Faut-il s’étonner que Netanyahu pense pouvoir se permettre des agressions internationales alors qu’il n’est jamais sanctionné pour ses actes ?

Daniel Larison

L’attaque israélienne contre la Syrie la semaine dernière aurait irrité certains responsables de l’administration Trump :

« Bibi s’est comporté comme un fou. Il bombarde tout tout le temps », a déclaré un responsable de la Maison Blanche au site d’information américain Axios. « Cela pourrait compromettre les efforts de Trump. »

L’administration ne peut pas ignorer que Netanyahu « bombarde tout tout le temps ». C’est ce qu’il fait depuis vingt et un mois, et Trump a soutenu toutes ses actions depuis son retour au pouvoir. Si l’administration n’est pas satisfaite du comportement de son agresseur préféré, elle dispose d’un levier considérable qu’elle peut utiliser, mais elle ne le fera pas. Faut-il s’étonner que Netanyahu pense pouvoir s’en tirer à bon compte avec ses agressions internationales alors qu’il n’est jamais sanctionné pour ses actes ?

Netanyahu est un criminel de guerre et un génocidaire, mais ce n’est pas un fou. Il agit exactement comme on peut s’y attendre d’un politicien opportuniste dont la survie politique dépend en grande partie de l’attisement et de l’escalade des conflits. Les États-Unis lui ont accordé une marge de manœuvre extraordinaire pour faire ce qu’il veut, tant sous Biden que sous Trump, et il en a pleinement profité.

Malheureusement, ses actions imprudentes et agressives n’ont pas compromis le soutien des États-Unis. Au contraire, il a réussi à entraîner les États-Unis dans l’attaque illégale contre l’Iran, et il n’a subi aucune conséquence pour la dévastation et la famine qui continuent de sévir à Gaza. La prochaine fois qu’il conclura qu’attaquer un autre pays lui sera profitable, il le fera à nouveau, à moins qu’il ne pense que cela pourrait lui coûter le soutien de Washington.

Il est ridicule d’armer et de soutenir un gouvernement client dirigé par un criminel de guerre, puis de feindre la surprise lorsqu’il agit en tant que tel. Si Netanyahu « bombarde tout tout le temps », comme l’a dit le responsable, c’est parce que les États-Unis lui fournissent un approvisionnement régulier en armes et se précipitent pour défendre Israël, quoi que fasse son gouvernement. Si les États-Unis voulaient vraiment qu’Israël cesse d’attaquer ses voisins et de massacrer les Palestiniens, ils pourraient le faire à tout moment. L’administration Trump ne le souhaite pas, et les tueries et la famine se poursuivent.

L’un des responsables aurait déclaré que « Netanyahu est parfois comme un enfant qui ne veut tout simplement pas se comporter correctement ». Il ne semble jamais être reconnu qu’il n’a aucune raison de « se comporter correctement ». La réalité est qu’il a été encouragé à agir de manière aussi agressive parce qu’il part du principe que les États-Unis ne couperont jamais les ponts avec leur client. À moins que l’administration ne tire sur la chaîne, le Premier ministre criminel de guerre continuera à faire tout ce qu’il pense nécessaire pour rester au pouvoir et éviter la prison.

La véritable folie ici, c’est la politique américaine. Comme son prédécesseur, l’administration Trump enfreint chaque jour la loi américaine en envoyant des armes à un gouvernement qui affame délibérément plus de deux millions de personnes et commet régulièrement d’autres crimes de guerre horribles contre des civils. Les États-Unis soutiennent inconditionnellement un État client qui commet un génocide au vu et au su du monde entier. Tout cela est indéfendable et ne sert en rien les intérêts des États-Unis. Les États-Unis pourraient exiger la fin de ces horreurs, mais au lieu de cela, ils continuent à apporter un soutien aveugle à un État voyou qui massacre et affame des innocents.

Eunomia