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par Larry C. Johnson

Donald Trump refuse de suivre le scénario Zelensky/Européen pour piéger la Russie. Les dirigeants du Royaume-Uni, de la France, de l’Allemagne et de la Pologne ont fait un effort désespéré pour amener Trump à exiger de la Russie qu’elle accepte un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours, sous peine d’une nouvelle série de sanctions écrasantes. Zelensky, en singe savant qu’il est, a répété ce mantra. Trump n’a pas mordu à l’hameçon.
Les présidents Trump et Poutine se sont entretenus pendant environ deux heures le lundi 19 mai. Trump a utilisé un gros tube de rouge à lèvres pour décrire la conversation. Le président Trump a qualifié la conversation d’« excellente », annonçant que la Russie et l’Ukraine allaient « immédiatement » entamer des négociations en vue d’un cessez-le-feu et de la fin de la guerre. Il a proposé le Vatican comme hôte potentiel de ces négociations et a indiqué que les États-Unis ne joueraient pas le rôle de médiateur, affirmant que seuls les deux pays comprennent les nuances du conflit.
Le Kremlin a fourni un compte rendu plus précis. Selon le compte rendu du Kremlin, M. Poutine a qualifié l’appel de « franc et substantiel », exprimant la volonté de la Russie de travailler avec l’Ukraine à la rédaction d’un mémorandum en vue de futurs pourparlers de paix. Il a toutefois refusé de soutenir le cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours proposé par les États-Unis, soulignant que tout cessez-le-feu nécessiterait un accord préalable sur les différentes questions non résolues.
M. Poutine a réitéré les principales exigences de la Russie, notamment la démilitarisation de l’Ukraine et la limitation de l’influence occidentale, en déclarant que ces objectifs demeuraient inchangés. Il a laissé entendre qu’un cessez-le-feu ne serait possible que si les nombreuses questions en suspens étaient réglées au préalable.
En d’autres termes, Poutine n’a pas bougé d’un pouce dans la position russe qu’il a présentée le 14 juin 2024. Cette position est conforme à la présentation faite par la Russie à la délégation ukrainienne vendredi dernier à Istanbul. Le principal négociateur russe, Vladimir Medinsky, a affirmé que les négociations pouvaient se dérouler parallèlement aux opérations militaires en cours. Il a souligné que la Russie était prête à poursuivre le conflit aussi longtemps que nécessaire pour atteindre ses objectifs, en se référant à des précédents historiques tels que la Grande Guerre du Nord, qui a duré 21 ans. Medinsky aurait déclaré : « Nous sommes prêts à nous battre pour toujours », soulignant ainsi que la Russie était prête à un conflit prolongé.
Medinsky n’est pas un illuminé. Ses propos reflètent la pensée de Poutine et de l’état-major russe. La question sans réponse est de savoir si Trump et son équipe de sécurité nationale comprennent que la Russie n’adopte pas une fausse position de négociation, c’est-à-dire qu’elle présente une demande ferme, mais qu’elle est prête à faire des concessions. La réponse est NON !
J’ai eu mes conversations habituelles du lundi matin avec Nima et le juge Napolitano. Ces conversations ont été enregistrées pendant que Poutine et Trump discutaient, et je n’ai donc pas eu les informations nécessaires pour discuter de ce qui a été dit. Cependant, j’ai pu discuter de la position russe et de l’incapacité de Trump et de son équipe à écouter ce que Poutine, Lavrov et d’autres responsables russes ont déclaré à plusieurs reprises au cours des 11 derniers mois.