Le blocus de Gaza est barbare et criminel et ne doit pas être maintenu.

Daniel Larison

Alex de Waal commente le récent rapport de l’IPC qui met en garde contre la famine à Gaza :

Ils auraient pu dire les choses plus simplement. La mort massive par famine est le résultat certain de la poursuite du blocus et de la campagne militaire d’Israël. La seule question est de savoir quand.

L’utilisation de la famine comme arme est un crime de guerre. Outre ses fréquents bombardements de civils, Israël utilise la famine comme arme pour attaquer et détruire plus de deux millions de personnes. Tout cela a été largement documenté. Tout cela se fait au grand jour, mais rien n’est fait pour y mettre fin. L’administration pourrait y mettre fin, mais elle n’a pas ‘intention de faire pression sur Netanyahou pour qu’il mette fin à la guerre ou au siège.

Il était exaspérant d’entendre Trump parler de paix dans son récent discours alors qu’il a soutenu la reprise de la guerre exceptionnellement brutale et destructrice à Gaza au début de l’année. Malgré toutes les discussions sur le désaccord entre Trump et Netanyahou sur d’autres questions, le président semble très à l’aise avec la catastrophe que le gouvernement israélien est en train de provoquer. M. Trump a dénoncé la folie des interventionnistes alors que son administration permet un génocide au vu et au su du monde entier.

La famine provoquée par l’homme à Gaza devrait être le sujet le plus important au monde. Il n’y a pas de crise humanitaire plus urgente sur la planète. Le fait que la famine de masse délibérée de plus de deux millions de personnes par un gouvernement soutenu par les États-Unis puisse faire l’objet d’une couverture médiatique relativement faible et d’une réaction encore plus faible est une mise en accusation de nos dirigeants politiques et de nos médias.

Nous assistons à une campagne génocidaire en action. Les preuves sont incontestables, et ce depuis longtemps. Le gouvernement israélien « inflige délibérément » aux Palestiniens « des conditions d’existence devant entraîner leur destruction physique totale ou partielle », pour reprendre les termes de la convention sur le génocide. Notre gouvernement est complice de ce crime.

Les deux derniers mois ont complètement justifié la décision du procureur de la Cour pénale internationale d’émettre des mandats contre Netanyahou et Gallant pour les crimes de famine d’Israël, mais grâce aux sanctions américaines, la CPI est maintenant incapable de fonctionner. La paralysie de la CPI par les sanctions de Trump signifie que les criminels de guerre du monde entier bénéficient d’un laissez-passer, et cela se produit parce que notre gouvernement veut protéger les criminels de guerre du gouvernement israélien contre l’obligation de rendre compte de leurs exactions. Les effets destructeurs de l’atroce politique de notre gouvernement à l’égard de Gaza ne se limiteront pas à Gaza.

De Waal prévient qu’il ne reste plus beaucoup de temps :

À deux reprises déjà au cours de cette guerre, la population de Gaza s’est éloignée du bord de la famine catégorique – à chaque fois après des avertissements du CIP – mais la reprise a été momentanée avant un nouveau plongeon. Peu de travailleurs humanitaires pensent que ce cycle de privations suivi d’un répit partiel peut se poursuivre encore longtemps avant un effondrement rapide et incontrôlable.

Le temps presse. La population de Gaza ne mérite pas ce traitement brutal. Aucune population civile ne devrait jamais être traitée de la sorte. Le blocus de Gaza est barbare et criminel, et il ne doit pas être autorisé à se poursuivre.

Eunomia