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armée populaire coréenne, Corée du Nord, Lavrov, région de Koursk, Russie

Au cours d’une visite de trois jours à Pyongyang, capitale de la Corée du Nord, le ministre russe des affaires étrangères, Sergey Lavrov, a remercié l’armée populaire coréenne pour son soutien dans l’expulsion des forces ukrainiennes et occidentales de la région russe de Koursk. Les forces ukrainiennes, soutenues par des unités occidentales de volontaires et de sous-traitants, ont lancé leur premier assaut protégé sur le territoire russe internationalement reconnu en août 2024 et n’ont été expulsées qu’en avril de l’année suivante. L’opération a suscité des critiques considérables de la part des deux parties, l’Occident pour avoir laissé une importante force ukrainienne exposée et loin de tout soutien, ce qui l’a amenée à subir d’énormes pertes pour un gain minime, et la Russie pour avoir laissé les frontières du pays mal défendues et avoir ainsi mis en danger une importante population civile. Le ministère russe de la défense a estimé que les forces ukrainiennes avaient subi 76 000 pertes au cours des huit mois qu’a duré l’assaut, les estimations occidentales citant des chiffres moins élevés mais toujours catastrophiques.

Lors d’une rencontre avec le ministre nord-coréen des affaires étrangères, Choe Son Hui, au centre de villégiature Wonsan Kalma, le ministre Lavrov a souligné la contribution du personnel nord-coréen : « Lors d’une conférence de presse avec des journalistes russes plus tard dans la journée, il a de nouveau remercié Pyongyang pour sa contribution à la libération de Koursk des mains des « néo-nazis ukrainiens et des mercenaires étrangers ». Des sources étatiques russes ont fréquemment fait référence à l’Ukraine comme étant dirigée par un régime néonazi, bien que ces affirmations aient été rejetées en Occident comme étant de la propagande visant à vilipender l’État ukrainien. Le ministre des affaires étrangères a ajouté qu’un monument à la mémoire des membres de l’armée populaire coréenne qui ont combattu à Koursk serait érigé en Russie, dans le cadre d’une initiative « pleinement soutenue par nos amis nord-coréens ».

En ce qui concerne l’origine de l’initiative d’envoyer des unités de l’Armée populaire coréenne à Koursk, M. Lavrov a indiqué qu’elle avait été proposée pour la première fois par le président du Parti du travail de Corée, Kim Jong Un. « Nous n’avions aucune raison de refuser cette manifestation sincère de solidarité, et nous partons du fait que la Corée du Nord détermine elle-même les formes sous lesquelles elle met en œuvre notre accord de partenariat stratégique », a-t-il déclaré. La sécurisation de Koursk a été essentielle pour permettre à l’armée russe d’allouer davantage de forces aux lignes de front, et la disponibilité des effectifs devrait encore s’améliorer à mesure que la Corée du Nord déploie de nouvelles forces sur le théâtre, selon les estimations du service national de renseignement sud-coréen. Outre les contributions en personnel,
Les forces armées russes comptent énormément sur les armements nord-coréens, en particulier sur ses forces d’artillerie qui sont plusieurs fois plus importantes, ce qui lui permet, selon certaines estimations, de fournir plus de munitions que le secteur de la défense russe n’est lui-même en mesure de le faire. Au deuxième trimestre 2025, près de la moitié des obus d’artillerie utilisés par l’armée russe étaient d’origine nord-coréenne, de nombreuses unités d’artillerie russes en étant venues à dépendre presque entièrement des munitions fournies par la Corée du Nord. À cette date, au moins six unités d’artillerie de l’armée russe se procuraient entre 50 et 100 % de leurs munitions dans ce pays. Ces approvisionnements ont été complétés par l’envoi d’unités d’artillerie de l’Armée populaire coréenne, y compris des pièces d’artillerie automotrices de 170 mm, pour soutenir l’armée russe sur les lignes de front à partir de la fin 2024.