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par Ron Paul

Le retour du président Trump au Moyen-Orient cette semaine, le premier depuis sa visite du premier mandat en 2017, se déroulera dans un contexte de grande agitation. C’est une région qui ne ressemble guère au Moyen-Orient de 2017 et il semble, du moins d’après les reportages des médias la semaine dernière, que l’administration Trump ait une certaine compréhension de cette réalité.

La Syrie a été envahie et est désormais contrôlée par le même Al-Qaïda que le gouvernement américain a soi-disant passé 20 ans à combattre dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme ». La violence contre les minorités religieuses et ethniques a, comme on pouvait s’y attendre, explosé sous le « règne » d’un président syrien autoproclamé qui, jusqu’à très récemment, figurait sur la liste des terroristes les plus recherchés par les États-Unis.

Après le raid du Hamas du 7 octobre 2023, Gaza a été réduite à l’état de ruines et transformée en catastrophe humanitaire. Des dizaines de milliers de civils ont été tués et un million d’autres risquent de mourir de faim. Les bombes et l’aide financière américaines ont facilité la destruction totale de Gaza.

L’Iran a fait la paix avec l’Arabie saoudite grâce à la médiation de la Chine et renforce ses liens avec le Royaume. Les États-Unis ont donc peu de poids dans les négociations avec les deux anciens ennemis.

Israël mène simultanément des opérations militaires contre plusieurs pays de la région, alors que le monde condamne de plus en plus son agression contre ses voisins.

Après avoir déchiré l’accord nucléaire JCPOA avec l’Iran au cours de son premier mandat, le président Trump fait pression pour un nouvel accord avec l’Iran tout en menaçant d’attaquer si les négociations ne produisent pas les résultats qu’il exige.

L’intensification massive de l’action militaire américaine contre les Houthis au Yémen à partir du mois de mars n’a pas entraîné leur capitulation face aux exigences américaines. Même s’ils tentent de donner la meilleure image possible, il est clair que les États-Unis se sont retirés de la région face à une série d’actions réussies des Yéménites pour défendre leur patrie.

M. Biden, puis M. Trump, ont lancé des attaques contre le Yémen au nom d’Israël, mais en fin de compte, le président américain a judicieusement retiré les ressources militaires américaines de la région et mis fin aux bombardements.

En bref, le président Trump s’aventurera dans un champ de mines cette semaine, mais il s’agit d’un péril que le gouvernement américain s’est en grande partie attribué. Des décennies d’interventionnisme américain, depuis au moins la guerre d’Irak de 2003, n’ont pas produit la transformation pacifique de la région promise par les néoconservateurs et leur mentor, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

De l’inutile guerre d’Irak – fondée sur des mensonges – à la destruction de la Libye et de la Syrie, en passant par d’innombrables autres interventions, le Moyen-Orient est un cas désespéré. Et il s’avère que rien de tout cela n’a aidé Israël !

Après avoir mis le feu à la poudrière de la région avec le soutien des États-Unis, Israël se retrouve aujourd’hui sans amis dans une région de plus en plus hostile à ses politiques, voire à son existence même. Aujourd’hui, certains signes indiquent que l’administration Trump se lasse de cette alliance inextricable, car la base MAGA regarde avec plus de méfiance l’interventionnisme étranger.

La leçon que le président Trump devrait retenir est que, dans une large mesure, c’est l’interventionnisme américain au Moyen-Orient qui a produit ces fruits empoisonnés. Son sage désengagement militaire des Houthis au Yémen devrait servir de modèle aux États-Unis pour la région. Les liens forgés par le commerce et l’amitié produisent la paix et la prospérité et sont de loin préférables aux cris de guerre sans fin des néoconservateurs.

Ron Paul Institute