Étiquettes

, , , ,

Les États-Unis ne devraient pas utiliser leur armée contre les cartels de la drogue et les gangs au Venezuela ou ailleurs.

Daniel Larison

La guerre illégale de Trump contre les cartels semble commencer dans le sud des Caraïbes :

Trois destroyers lance-missiles Aegis américains arriveront au large des côtes vénézuéliennes dans les prochaines 36 heures dans le cadre d’une initiative visant à lutter contre les menaces posées par les cartels de la drogue latino-américains, ont déclaré lundi deux sources informées de la question.

Les États-Unis ne devraient pas utiliser leur armée contre les cartels de la drogue et les gangs au Venezuela ou ailleurs. Notre gouvernement s’appuie déjà trop sur les options militaires pour répondre aux problèmes internationaux. La lutte contre les cartels de la drogue est du ressort des forces de l’ordre, pas de l’armée. La militarisation de la guerre contre la drogue n’aboutira à rien, si ce n’est à davantage de violence et de troubles dans les pays concernés.

Selon le même rapport de Reuters, les États-Unis déploieront 4 000 marins et marines dans la région, dont un sous-marin d’attaque. Il s’agit au mieux d’un gaspillage de ressources et d’une mauvaise utilisation des moyens militaires. Si rien n’est fait pour y mettre un terme, cela pourrait facilement se transformer en une mission sans fin dont les coûts ne cesseraient d’augmenter.

Un excellent article du Washington Office on Latin America explique en détail pourquoi la politique de guerre contre les cartels de Trump n’a aucun sens. Il n’y a pas de solution militaire à ce problème :

L’approche musclée ne fonctionne pas. Elle permettra de vaincre certains barons et groupes criminels organisés, mais laissera intact le « crime organisé », car les soldats ne sont pas là pour lutter contre les réseaux de corruption et de financement illicite.

Une guerre contre les cartels est vouée à l’échec, car le commerce illicite de la drogue n’est pas quelque chose qui peut être réglé par des moyens militaires. Cela revient à lancer l’armée américaine dans une nouvelle mission vouée à l’échec dès le départ.

La plupart des discussions sur une éventuelle guerre contre les cartels se sont concentrées sur le Mexique, mais il semble que le Venezuela soit plus susceptible d’être la première cible. Peut-être l’administration Trump pense-t-elle qu’il serait plus facile de faire accepter des attaques contre le Venezuela, car ce pays est soumis à de sévères sanctions américaines et son gouvernement a été la cible de la politique de changement de régime menée précédemment par Trump. Les faucons de l’administration, dont Marco Rubio, voient probablement dans une guerre contre les cartels un moyen d’amener Trump à accepter une forme d’intervention militaire dans le pays.

Les destroyers se trouvent actuellement dans les eaux internationales, mais on peut supposer qu’ils ont été envoyés là-bas pour lancer des frappes de missiles sur le territoire vénézuélien. Si Trump ordonnait à ces destroyers de lancer des attaques contre des cibles à l’intérieur du Venezuela, il violerait le droit international et américain. Le président n’a pas le pouvoir de lancer des attaques à l’intérieur d’un autre pays sans l’accord du Congrès. Tirer des missiles sur le Venezuela serait un acte d’agression contre un pays qui ne représente aucune menace pour les États-Unis.

La guerre contre les cartels menée par le président doit être stoppée avant qu’elle ne commence. Le Congrès doit voter pour bloquer le financement de ces opérations et retrouver son rôle légitime en matière de guerre. L’armée n’est pas le jouet du président, qu’il peut utiliser à sa guise, et il ne doit pas être autorisé à déclencher d’autres guerres.

Eunomia