Par Lisandra Paraguassu

BRASILIA, 24 juillet (Reuters) – Le Brésil finalise sa demande pour se joindre à l’affaire de génocide intentée par l’Afrique du Sud contre Israël à la Cour internationale de justice, a déclaré mercredi le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

L’Afrique du Sud a déposé une plainte en 2023 demandant à la CIJ de déclarer qu’Israël avait manqué à ses obligations en vertu de la Convention sur le génocide de 1948. La plainte soutient que dans sa guerre contre les militants du Hamas, les actions militaires d’Israël vont au-delà de la seule cible du Hamas en attaquant des civils, avec des frappes sur des écoles, des hôpitaux, des camps et des abris.

D’autres pays, dont l’Espagne, la Turquie et la Colombie, ont également cherché à se joindre à l’affaire contre Israël.

Dans sa déclaration, le gouvernement brésilien a accusé Israël de violations du droit international « telles que l’annexion de territoires par la force » et a exprimé sa « profonde indignation » face aux violences subies par la population civile.

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva critique depuis longtemps ouvertement les actions d’Israël à Gaza, mais la décision de mercredi revêt une importance particulière dans un contexte de tensions accrues entre le Brésil et les États-Unis, alliés d’Israël. L’administration Trump a annoncé ce mois-ci l’imposition de droits de douane de 50 % sur tous les produits brésiliens.

Un diplomate proche de la pensée de l’administration Lula a déclaré à Reuters que le Brésil ne pensait pas que sa décision de se joindre à la plainte de l’Afrique du Sud aurait un impact sur ses relations avec Washington.

Les États-Unis se sont opposés à la plainte pour génocide déposée par l’Afrique du Sud sous la présidence du démocrate Joe Biden et sous celle du républicain Trump. En février, Trump a signé un décret visant à réduire l’aide financière américaine à l’Afrique du Sud, invoquant en partie la plainte déposée devant la CIJ.