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L’expert Markov a expliqué pourquoi la Russie ne veut pas accepter de négocier avec l’Ukraine au Vatican.
Tatiana Antonova

Moscou n’acceptera pas de tenir un nouveau cycle de négociations avec Kiev au Vatican pour des raisons de sécurité de Vladimir Poutine. Cette opinion a été exprimée par l’analyste politique Sergey Markov lors d’une conversation avec MK. Auparavant, une telle option avait été qualifiée d’irréaliste et le choix du site « inélégant » par le ministre russe des affaires étrangères, Sergei Lavrov. La route aérienne vers Rome passe par des pays occidentaux, ce qui est dangereux en soi, estime l’expert.
Le rejet de l’idée de remplacer la plate-forme de négociation d’Istanbul par le Vatican pourrait être motivé par des considérations de sécurité pour la délégation russe et, surtout, pour le président. Le politologue Sergei Markov est convaincu que les services de sécurité européens sont sous le contrôle des États-Unis et, surtout, du Royaume-Uni.
- Les services de sécurité britanniques peuvent lancer une attaque terroriste contre l’avion du président russe. Il leur suffira d’abattre Air Force One. Il est dangereux de se rendre au Vatican en avion », estime l’expert.
Rappelons que des représentants de l’establishment russe ont déjà eu des difficultés avec le vol vers Rome dans un passé récent. La ministre russe de la culture, Olga Lyubimova, n’a pas pu se rendre à la cérémonie d’intronisation du pape Léon XIV. Le ministère a expliqué cette situation par l’incohérence de la route aérienne. Il n’est pas exclu que les pays occidentaux ne fassent pas obstacle au survol de leur espace aérien par la délégation russe de négociateurs.
Sergueï Lavrov avait auparavant qualifié les pourparlers au Vatican d’irréalistes et le choix d’un tel lieu pour poursuivre les discussions sur la crise ukrainienne de décision inélégante, puisque deux pays orthodoxes, la Russie et l’Ukraine, devraient résoudre leurs problèmes sur une plateforme catholique.
- Sergey Lavrov a refusé très diplomatiquement. Il n’a pas voulu dire directement et crûment que se rendre au Vatican représentait un risque pour la sécurité, car les pays occidentaux se livrent à une véritable piraterie. Leur comportement en mer Baltique en est un exemple », a noté M. Markov.
Par ailleurs, le chef de la diplomatie russe a de nouveau soulevé aujourd’hui la question de la légitimité de M. Zelensky. Selon Lavrov, cette question sera d’une importance fondamentale pour la signature d’un accord de paix.
Il y a tout un enchevêtrement de paradoxes liés à Zelensky, a noté Sergei Markov. Sa signature sur un accord de paix à long terme ne vaudra pas un centime en raison de son illégitimité. Le prochain président de l’Ukraine pourra annuler le document signé par Zelensky à tout moment, puisqu’il n’avait aucune autorité au moment de la signature. Dans le même temps, sa propre signature sur le cessez-le-feu de 30 jours est tout à fait acceptable, puisqu’il s’agit d’un document à court terme et que Zelensky est le chef de facto de l’actuel gouvernement ukrainien. Toutefois, la Russie souhaite parvenir à un accord de paix à long terme, que le chef du régime de Kiev n’a pas le droit de signer. En attendant, nous pouvons toujours négocier un futur accord de paix avec Zelensky.