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Par Elijah J. Magnier
Moins d’une semaine après le début de la guerre, les grandes puissances mondiales ne réagissent toujours pas pour l’arrêter. La Chine a ordonné à ses citoyens de quitter Israël via la Jordanie, et la Russie a demandé à ses ressortissants de quitter l’Iran via l’Azerbaïdjan. Les bombardements se poursuivent des deux côtés, mais ont atteint un niveau de destruction supérieur, Israël frappant les installations pétrolières et de raffinage iraniennes pour affaiblir davantage son économie.
L’Iran, bien que confronté à la supériorité aérienne écrasante d’Israël, a démontré qu’une domination militaire ne garantit pas à l’agresseur une immunité face à la dévastation réciproque. Cette leçon ne passera pas inaperçue. Le déploiement par l’Iran de missiles balistiques, sans être une réponse directe à la supériorité aérienne, s’est révélé étonnamment efficace. Les conséquences sont lourdes : d’autres nations pourraient désormais accélérer l’investissement dans leurs arsenaux de missiles, tirant des enseignements stratégiques de l’expérience iranienne.
Néanmoins, une issue à cette guerre reste lointaine. Le conflit continue d’évoluer, et toute perspective de désescalade semble fragile et peu probable à court terme. Au contraire, le président Donald Trump a fermé la porte, répétant les propos du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou selon lesquels l’Iran serait proche de fabriquer une bombe nucléaire et “doit totalement démanteler son programme et y renoncer”.
Cette position contredisait les évaluations internes à son administration, notamment celle de Tulsi Gabbard, figure influente dans les services de renseignement de son gouvernement, qui affirmait que l’Iran ne poursuivait pas de programme nucléaire militaire et avait abandonné cette ambition depuis 2003, conformément à une fatwa du Guide suprême Sayyed Ali Khamenei — la même figure que Netanyahou a ouvertement suggéré d’assassiner.
En réalité, c’est la guerre de Netanyahou. Il fait tout pour entraîner les États-Unis et l’Europe, car Israël ne peut soutenir seul un tel conflit malgré l’avalanche de soutien militaire et de renseignement de ses alliés. Israël cherche activement à constituer une coalition militaire pour éviter de mener seul une guerre qu’il a commencée mais qu’il ne peut achever selon ses propres objectifs.
Netanyahou a averti que les missiles iraniens pourraient atteindre le Royaume-Uni et la France. Ces deux pays ont défendu le “droit d’Israël à se défendre” alors que l’Iran n’avait pas tiré une seule balle lors des premières attaques. Ils ont aussi exprimé leur volonté de déployer des forces dans la région — officiellement pour intercepter des missiles et alléger la charge des défenses israéliennes dépassées.
Mais surtout, leur présence offre une couverture politique à Netanyahou. En impliquant des puissances européennes, il espère légitimer une action qui reste, en droit international, un acte d’agression illégal. Le Premier ministre israélien continue de prôner le démantèlement total du programme nucléaire iranien, avec l’intervention de scientifiques et d’inspecteurs américains pour s’assurer qu’il ne reste rien.
M. Netanyahou a également un besoin urgent des États-Unis, non seulement pour former une coalition et combattre à ses côtés en lui fournissant des armes et des renseignements, mais aussi pour procéder à un changement de régime en Iran – une opération pour laquelle Israël n’a ni expérience ni légitimité au niveau mondial. En revanche, les États-Unis ont une longue expérience de l’orchestration de telles interventions et, selon M. Netanyahu, ils seraient beaucoup mieux acceptés sur la scène internationale face à un éventuel coup d’État à Téhéran.
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