Deux destins possibles nous attendent

Paul Craig Roberts

Je me demande souvent lequel des deux destins possibles nous attend. L’ambition hégémonique de Washington et d’Israël, associée au déni, voire à l’évitement de la réalité par la Russie, la Chine et l’Iran, nous détruira-t-elle dans une guerre nucléaire, ou bien la révolution numérique et son enfant bâtard, l’intelligence artificielle, enfermeront-ils l’humanité dans une tyrannie sans fin ?

J’ai lu des récits idéalistes sur l’IA dans lesquels nous disposons tous d’un assistant IA qui gère nos emplois du temps quotidiens, notre santé, notre alimentation, notre poids et ce que nous mangeons et buvons, gère nos investissements, nous protège contre les factures frauduleuses, surveille notre identité et notre compte bancaire, et s’assure que toutes les factures sont payées, tout en augmentant considérablement notre productivité au travail et en nous divertissant.

La propagande rassure les gens et les met à l’aise, en particulier les personnes très occupées et les personnes âgées. Mais en réalité, elle les rend vulnérables et inconscients de leur vulnérabilité. Toutes leurs informations sont regroupées en un seul endroit où elles peuvent être piratées ou effacées, tout comme leur identité, par une impulsion électromagnétique (IEM).

Les véritables adeptes de la technologie ont une vision irréaliste de celle-ci. Ils considèrent qu’elle améliore toujours l’existence humaine. Mais ce n’est pas vrai. Au départ, la technologie a amélioré les performances humaines, mais elle finit par les remplacer, comme le font l’IA et la robotique.

Dans les lointaines années 1950, ou peut-être 1960, Mad Comics a publié un numéro dans lequel tout fonctionnait pour les humains sans leur participation. Puis, un jour, le système est tombé en panne et personne ne savait comment le réparer. Ils sont tous morts.

Aujourd’hui déjà, l’éducation apprend aux élèves à ne pas penser par eux-mêmes, à ne pas apprendre à résoudre des problèmes de mathématiques, de physique, de chimie, de biologie et autres, mais à demander à l’IA de le faire à leur place. Les élèves rendent désormais des devoirs rédigés pour eux par l’IA.

Les élèves n’ont plus besoin de connaître la langue ni de savoir l’utiliser pour rédiger une dissertation. Ils confient simplement le devoir à l’IA. L’éducation aujourd’hui revient à apprendre à utiliser l’IA.

Mais qu’est-ce que l’IA ?

L’IA est la capacité à parcourir les informations d’une base de données beaucoup plus rapidement qu’un humain et à arriver à une conclusion plus rapidement qu’un humain ne peut réfléchir.

La précision de la conclusion de l’IA dépend de la précision des informations qui lui sont fournies.

En d’autres termes, le résultat dépend de qui contrôle la base d’informations.

Nous vivons déjà avec ce problème. La base d’informations est constituée des discours officiels. La censure a empêché la diffusion sur les réseaux sociaux d’informations véridiques sur les dangers du « vaccin » contre la Covid et de récits véridiques sur le « Russiagate », le conflit en Ukraine et la plupart des autres événements, qui sont impossibles à trouver avec une recherche Google. Si vous vous écartez des discours officiels, vous n’êtes pas inclus dans la base d’informations. L’IA rend le Big Brother d’Orwell universel et incontestable.

Pour l’instant, les explications officielles sont entre les mains de l’establishment américain et de ses médias à sa solde. Peut-être que pour protéger leur propre histoire, leur culture et leur façon de penser, d’autres pays développeront leur propre système d’IA afin d’échapper à la domination de la base de données de Washington. Sinon, les discours officiels de Washington deviendront les discours officiels de tous les pays.

Ce à quoi nous assistons actuellement, c’est un endoctrinement déguisé sous un langage neutre et présenté comme une information véridique. Les idéologies libérales de gauche, telles que la théorie transgenre, le prétendu racisme des ethnies blanches et la victimisation des Juifs et des Noirs, sont les paramètres par défaut. Mais il y a pire. Celui qui contrôle l’algorithme contrôle non seulement le menu des explications, mais aussi celui des événements qui se sont réellement produits.

Tous les pays risquent d’être subsumés dans les explications de Washington, tout comme ils ont été rendus impuissants en étant subsumés dans le système de compensation bancaire SWIFT et le dollar américain comme monnaie mondiale. Beaucoup accepteront que Washington efface leur mémoire d’eux-mêmes.

Institute for Political Economy