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La visite de M. Araghchi a coïncidé avec une guerre commerciale entre Pékin et Washington, ainsi qu’avec le maintien des sanctions américaines à l’encontre de l’Iran malgré les négociations nucléaires en cours

(Photo credit: Iranian Foreign Ministry/AFP)

Le ministre iranien des affaires étrangères, Abbas Araghchi, s’est rendu en Chine et s’est entretenu avec des responsables chinois le 23 avril. Il a abordé plusieurs sujets, notamment la coopération bilatérale et l’évolution de la situation en Asie occidentale, tout en informant Pékin des négociations nucléaires en cours avec Washington.

Selon l’agence de presse Tasnim, M. Araghchi a rencontré le vice-premier ministre chinois Ding Xuexiang pour discuter de « l’interaction dans le cadre de l’accord global de coopération stratégique et de l’évaluation des plans visant à accélérer la mise en œuvre de la feuille de route de 25 ans ».

L’Iran et la Chine ont signé l’accord global de coopération sur 25 ans en mars 2021. Cet accord prévoit une coopération dans les domaines de l’énergie, de la finance, des transports et du commerce, ainsi que dans les domaines militaire et de la sécurité.

Au cours de la réunion, M. Araghchi a qualifié la Chine de « partenaire stratégique et fiable » de l’Iran.

Ils ont également discuté de la coopération dans le cadre du groupe des économies émergentes BRICS+ et de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). L’Iran est membre de ces deux organisations.

M. Araghchi a également souligné « la nécessité d’une interaction plus étroite entre les États partageant les mêmes idées, comme l’Iran et la Chine, pour contrer les politiques d’intimidation et l’unilatéralisme ».

La visite iranienne intervient dans un contexte de guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis.

Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, le président américain Donald Trump a imposé de lourds tarifs douaniers à la Chine et à d’autres pays dans le but de réduire le déficit commercial des États-Unis et l’explosion de la dette américaine.

La Chine a réagi en augmentant les droits de douane sur les importations américaines, y compris les importations de gaz naturel d’origine américaine. Pékin a prévenu qu’elle prendrait des mesures de rétorsion contre les pays qui concluraient avec Washington des accords préjudiciables à ses intérêts, en réponse aux informations selon lesquelles M. Trump envisage de faire pression sur les gouvernements pour qu’ils restreignent leurs échanges commerciaux avec la Chine en échange d’exemptions des droits de douane américains.

Le voyage de M. Araghchi en Chine coïncide également avec la poursuite des sanctions américaines contre l’Iran, malgré les négociations nucléaires entre les deux pays, ainsi qu’avec la campagne de bombardement brutale des États-Unis au Yémen et le génocide en cours perpétré par Israël contre les Palestiniens à Gaza.

Le ministre iranien des affaires étrangères a « mis en garde contre les conséquences désastreuses des crimes génocidaires du régime israélien en Palestine, de ses actions belliqueuses dans la région et des actes d’agression récurrents des États-Unis contre le Yémen », selon Tasnim.

Il a également informé M. Xuexiang des négociations nucléaires avec les États-Unis et a noté que l’Iran « a opté pour la diplomatie avec sérieux et bonne volonté ».

Les discussions auraient été positives et un accord sur un « cadre général » pour un accord potentiel aurait été conclu, selon le ministère iranien des affaires étrangères.

Malgré cela, le département du Trésor américain a émis de nouvelles sanctions le 22 avril visant le magnat iranien du gaz de pétrole liquéfié (GPL) Asadollah Emamjomeh et son réseau d’entreprises, conformément à la campagne de « pression maximale » de M. Trump.

La Chine a condamné les sanctions américaines contre l’Iran, en particulier celles qui visent les entreprises chinoises qui importent du pétrole iranien.

The Cradle