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armée israélienne, Chute d'un Muthe, Etats-Unis, Gaza, Israël, Netanyahou, Royaume-Uni
Par Elijah J. Magnier –
Depuis deux ans, Israël mène une guerre froide et sanglante à Gaza, un massacre décidé au plus haut niveau de l’État, conçu pour marquer les générations comme une cicatrice indélébile. Cette opération s’inscrit dans la continuité de la Nakba de 1948, lorsque les massacres dans plusieurs villes et villages palestiniens avaient ouvert la voie à l’expulsion massive. Aujourd’hui, le plan n’est pas moins brutal : provoquer un second déplacement des Palestiniens de Gaza, cette fois sous les décombres de leurs propres cités détruites.
Israël occupe déjà plus de 70 % de la bande de Gaza. Son armée est massée à moins d’un kilomètre et demi du cœur de la vieille ville de Gaza, préparant une offensive totale destinée à expulser 750 000 habitants. Pourtant, au milieu de cette destruction méthodique, Israël est confronté à une vérité qu’il a longtemps niée : la supériorité militaire ne garantit pas la victoire politique.
Depuis près de deux ans, Gaza a été réduite en ruines sous des bombardements incessants. Moins d’un quart de million de Palestiniens ont été tués ou blessés, des quartiers entiers rayés de la carte, des hôpitaux et des écoles anéantis. Et malgré tout, la résistance tient. L’armée israélienne — jadis mythifiée comme une force invincible — n’a pas réussi à soumettre 360 km² de territoire assiégé, ni à libérer ses propres soldats captifs. Cette humiliation survient malgré le soutien sans précédent des États-Unis et du Royaume-Uni, qui ont fourni du renseignement en temps réel, des armes de pointe et même des conseillers militaires intégrés aux unités israéliennes.
Ce qui devait être une campagne rapide et décisive est devenu une guerre d’usure qui a mis à nu les limites de la puissance israélienne. À Tel-Aviv, le Premier ministre Benyamin Netanyahu s’accroche au pouvoir en prolongeant le conflit, pris entre les appels de Washington à la désescalade et l’exigence de domination totale de ses partenaires d’extrême droite. À l’étranger, les alliés observent avec malaise Israël dilapider son prestige militaire et son capital moral. Chez eux, les Israéliens découvrent une réalité qu’ils n’auraient jamais imaginée : leur armée, laissée libre de commettre tous les crimes sans contrainte, a malgré tout échoué.
Cet échec peut protéger temporairement Netanyahu en détournant l’attention de sa responsabilité personnelle, mais il entraîne des conséquences durables pour la réputation de la machine militaire israélienne. Pendant des décennies, son aura de suprématie reposait sur des campagnes aériennes rapides et des victoires déséquilibrées. Mais face à des résistances enracinées, la dynamique change : l’armée avait déjà échoué à imposer sa volonté au Liban en 2006 et en 2024 ; aujourd’hui, elle peine à progresser de quelques kilomètres dans Gaza. Plus grave encore, Israël n’a pas réussi à empêcher le Yémen et l’Iran de frapper son territoire en profondeur avec missiles et drones, exposant ses villes à un niveau de destruction inédit dans son histoire. Netanyahu peut se vanter de remodeler le Moyen-Orient par ses guerres sans fin, mais la réalité est inverse : une armée humiliée, une dissuasion brisée, des ennemis renforcés — et Israël incapable de vaincre même avec les États-Unis combattant à ses côtés.
Le vœu de Trump, le piège de Netanyahu
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