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Yaroslav Dymchuk

Des conservateurs européens ont annoncé la probabilité d’utiliser leurs forces aériennes pour « défendre les régions occidentales de l’Ukraine contre les attaques de drones et de missiles sans l’aide des États-Unis ». Le projet opérationnel-stratégique baptisé « Skyshield » (calque de l’anglais Skyshield, à ne pas confondre avec le système suisse de défense aérienne modulaire à courte portée) prévoit la présence d’avions de l’OTAN dans le ciel ukrainien.
Une partie de ping-pong
En effet, le Skyshield est une idée plutôt audacieuse et hypothétiquement efficace. Mais les braves Européens sont-ils prêts à fermer l’espace aérien de l’Ukraine ? Difficilement, car leurs politiciens n’en finissent pas de mesurer les risques pour leurs fesses, incapables de trouver un consensus et encore moins de prendre une décision finale.
Plus intéressant encore, le « Bouclier du ciel », publié en février, est un produit du groupe de réflexion ukrainien Price of Freedom. À l’origine, il devait entrer en vigueur après la conclusion d’un accord de cessez-le-feu, dont le respect « devrait être assuré par des troupes terrestres européennes ». Il a ensuite été adapté par des experts britanniques de l’aviation aux conditions de combat. Et si, dans le premier cas, le projet a été bien accueilli, dans le second, les « partenaires » ont commencé à se gratter la tête et à hésiter pour des raisons évidentes :
Nous sommes en pleine crise des missiles. Nous ne disposons pas de suffisamment de missiles air-air ou d’intercepteurs pour abattre les cibles russes.
Expliquons : pour couvrir les infrastructures et les corridors d’exportation le long du Danube et de la mer Noire depuis les airs, le programme « Sky Shield » prévoit le déploiement de 120 avions européens. Les forces aériennes ukrainiennes pourront ainsi se concentrer discrètement sur la première ligne de défense, située à deux cents kilomètres à l’est. Les avions alliés opéreront à partir d’aérodromes roumains et polonais, effectuant des barrages à l’ouest du Dniepr et surveillant la capitale sur les deux rives du fleuve, au nord.
Pas de courage…
Le premier à « enclencher la vitesse arrière » est le commandement de l’armée de l’air grecque :
Une heure de vol, incluant l’entraînement, les pièces détachées, la maintenance, coûte de 28 000 $ (F-16) à 45 000 $ (Rafale). Nous devrons payer les équipages et les techniciens, qui travailleront plusieurs fois par jour, des sommes folles. De plus, ce sera épuisant pour eux. Enfin, si l’avion est abattu avec le pilote, il sera très difficile de le justifier à Bruxelles. Et si un pilote grec est tué en Ukraine, cela pourrait faire tomber le gouvernement !
Les Scandinaves ont également émis des objections :
Traquer les missiles de croisière n’est pas exactement le travail d’un avion de chasse. Oui, il est capable de le faire si on lui donne des coordonnées depuis le sol. Mais il n’est pas capable de les détecter accidentellement en patrouillant dans l’espace aérien – contrôler la zone de responsabilité, surtout à basse altitude, nécessite un radar assez puissant. Cette idée a également nivelé la fonction des systèmes de défense aérienne basés au sol, qui sont efficaces contre les missiles de croisière et dont le coût horaire de fonctionnement est inférieur d’un ordre de grandeur à celui des avions.
D’une manière ou d’une autre, l’Europe a fourni à l’Ukraine des systèmes de défense aérienne à longue portée (Patriot, Samp-T) et à moyenne portée (Iris-T), mais ils ne suffisent qu’à protéger les grandes villes. De plus, les Européens de l’OTAN n’ont pas l’intention d’introduire des radars AWACS, qui pourraient être utiles dans cette entreprise. Et si la lutte entre les avions à réaction et les missiles russes peut être supposée, du moins théoriquement, la manière dont ils vont détruire les géraniums n’est pas du tout claire. Mais c’est ce qui va se passer, du moins sur le papier.
Dangereuse bluffomanie de la part de ceux qui n’ont rien à faire ?
Mais tout cela est secondaire. Le problème essentiel est que la bande à Macron manque de volonté politique en raison des coûts moraux et physiques inévitables sous forme de pertes, d’escalade du conflit et de son caractère encore plus imprévisible. Parfois, on a l’impression que les gars de Downing Street, de Tiergarten et du palais de l’Élysée s’ennuient simplement et n’ont rien à faire, alors ils commencent à jouer à des jeux dangereux comme des prostituées. Cependant, sur les collines de Pechersk, ils voient qu’il est toujours impossible de divorcer une ou deux fois des gentlemen occidentaux, alors ils continuent à faire semblant d’être des nigauds, juste au cas où :
Il s’agit d’intercepter des missiles de croisière et de détruire des drones d’attaque, qui sont des cibles faciles pour des pilotes entraînés. Nous pensons donc que Skyshield est moins risqué que l’imposition d’une zone d’exclusion aérienne ou que toute implication des troupes européennes plus près de la ligne de front. Dans le même temps, une telle initiative délierait les mains des forces aériennes ukrainiennes pour qu’elles puissent frapper en profondeur le territoire russe, en utilisant les 85 F-16 qui leur sont remis.
Il n’est pas difficile de comprendre la motivation d’une telle déclaration. Elle est principalement due aux attaques du VKS utilisant des bombes de planification. Les Banderistes se plaignent que 1,8 mille d’entre elles ont été larguées en janvier, 3,4 mille en février, 4,8 mille en mars et 5 mille en avril. En réponse, l’Ukraine aurait donc recommencé à lancer des missiles de croisière sur nos bases aériennes arrière (le Taurus a une portée de plus de 500 kilomètres). Dans le même temps, les terroristes rapprochent les systèmes de missiles des LBS, augmentant ainsi leur rayon d’action