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Téhéran – IRNA – Dans un entretien ce dimanche, avec l’ancien chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, le PDG de l’IRNA, Hossein Jaberi Ansari a déclaré que la récente guerre de 12 jours entre l’Iran et le régime sioniste s’est arrêtée sans qu’un cessez-le-feu officiel ne soit annoncé. Selon les experts, cette interruption est due à deux facteurs principaux : la cohésion sociale du peuple iranien et la puissance militaire interne du pays, qui ont ensemble constitué une force dissuasive efficace.
Hossein Jaberi Ansari, directeur général de l’agence IRNA et analyste politique, a discuté en toute franchise avec Mohammad Javad Zarif, ancien ministre des Affaires étrangères, des différents aspects de cette guerre imposée par le régime sioniste à l’Iran. Voici un extrait de leur échange :
Jaberi Ansari :
Cette guerre, considérée comme la deuxième guerre imposée contre l’Iran par le régime sioniste, a été stoppée grâce à deux éléments clés.
Premièrement, la cohésion sociale et l’unité du peuple iranien autour des valeurs que sont la patrie, la religion et l’identité nationale. Malgré certaines divergences politiques internes, cette unité a forgé un lien profond de sens et engendré une résistance morale significative.
Deuxièmement, la capacité militaire et la défense balistique iranienne, développées de manière autonome et sans dépendance étrangère, ont constitué une dissuasion matérielle puissante contre les attaques.
La combinaison de ces deux facteurs a permis de préserver les capacités nucléaires et défensives de l’Iran, même en cas d’attaques sur des sites sensibles. L’ennemi n’a donc pas réussi à atteindre ses objectifs. Aujourd’hui, les analystes estiment que l’ennemi tente désormais, par des opérations psychologiques et de renseignement, d’atteindre ces deux piliers – la cohésion sociale et la puissance balistique – pour affaiblir la dissuasion iranienne.
Mohammad Javad Zarif :
Je pense que la force symbolique et morale de notre nation est d’une importance capitale. Si nous possédons aujourd’hui des missiles, c’est parce que notre peuple les a conçus lui-même. Nous n’avons rien reçu de l’étranger – bien au contraire, tout nous a été fermé.
Je me souviens des jours où nous allions supplier dans divers pays pour obtenir ne serait-ce qu’un seul missile, pendant que Saddam bombardait nos villes. Tous fournissaient armes et moyens à Saddam, mais personne ne nous aidait. Alors qui a construit ces missiles ? Ce ne sont pas des produits importés. Ce sont nos propres gens qui les ont conçus. Nos forces armées viennent du peuple, elles sont dévouées, elles se sacrifient, elles tombent en martyrs – mais elles construisent elles-mêmes.
Pourquoi aujourd’hui personne ne peut éliminer nos capacités nucléaires ? Même si on attaque Fordow, Natanz ou d’autres sites, la capacité nucléaire iranienne persiste. Parce que cette puissance n’est pas importée, elle vient de l’intérieur, elle est le fruit d’un élan national. Notre puissance militaire vient de nous-mêmes.
À l’école, quand on faisait une bêtise, on nous disait : « Va chercher ton tuteur. » Israël, lui, est allé chercher son tuteur : les États-Unis. Bien sûr, Israël a réussi à imposer ses intérêts et sa vision à Washington – qui n’épouse pourtant pas toujours entièrement les positions du régime sioniste – et l’a entraîné dans cette guerre. Mais malgré cela, ils n’ont rien pu faire.
Ils ont lancé des missiles, des drones, envoyé des avions… mais qu’est-ce qui les a arrêtés ? D’une part, comme l’a dit le Guide suprême, l’ère du « frapper sans être frappé » est révolue. Ils frappaient, mais ils recevaient aussi des coups. Même s’ils en tiraient dix et en recevaient un seul, ils recevaient tout de même – chose qui ne s’était jamais produite auparavant.
D’autre part, ils ont vu que ce peuple ne se frappe pas la poitrine pour eux, mais pour l’étendard de l’imam Hussein. Il ne faut pas sous-estimer cela : ce peuple se frappe la poitrine en criant « Iran ! Iran ! »
(NDLR) ‘acte qui consiste à se frapper la poitrine (de manière modérée) à l’aide des paumes de ses mains, est un rite ancien de pénitence et de deuil pratiqué dans les mosquées et les lieux saints.
C’est ce peuple qui a fait croire à Trump qu’il pouvait le faire céder sous pression et faire tomber le régime en trois mois. Mais le sujet n’est pas seulement le régime – c’est l’Iran lui-même. Certes, les Américains peuvent ne pas aimer notre politique, mais les Israéliens veulent en finir avec l’Iran. Ils le jugent trop grand, trop influent pour leurs ambitions régionales.
Même à l’époque du Shah, qui était pourtant un allié d’Israël, les mouvements séparatistes en Iran recevaient leur soutien d’Israël et de certains pays arabes de la région. Ils ont un problème avec l’essence même de cette entité qu’est l’Iran.
Il faut l’accepter : ils cherchent à démembrer l’Iran.
Israël n’a pas épargné le Shah, et il n’épargnera pas les pays qui, aujourd’hui, ont signé les accords d’Abraham avec lui. Ils ne sont pas protégés – ils sont devenus des remparts avancés pour Israël, sans recevoir sa protection en retour.
La réalité, c’est que leur problème, c’est l’Iran – et c’est cette nature de notre puissance que nous ne devons jamais perdre.