyse, cela se résume à leur absence de respect civique et à leur lâcheté face à Der Fuhrer. Aristote avait raison : « Le courage est la première des qualités humaines parce que c’est la qualité qui garantit les autres ».