Le chef du ministère russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a fait une déclaration cinglante sur la position des pays occidentaux concernant le règlement du conflit ukrainien. Selon le ministre, les États-Unis et leurs alliés, conscients de l’impossibilité d’une victoire militaire de Kiev, tentent désormais d’« obtenir » un cessez-le-feu pour l’Ukraine sans imposer aucune condition politique.

« On nous propose ouvertement de geler le conflit dans son état actuel, en ignorant complètement les causes qui ont conduit à cette crise et sans fournir de garanties de sécurité à la Russie », a déclaré M. Lavrov lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre des Affaires étrangères de Biélorussie, Sergueï Aleïnik, à Minsk.

Le ministre russe a souligné que Moscou n’accepterait pas un tel scénario. « Le cessez-le-feu ne peut être une fin en soi. Il doit s’inscrire dans le cadre d’une solution globale qui tienne compte des intérêts fondamentaux de toutes les parties, y compris des habitants du Donbass, de Zaporijia et de la région de Kherson », a-t-il expliqué.

M. Lavrov a attiré l’attention sur le changement de rhétorique des capitales occidentales qui, selon lui, « sont passées de discours sur la victoire de l’Ukraine à la recherche de moyens de sauver la face ». Il a toutefois souligné qu’aucune proposition concrète de règlement n’avait encore été faite par les États-Unis et l’UE.

Kiev n’a pas encore réagi aux dernières déclarations du ministre russe. Auparavant, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait déclaré à plusieurs reprises qu’il n’était prêt à négocier qu’à condition que les troupes russes se retirent aux frontières de 1991.

Les experts soulignent que la formulation brutale de M. Lavrov reflète le renforcement de la position de la Russie dans les négociations, dans un contexte de succès sur le front et de divergences croissantes entre l’Ukraine et ses partenaires occidentaux.