Étiquettes

,

bsm

Après la décapitation du Hezbollah libanais et la chute de la Syrie suivie de l’occupation d’une partie de son territoire, une attaque directe contre l’Iran était inévitable et prévisible. Depuis décembre 2024, l’Iran a opéré un retrait stratégique forcé suite à la perte de son théâtre d’action au Levant. Ce qui l’a mis ipso facto dans le collimateur.

Les médias rapportent une attaque israélienne contre l’Iran en ce vendredi 13 juin 2025. Certaines sources d’information évoquent une frappe de décapitation de l’État bicéphale iranien à Téhéran, à Tabriz et à Natanz. L’attaque semble avoir ciblé de façon particulière des généraux et des scientifiques iraniens. Ce qui laisse fortement supposer l’usage de logiciel de ciblage IA de Palantir et la participation de segments militarisés des géants du numérique US comme Microsoft et Meta. Cette opération ressemble donc à celle des “pagers” et des dispositifs radio explosés à distance ayant ravagé les rangs du Hezbollah libanais avant sa décapitation par l’usage d’armes nouvelles.

L’usage de smartphones et de suites logicielles IOS (Apple) et Android (Google) par les dirigeants iraniens, faute d’alternatives, s’est encore une fois révélé fatal en cette ère où les des firmes comme Palantir utilisent ces vecteurs pour cibler avec une précision presque absolue leur utilisateurs.

Des opérations similaires à celles ayant ciblé les bases aériennes stratégiques russes à l’aide de drones acheminés clandestinement à bord de camions ont ciblé des installations militaires iraniennes sensibles peu avant l’attaque. Cela est rendu possible par la présence à l’intérieur de l’Iran d’un très large réseau de saboteurs et d’activistes anti-régime.

Il semble que les installations nucléaires iraniennes de Natanz, centre de l’industrie nucléaire iranienne, ont été bombardées par des missiles balistiques Air-Sol israéliens.

La principale installation d’enrichissement de l’uranium dans la région de Natanz avait été la cible d’une frappe aérienne israélienne. Des témoins oculaires ont rapporté le bruit de nombreuses explosions dans la mystérieuse ville de Natanz, située à 300 kilomètres de Téhéran et abritant l’industrie nucléaire.

On notera avec intérêt l’effort de l’administration Trump de se distancer des actions et surtout des déclarations du gouvernement Netanyahou et de nier une quelconque participation dans cette opération. Une formalité technique à laquelle personne ne fait plus attention.  L’attribution de l’opération à Israël est devenue la norme absolue pour des raisons inhérentes à la réhabilitation de la dissuasion et de prédominance stratégiques de l’État hébreu, mises à mal depuis 2023. Les États-Unis sont non seulement venue à la rescousse d’Israël mais assurent pour cet État assez fragile l’essentiel des opérations militaires menées au Levant et au Moyen-Orient en mettant à disposition des armes de nouveau type, des technologies disruptives jamais divulguées auparavant et un appui politique infaillible.

La capacité de riposte de l’Iran est fort réduite avec la perte du théâtre syrien et libanais. Les États-Unis et leurs alliés veilleront à assurer la défense d’Israël contre d’éventuels missiles et/ou drones iraniens et yéménites.

Les prix du pétrole ont bondi de plus de 7 % vendredi, s’échangeant près de leurs plus hauts niveaux plurimensuels après qu’Israël a lancé des frappes à grande échelle contre l’Iran, déclenchant des représailles iraniennes et suscitant des inquiétudes quant à la perturbation de l’approvisionnement en pétrole et une éventuelle fermeture du détroit d’Hormuz.

L’or, valeur refuge classique en période d’incertitude mondiale, a dépassé les 3 420 dollars l’once, se rapprochant ainsi de son record d’avril.

Il est à noter que l’Iran ne dispose pas de force aérienne moderne car sa flotte d’avions de combat est constituée en majorité d’appareils de combat US acquis au temps du Shah dans les années 1970. L’armée de l’air iranienne a reçu un apport d’avions de combat irakiens de conception soviétiques lors de la seconde guerre du Golfe (1990-1991). Il s’agissait d’avions de combat que l’Irak de Saddam Hussein voulait mettre à l’abri chez son ancien ennemi avec lequel il venait de mettre un terme à une guerre de huit années. Ces avions de 3e génération ne sont jamais revenus en Irak.

L’Iran dispose au sol d’un réseau de défense aérienne assez varié mais il est probable que de nouvelles technologies employées par ses adversaires en aient atténué ou annulé l’efficacité. Les guerres récentes ont démontré qu’aucun système de défense antiaérien et anti-missile au monde n’est efficace à plus de 45% dans le meilleur des cas et des situations. 

L’Irak et la Jordanie ont ouvert leur espace aérien aux avions de combat déguisés sous les couleurs d’Israël.  Ces appareils ont survolé à basse altitude la Jordanie et l’Irak  avant de lancer des missiles balistiques lancés par voie aérienne comme le Monolith ou le Golden Horizon, un système basé sur le Silver et Blue Sparrow. Ces vecteurs sont rapides et à longue portée. Lancés depuis le territoire irakien par une centaine d’avions de combat F-15 et F-16 israéliens ou déguisés sous les couleurs d’Israël, ils pourraient atteindre la plupart des cibles en Iran.   

Les F-15, F-35 et F-16 ont tiré des munitions air-sol au-dessus du nord de l’Irak, près de la frontière iranienne, dans le cadre d’une attaque hors zone utilisant, entre autres, des missiles balistiques à lanceur aérien Blue Sparrow ALBM et divers missiles de croisière. Les premières vagues ont ciblé des zones résidentielles où habitent des commandants iraniens; la seconde des infrastructures spécifiques et le centre nucléaire de Natanz. Cela n’a été possible que grâce au “remodelage” du Moyen-Orient et plus spécifiquement la destruction de l’Irak et de la Syrie. Une opération de longue haleine exécutée par les États-Unis depuis 1991 pour les intérêts stratégiques israéliens.

Les F-15, F-35 et F-16 sont ensuite revenus sans incident et n’ont pas pénétré dans l’espace aérien iranien.

Cette attaque contre l’Iran vise un soulèvement à l’intérieur de ce pays afin d’y induire un changement de régime similaire à celui ayant affecté la Syrie après près de 13 ans de conflit interne. Le ciblage précis des commandants du Corps des Gardiens de la Révolution répond à cet objectif. C’est donc le volet avancé d’une opération conjointe entre les États-Unis et Israël visant un résultat recherché depuis longtemps et dont la conjoncture jugée favorable après les changements tectoniques au Moyen-Orient en faveur des États-Unis fin 2024, semble permettre la réalisation en ce moment.  

La leçon stratégique pour l’Iran est “que plus on bat en retraite, plus on donne à l’adversaire la motivation de vous poursuivre”. La partie n’est pas finie pour autant. Le Moyen-Orient est une poudrière qui vient d’être allumée pour de bon.

Strategika510