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Le président libanais Joseph Aoun a « exprimé ses regrets » suite aux propos tenus par Barrack lors d’une conférence de presse au palais présidentiel.

Le Syndicat des rédacteurs en chef libanais a exigé des excuses publiques de la part de l’envoyé américain Tom Barrack, en réponse à ses propos qualifiant les journalistes présents au palais présidentiel d’« animaux ».
« Une fois de plus, les médias libanais ont été victimes d’un traitement qui, pour le moins, dépasse les limites de la décence et de la diplomatie. Ce qui est encore plus regrettable, c’est que cet acte a été perpétré par un envoyé d’une grande puissance qui, comme chacun sait, joue un rôle diplomatique », a déclaré le syndicat dans un communiqué publié le 26 août, quelques heures après la conférence de presse au palais présidentiel de Baabda.
Il s’est dit choqué que M. Barrack « ait qualifié le comportement des professionnels des médias au palais présidentiel d’animal », ajoutant que ses propos étaient « totalement inacceptables, voire profondément répréhensibles, et incitaient le Syndicat des rédacteurs en chef à publier cette déclaration adressée spécifiquement à M. Barrack et aux responsables diplomatiques américains en général ».
La déclaration appelait l’envoyé américain à « rectifier ses propos en présentant des excuses publiques aux médias ».
« À défaut d’une telle déclaration, le Syndicat des rédacteurs en chef libanais pourrait appeler au boycott des visites et des réunions de l’envoyé américain, comme première étape pour faire comprendre à toutes les parties concernées que la dignité du journalisme et des journalistes n’est pas à brader et qu’aucun envoyé, quel que soit son rang, ne peut la bafouer », a conclu le syndicat.
Le président libanais Joseph Aoun a également fait une déclaration à ce sujet.
« La présidence de la République exprime ses regrets pour les propos tenus aujourd’hui par inadvertance depuis sa tribune par l’un de ses invités. Tout en réaffirmant son respect absolu pour la dignité humaine en général, elle tient à renouveler toute sa gratitude envers tous les journalistes et représentants des médias accrédités en particulier, et leur adresse ses sincères salutations pour leurs efforts et leur travail acharné dans l’accomplissement de leur devoir professionnel et national », indique le communiqué.
Barrack a fait ces déclarations lors d’une conférence de presse à Baabda, à l’issue de réunions avec Aoun et des responsables libanais axées sur les efforts visant à désarmer le mouvement de résistance islamique libanais, le Hezbollah.
« Nous allons appliquer des règles différentes. Veuillez rester silencieux un instant. Je voudrais vous dire quelque chose : dès que la situation commence à devenir chaotique, voire animale, nous partons. Vous voulez savoir ce qui se passe ? Comportez-vous de manière civilisée, soyez aimables et tolérants », a déclaré Barrack, en réponse au comportement habituel des journalistes lors d’une conférence de presse, notamment les voix fortes et les questions qui se chevauchent. « C’est le problème avec ce qui se passe dans la région », a-t-il poursuivi.
Barrack a déjà fait des déclarations controversées aux médias libanais.
Il y a plusieurs semaines, il a suggéré que les forces syriennes pourraient lancer une invasion contre le Liban si Beyrouth ne prenait pas rapidement des mesures pour désarmer le Hezbollah.
Barrack, un proche collaborateur du président américain Donald Trump qui a déjà rencontré Jeffrey Epstein, est aujourd’hui envoyé spécial en Syrie et ambassadeur en Turquie.
Il est la dernière personnalité diplomatique américaine à mener les efforts de Washington pour désarmer le Hezbollah.
Le 5 août, le gouvernement libanais a adopté une décision visant à désarmer le Hezbollah d’ici la fin de l’année. Les Forces armées libanaises (FAL) devraient présenter un plan de mise en œuvre au gouvernement cette semaine.
Le Hezbollah a rejeté la décision du gouvernement et continue d’appeler au dialogue avec l’État sur la formation d’une stratégie de défense nationale qui verrait ses armes intégrées à l’armée libanaise et disponibles en cas d’attaque du pays.
Le mouvement de résistance exige des garanties quant à la faisabilité d’une telle stratégie, mais refuse de discuter de la question tant qu’Israël continue d’attaquer le sud du Liban et d’occuper plusieurs positions près de la frontière, en violation du cessez-le-feu. Washington a exigé le désarmement avant tout retrait des troupes israéliennes du sud.
Plus de 200 personnes ont été tuées par Israël depuis la conclusion du cessez-le-feu en novembre 2024.