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Par Souleymane Loum

On s’y attendait après les atermoiements de Paris et la confirmation très tardive de la date : Le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, a finalement pris la décision ce vendredi 13 juin de renvoyer sine die la Conférence internationale franco-saoudienne pour la reconnaissance d’un État palestinien. Le rendez-vous était initialement prévu ce 17 juin à l’ONU, à New York…

Des sources saoudiennes ont confié que ce report est la conséquence directe des frappes israéliennes massives contre les installations nucléaires iraniennes. De là à penser qu’Israël a frappé à la surprise générale pour torpiller cette conférence il n’y a qu’un pas. C’est d’autant plus étrange que pas plus tard qu’hier le président Donald Trump clamait qu’il a de bonnes chances de conclure un accord avec Téhéran et enjoignait l’Etat hébreu de ne pas attaquer. Maintenant il se vante d’avoir guidé la main de Tsahal, allez savoir.

La grand-messe de New York devait reprendre les conclusions de la « Conférence civile pour une solution à deux États, paix et sécurité régionale« , qui a débuté à Paris ce vendredi. Mais Washington avait averti les pays participants que toute orientation jugée anti-israélienne serait considérée comme un tir contre les intérêts de la politique étrangère américaine et pourrait avoir de « graves conséquences diplomatiques« . Est-ce que c’est cette menace à peine voilée qui a fait reculer Macron ? Mystère…

Ce qu’on sait c’est que le président français, qui a pris position en faveur de l’assaut contre l’Iran, a conversé plus tôt dans la journée avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. L’Élysée a confirmé cette discussion téléphonique sans en dévoiler la teneur, après des mois d’échanges musclés entre les deux dirigeants. Macron argue que la Conférence internationale a été reportée «pour des raisons logistiques et sécuritaires» mais «aura lieu au plus vite».

«Ce report ne saurait remettre en cause notre détermination à avancer vers la mise en œuvre de la solution des deux États. Quelles que soient les circonstances, j’ai dit ma détermination à reconnaître l’État de Palestine», a martelé le président français lors d’une conférence de presse à l’Élysée, alors que pendant ce temps l’armée israélienne pilonnait les sites et les hauts gradés militaires iraniens. Il est permis de douter de la détermination de Paris à aller au bout de ce dossier qu’il avait annoncé en grande pompe.

Et puis il y a une précision encore plus édifiante : Un «État palestinien démilitarisé» est un «préalable indispensable à l’intégration régionale d’Israël», a soutenu le chef de l’Etat français. «Démilitarisé»… On se rapproche de plus en plus des désidératas de Netanyahu et de son soutien indéfectible, Trump. Les masques tombent.

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