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Les émissaires Américain et Saoudiens : le Liban doit d’abord se soumettre!

Alors que le pouvoir en place est soumis à l’influence de la tutelle saoudienne et américaine qui mobilise tous ses moyens offensifs, l’émissaire américain Tom Barak est arrivé hier soir à Beyrouth, où il sera bientôt rejoint par la vice-responsable des affaires spéciales pour le Moyen-Orient, Morgana Ortagus. Cette visite s’inscrit dans le cadre de la poursuite des pressions exercées après la décision du gouvernement concernant le plan de contrôle des armes, alors que des informations confirment que les deux envoyés américains sont porteurs de nouvelles directives relatives au mécanisme d’exécution des décisions, soutenues par le prince saoudien Yazid ben Farhan.

Tout indique que le Liban est entré dans une phase extrêmement dangereuse, en particulier avec la persistance de l’autorité tutélaire à renier ses engagements internes, à commencer par la position du président de la République Joseph Aoun, qui a déjà souligné que la question des armes est une affaire libanaise qui ne peut être traitée que par le dialogue. Plus grave encore, le pouvoir semble prêt à s’aligner complètement sur le projet américano-saoudo-israélien, même au détriment de la stabilité interne, sans tenir compte des équilibres existants, des réalités du terrain, ni même de l’avenir de l’institution militaire qui pourrait être poussée à l’explosion si le gouvernement persistait à l’engager dans un affrontement avec la résistance.

Outre les menaces américaines et saoudiennes, le Premier ministre ennemi Benjamin Netanyahu a fait hier des déclarations dans lesquelles il a réitéré son refus de respecter le cessez-le-feu, affirmant que « nos opérations dans le sud se déroulent conformément à l’accord de cessez-le-feu » !

La visite de Barak et Ortagus à Beyrouth intervient quelques jours avant la date de renouvellement du mandat des forces internationales d’urgence opérant dans le sud, et moins de deux semaines avant la date fixée pour la présentation par l’armée de son plan opérationnel de désarmement.

Selon des sources bien informées, « Barak et Ortagus insisteront auprès des autorités sur la nécessité de passer immédiatement à des mesures opérationnelles, de traduire les décisions du gouvernement en actes et de ne permettre aucune manœuvre ». En revanche, des sources bien informées ont révélé que Ibn Farhan pourrait se rendre à Beyrouth en même temps que Barak et Ortagus ou quelques jours après leur visite, « afin de maintenir la pression sur le chef du gouvernement et le président de la République sans leur laisser aucun répit ».

Les sources ont indiqué que les Américains « transmettront au chef de l’armée, le général Rodolphe Haykal, un message clair lui demandant d’appliquer sans hésitation la décision politique prise par le gouvernement et de ne pas se retrancher derrière le prétexte du maintien de la stabilité ». Elles ont ajouté que « les parties américaine et saoudienne confirmeront au Liban que ses demandes concernant la cessation des hostilités et le retrait resteront en suspens jusqu’à ce qu’il s’engage à prendre des mesures concrètes dans le dossier du contrôle des armes ». Les sources ont conclu que l’essence du message américano-saoudien consistait à dire au Liban que « ses demandes ne seront satisfaites qu’après qu’il aura d’abord accompli ce qui lui est demandé ».

Dans ce contexte d’escalade, les médias saoudiens se sont mobilisés en organisant des interviews avec des responsables libanais afin de mettre en évidence des positions hostiles à l’Iran. Parmi eux, le chef du gouvernement Nawaf Salam a déclaré au journal « Al-Sharq Al-Awsat » que « l’État libanais a retrouvé son droit de décider de la guerre et de la paix », affirmant que les décisions du Liban sont aujourd’hui prises « à Beyrouth, au Conseil des ministres, et nulle part ailleurs, et ne nous sont imposées ni par Téhéran ni par Washington ».

Dans une interview accordée à la chaîne Al-Arabiya, le président de la République a souligné que « le message du Liban est clair : il refuse l’ingérence de l’Iran dans les affaires libanaises », ajoutant que « l’armement du Hezbollah est une décision libanaise qui ne concerne pas l’Iran », estimant que « le Liban avait deux choix : soit accepter la proposition américaine, soit l’isolement ». Quant au président du Parlement, Nabih Berri, il a choisi la même chaîne pour signaler l’existence de tensions dans les relations entre les présidences, tout en affirmant qu’« aucune décision concernant le Hezbollah ne peut être appliquée tant qu’Israël refuse de respecter ses engagements ». Berri a précisé que « le Hezbollah n’a pas tiré un seul coup de feu depuis le cessez-le-feu, tandis qu’Israël poursuit ses agressions », soulignant qu’il n’y a « aucune crainte d’une guerre civile ou d’une menace pour la paix intérieure ».

Al Akhabar