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L’administration Trump intensifie sa purge au sein du commandement militaire, écartant les responsables dont les évaluations des services de renseignement remettent en cause le discours officiel sur l’Iran.
Le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, a limogé un général de haut rang à la suite d’une évaluation des services de renseignement sur le programme nucléaire iranien qui aurait irrité le président Donald Trump, selon deux personnes proches du dossier et un responsable de la Maison Blanche cité par l’AP.
Le lieutenant-général Jeffrey Kruse ne sera plus directeur de l’Agence de renseignement de la défense (DIA), ont confirmé des sources à l’AP. Elles se sont exprimées sous couvert d’anonymat, car elles n’étaient pas autorisées à discuter publiquement de cette décision.
Ce limogeage fait suite à la fuite d’un rapport préliminaire qui concluait que les frappes américaines n’avaient retardé le programme nucléaire iranien que de quelques mois, contredisant ainsi les affirmations de Trump et du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu selon lesquelles les installations avaient été détruites.
Trump avait déclaré que le programme avait été « complètement et totalement anéanti », rejetant catégoriquement cette évaluation.
Le départ de Kruse a été rapporté pour la première fois par le Washington Post. Il reflète une tendance plus large de Trump à licencier les fonctionnaires dont les analyses contredisent sa position. Au début du mois d’août, il a licencié le directeur d’une agence fédérale après la publication d’un rapport décevant sur l’emploi. Son administration a également suspendu la publication d’études sur le changement climatique, de recherches sur l’accès aux vaccins et de données sur l’identité de genre.
Peu après, des images satellites analysées par l’Institut pour la science et la sécurité internationale ont suggéré que l’Iran avait renforcé des sections critiques de son infrastructure nucléaire avant les récentes frappes aériennes américaines. Les images montraient des camions déversant de la terre dans des tunnels de l’installation d’Ispahan deux jours avant les attaques, une mesure visant probablement à limiter les dommages potentiels. Une activité similaire a été observée à Fordow.
À l’époque, le président américain Donald Trump avait affirmé que les frappes avaient « détruit » les sites nucléaires et causé « les dégâts les plus importants loin sous terre ». L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a déclaré qu’il n’y avait aucun signe de contamination radioactive à Fordow, Natanz ou Ispahan.
Remaniement plus large au sein des rangs militaires et des services de renseignement
Le licenciement du chef de la DIA intervient dans un contexte de changements radicaux au sein de la communauté du renseignement et de la haute hiérarchie militaire. Le Bureau du directeur du renseignement national a annoncé cette semaine des réductions de personnel et de budget, tandis que le Pentagone a confirmé que le chef de l’armée de l’air, le général David Allvin, prendrait sa retraite deux ans avant la date prévue.
Hegseth et Trump ont récemment décidé de démettre de leurs fonctions des officiers supérieurs sans fournir d’explications détaillées.
Parmi les personnes licenciées figurent le général CQ Brown Jr, ancien président du Comité des chefs d’état-major, le commandant en chef de la marine, le deuxième officier le plus haut gradé de l’armée de l’air et des hauts responsables juridiques de trois branches de l’armée.
En avril, Hegseth a licencié le général Tim Haugh, alors directeur de l’Agence nationale de sécurité, ainsi que la vice-amirale Shoshana Chatfield, haute responsable de l’OTAN.