Les dernières opérations d'Ansarallah signalent une escalade stratégique, combinant des frappes de missiles et de drones avec une pression économique sur les ports et le trafic aérien israéliens.
Yahya Saree, le porte-parole militaire d’Ansarallah, a annoncé jeudi qu’un missile balistique avait été lancé en direction de l’aéroport Ben Gurion de Tel Aviv.
Il a également confirmé l’exécution d’une « double opération », impliquant deux drones ciblant des sites aériens à Tel-Aviv et Haïfa.
À la suite du lancement du missile depuis le Yémen, le commandement du front intérieur israélien a signalé que les sirènes d’alerte aérienne avaient été activées à Tel-Aviv, à Jérusalem et dans la région de la mer Morte.
L’armée israélienne a affirmé avoir réussi à intercepter le missile.
La chaîne israélienne Channel 12 a rapporté que les vols à destination de l’aéroport Ben Gurion ont été détournés. Pour sa part, le journal israélien Yedioth Ahronoth a rapporté que des millions d’Israéliens se sont précipités dans des abris en réponse aux sirènes.
Des sources palestiniennes ont déclaré que des fragments de missiles intercepteurs israéliens ont atterri en Cisjordanie occupée, dont un dans la ville de Shuyukh, au nord d’Hébron (Al-Khalil).
Les services d’urgence ont indiqué qu’un Israélien avait été blessé alors qu’il tentait de rejoindre un abri.
Lundi dernier, M. Saree a également annoncé le début des opérations visant à imposer un blocus naval sur le port de Haïfa, en réponse à l’agression israélienne en cours sur Gaza. Il a exhorté les entreprises utilisant le port à prendre cette annonce au sérieux.
Il a indiqué que cette mesure faisait suite au succès du groupe dans l’imposition d’un blocus sur le port d’Umm al-Rashrash (Eilat), qui a effectivement mis un terme à ses opérations.
Selon la radio de l’armée israélienne, 37 roquettes ont été lancées depuis le Yémen en direction d’Israël depuis la reprise de la guerre contre Gaza en mars.
L’analyste militaire, le général de division Fayez Al-Duwairi, a déclaré que l’annonce par Ansarallah d’un blocus aérien sur le territoire occupé indiquait un changement vers une stratégie de « dissuasion en représailles ».
Bien qu’Ansarallah ne puisse pas infliger des dommages de la même ampleur que les attaques israéliennes au Yémen, le groupe est capable de forcer des évacuations massives et de perturber le trafic aérien.
M. Al-Duwairi a ajouté qu’en ciblant plusieurs sites simultanément, Ansarallah vise à mettre à rude épreuve les systèmes de défense aérienne israéliens et à les rendre confus, ce qui entraîne des coûts financiers et militaires élevés.
Il a également suggéré que l’utilisation par Israël du système Arrow pour intercepter le dernier missile pourrait être une décision calculée pour éviter de mettre en évidence les lacunes du système américain THAAD dans la lutte contre ces menaces en évolution.
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