Ali Idir

Le partenariat économique algéro-italien, déjà dense depuis quelques années, est davantage renforcé à l’issue de la visite entamée par le président Abdelmadjid Tebboune en Italie mardi 22 juillet, la deuxième du genre en trois ans. Alger et Rome affichent leur entente, et consolident leur partenariat stratégique en Méditerranée et en Afrique.

Abdelmadjid Tebboune a supervisé ce mercredi la clôture du forum d’affaires algéro-italien au cours duquel les opérateurs des deux pays ont conclu plus de 20 accords de partenariat.

Cette visite constitue « un nouveau jalon dans l’édifice des relations exemplaires entre l’Algérie et l’Italie » et « une étape importante dans le cadre du travail et de la coordination continue pour le renforcement et l’élargissement du partenariat entre les deux pays amis », a déclaré le président Tebboune en conférence de presse conjointe avec la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni.

L’Italie veut devenir un hub énergétique en Europe grâce à l’Algérie

A propos du sommet intergouvernemental qu’il a présidé côté algérien, Tebboune a indiqué qu’il vient « confirmer la relation fiable avec l’Italie, pays ami, dans les domaines de l’énergie et des énergies renouvelables ».

Giorgia Meloni a déclaré pour sa part que « tout comme l’Italie s’est tenue aux côtés de l’Algérie dans les moments difficiles, l’Algérie a toujours été aux côtés de l’Italie », ajoutant que son pays « aspire à devenir un hub de distribution énergétique en Europe à travers le partenariat stratégique qu’il développe avec l’Algérie ».

Les accords signés ce mercredi, et qui concernent les domaines de l’énergie, de l’industrie, des télécommunications, de la santé, de la formation technique et de l’économie circulaire, « marquent une nouvelle étape dans la revitalisation de la coopération industrielle et la consolidation des chaînes de valeur entre les deux rives de la Méditerranée », commente l’agence de presse italienne Agenzia Nova.

Parmi les accords les plus importants, celui signé entre Sonatrach et le groupe énergétique italien ENI pour le renforcement de la sécurité de l’approvisionnement et la promotion de la transition énergétique. Cet accord prévoit de nouveaux investissements en amont ainsi que la prolongation des contrats expirant en 2027.

Algérie – Italie : une pluie de contrats signés à Rome

La société algérienne de recherche minière, Sonarem, a pour sa part conclu un accord avec l’Agence italienne pour le commerce (ICE), portant création d’un centre italo-algérien de formation technologique dans le secteur du marbre et des pierres ornementales. L’école sera implantée à Oran et sera entièrement financée par l’Italie, qui fournira les formateurs et les experts.

Dans l’industrie, la société italienne Sigit a signé deux accords distincts pour la concrétisation de deux projets industriels en Algérie. Le premier a été conclu avec Acs Holding Algérie, prévoyant la réalisation à Sétif d’une usine de production de composants en plastique pour le secteur automobile, avec des fournitures pour le groupe Stellantis. Le second, signé avec le groupe Madar, prévoit la construction d’un lEco-Parc industriel à Tissemsilt visant à établir des entreprises de chaîne d’approvisionnement intégrée. L’infrastructure est baptisée du nom de l’industriel italien ami de la révolution algérienne, Enrico Mattei.

Dans les télécommunications, Telecom Italia Sparkle et Algérie Télécom ont convenu de collaborer dans la pose d’un nouveau câble sous-marin de transmission de données entre l’Italie et l’Algérie, ainsi que dans le développement de centres de données et de programmes de formation numérique.

L’agro-industrie a eu également sa part d’accords. On cite celui conclu entre le groupe italien CFT et l’entreprise algérienne Labelle pour la fourniture d’équipements de transformation alimentaire, ou encore celui entre Rossi Ingegneria Alimentare avec la Nouvelle conserverie algérienne du Dahra pour le lancement d’une nouvelle ligne de production de conserves.

Le groupe Condor a annoncé avoir signé de son côté un accord d’investissement pour la création d’une joint-venture algéro-italienne avec Stemin, une entreprise italienne spécialisée dans le recyclage des déchets d’aluminium, principalement issus du marché algérien.

Dans la production pharmaceutique, le groupe Chiesi et Menarini–Stemline ont conclu des accords avec le groupe Clinica pour la distribution de médicaments innovants contre les maladies rares et l’oncologie en Algérie.

De nombreux autres accords ont été en outre signés dans l’économie circulaire et la transition énergétique, dont celui portant sur le développeront une étude pour la construction d’une usine de production de fer pré-réduit à faibles émissions, conclu entre Duferco et Copresud.

TSA