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Marine Tondelier et quatre autres Écologistes appellent le Président Emmanuel Macron à déployer une aide humanitaire et médicale pour les Gazaouis.

Par Marine Tondelier et quatre autres Écologistes

« Nous en appelons solennellement au Président Macron : la décision d'un déploiement effectif et efficace de navires de la marine pour livrer de l'aide humanitaire vous revient », appellent Marine Tondelier et quatre autres Écologistes.
« Nous en appelons solennellement au Président Macron : la décision d’un déploiement effectif et efficace de navires de la marine pour livrer de l’aide humanitaire vous revient », appellent Marine Tondelier et quatre autres Écologistes.LTD/Alain Apaydin/ABACAPRESS via Reuters

Après être devenu le cimetière de dizaines de milliers de civils, Gaza est en passe de devenir le cimetière de l’ordre international, de ses droits et normes, et désormais de notre commune humanité.

Aux bombardements, à la destruction de la quasi-totalité des habitations, des écoles, des hôpitaux, à l’écocide, aux massacres quotidiens, s’ajoute désormais un énième crime de guerre : la famine comme arme du génocide.

L’armée israélienne continue de conduire une opération macabre : la destruction d’un peuple désarmé en redoublant de cruauté et de sadisme. Presque chaque jour, les rares sites de distributions alimentaires sont le théâtre de massacres de civils. Plus de 1.000 Palestiniens assassinés, dans des points censés avoir été sécurisés, dans l’attente de maigres vivres, pour survivre.

Les rares membres du personnel médical encore sur place et en vie voient des enfants disparaître et mourir de faim sous leurs yeux, et ils ne peuvent absolument rien y faire. Nous voyons tous les jours des bébés amputés sans anesthésie, des enfants brûlés vifs, des civils innocents massacrés.

18.000 enfants tués

Toutes les structures de survie des Palestiniens sont anéanties, y compris les hôpitaux et l’accès aux médicaments. L’armée israélienne ordonne des déplacements massifs incessants  – il y a encore seulement quelques jours – confinant plus de 2 millions de Palestiniens, sur moins de 12 % du territoire de Gaza (source ONU). Nous ne pouvons rester sans action concrète et urgente face à ce génocide.

Des niveaux records de malnutrition aiguë (source MSF), s’ajoutant aux près de 60.000 Palestiniens tués dont 18.000 enfants, plus du double blessés. Et ces chiffres sont probablement sous-estimés. Il y a quelques jours encore, un ministre israélien déclarait :

« L’armée doit trouver des moyens plus douloureux que la mort pour les civils à Gaza. Les tuer ne suffit pas. »  Démonstration glaçante de la rhétorique génocidaire du gouvernement israélien, contre laquelle s’élève dans tous les pays des voix puissantes réclamant la paix et la protection du peuple palestinien. Au sein même de la société israélienne, des voix s’élèvent contre le génocide en cours.

Nous demandons qu’au regard de l’urgence et de la gravité de la situation, des navires de la Marine nationale soient déployés sans attendre sur les côtes de Gaza dans le but d’apporter des vivres, des médicaments, produits de première nécessité.

L’annonce tardive de la reconnaissance de l’État de Palestine par le président Macron est essentielle. Elle nous oblige à agir et à sortir de la France et l’union européennes de ses tergiversations complices. Il faut être conséquents, il faut agir, vite, maintenant.

Soyons clairs : ce qui menace, si nous n’agissons pas d’ici là, c’est qu’en septembre les Gazaouis aient été décimés.

« Protéger les Gazaouis »

Il est urgent que le président de la République et le gouvernement prennent toute la mesure de la situation : l’arrêt de la Cour International de Justice évoquant dès janvier 2024 un risque plausible de génocide nous engageait déjà. Nous aurions dû prévenir, nous ne l’avons pas fait. Nous devons désormais œuvrer activement et fermement pour protéger les Gazaouis.

Nous avons donc une demande claire, à la hauteur de l’urgence lorsque l’on sait que le génocide en cours et la famine écrasent brutalement le peuple palestinien.

Nous demandons qu’au regard de l’urgence et de la gravité de la situation, des navires de la Marine nationale soient déployés sans attendre sur les côtes de Gaza dans le but d’apporter des vivres, des médicaments, produits de première nécessité.

Déjà en novembre 2023, la France envoyait le Tonnerre et le Dixmude, deux porte-hélicoptères amphibies afin de soulager les hôpitaux de Gaza. Cette opération doit être répétée et amplifiée. Des moyens conséquents doivent être déployés pour permettre que les navires dépêchés sur place puissent apporter une aide humanitaire et médicale conséquente à une enclave qui manque de tout.

Une décision historique

Le parachutage d’aide alimentaire est une méthode peu efficace et dangereuse, il est donc indispensable de pouvoir garantir l’ouverture complète de l’aide humanitaire et son acheminement de manière sécurisée pour les Gazaouis. La France doit être le moteur d’une coalition internationale pour lever le blocus humanitaire, dans le respect des traités internationaux et en lien avec les instances des nations unies.

Président Macron : la décision d’un déploiement effectif et efficace de navires de la marine pour livrer de l’aide humanitaire vous revient. Si vous n’agissez pas, vous êtes complice.

Nous en appelons solennellement au Président Macron : la décision d’un déploiement effectif et efficace de navires de la marine pour livrer de l’aide humanitaire vous revient. Si vous n’agissez pas, vous êtes complice. Complice du génocide, des enfants affamés, des milliers de morts faute de soins, d’un peuple massacré. Votre inaction restera dans l’histoire.

Assumez une décision historique qui permettra de mettre un terme à un blocus illégal, et d’arrêter le génocide en cours. Assumez de reconnaître l’État de Palestine sans attendre septembre, et de faire campagne pour rallier le plus de pays européens possibles en renouant avec notre histoire. Assumez d’être à l’initiative d’une coalition à même de mettre fin au drame humanitaire. Assumez de demander des sanctions contre le gouvernement israélien, d’arrêter la livraison d’armes et d’exiger l’arrêt de l’accord d’association de l’Europe avec Israël.

Une pression résolue, concertée et ferme contre le gouvernement israélien peut remplir notre seul objectif : un cessez-le-feu permanent, pour en finir avec le génocide en cours.

De timides déclarations diplomatiques ne résoudront plus rien. Seuls des actes résolus et forts viendront à bout de la barbarie. Dans le cas contraire, votre initiative diplomatique et politique constatera un champ de ruines qu’est devenu Gaza, et l’effacement de tout un peuple.

Les futures générations s’y rendront et pourront dire « voilà, sur les bords de la Méditerranée, où Gaza s’élevait. C’était avant le génocide du peuple palestinien, au XXIe siècle, au vu et au su de tous ».

Signataires :

Marine Tondelier, Secrétaire nationale des Écologistes

Aïssa Ghalmi, Secrétaire national adjoint des Écologistes

Cyrielle Châtelain, président du groupe Écologiste et social à l’Assemblée nationale

Guillaume Gontard, président du groupe Écologiste – solidarité et territoires au Sénat

David Cormand, eurodéputé écologiste

La Tribune Dimance