Étiquettes

, , , ,

La position des États-Unis n’est pas surprenante, mais elle est méprisable.

Daniel Larison

L’administration Trump a fait du déni de la famine la politique officielle des États-Unis :

Les États-Unis ont rejeté un rapport soutenu par les Nations unies qui déclarait une famine à Gaza, rompant ainsi avec les autres membres du Conseil de sécurité de l’ONU en niant qu’Israël menait une « politique de famine » dans l’enclave dans le cadre de la guerre contre le Hamas.

La position des États-Unis n’est pas surprenante, mais elle est méprisable. Nier la famine à Gaza est une nouvelle tache noire sur la réputation de notre pays. La réponse dédaigneuse de l’administration au rapport du Comité d’examen de la famine de la Classification intégrée de la sécurité alimentaire (IPC) est une honte. C’est un autre élément déplorable d’une politique indéfendable de soutien inconditionnel à un régime génocidaire.

Le Comité d’examen de la famine suit de près la catastrophe humanitaire provoquée par l’homme à Gaza depuis le début. Comme il l’indique dans le résumé du rapport, « jamais auparavant le Comité n’avait dû revenir autant de fois sur la même crise, ce qui reflète clairement que les souffrances ont non seulement persisté, mais se sont intensifiées et propagées jusqu’à ce que la famine commence à apparaître ». La famine est « entièrement causée par l’homme » et il n’y a aucun doute quant à qui en est responsable. Il s’agit d’une famine atroce causée par Israël.

L’IPC ne tire pas ses conclusions à la légère, et son analyse est même plutôt prudente. La famine sévissait à Gaza bien avant qu’il ne fasse sa déclaration, mais il n’a pas voulu se prononcer avant d’en être certain. Depuis un an et demi, il tire la sonnette d’alarme sur la famine qui approche, mais en vain. Les mêmes gouvernements qui rejettent aujourd’hui cette déclaration ont ignoré tous ces avertissements alors qu’Israël plongeait Gaza dans la famine.

Le rapport avertit que la crise va bientôt s’aggraver considérablement si rien n’est fait :

La forte augmentation des taux de malnutrition et des décès signalés dus à la malnutrition indique un changement de trajectoire, passant d’une dégradation progressive et linéaire à une situation qui s’aggrave de manière exponentielle [gras ajouté par DL]. Auparavant, les adultes du gouvernorat de Gaza protégeaient la santé et la nutrition des jeunes enfants en limitant leur propre consommation, en fonction de leurs réserves physiques de graisse et de muscle. L’augmentation des taux de malnutrition chez les mères dans toutes les provinces indique que les réserves physiques sont désormais épuisées.

Il est encore temps d’arrêter et d’inverser cette catastrophe, mais chaque jour perdu à mentir et à nier la famine rend cela moins probable.

Le déni de la famine par les États-Unis et Israël est monstrueux. Il ajoute une insulte grave aux terribles souffrances infligées à deux millions de personnes innocentes. Il témoigne d’un mépris délibéré et d’un dédain pour la vie de ces personnes. Comme l’a écrit la semaine dernière Philippe Lazzarini, directeur de l’Office de secours et de travaux des Nations unies (UNRWA) : « Le déni est l’expression la plus obscène de la déshumanisation. »

La famine à Gaza était la famine la plus prévisible et la plus évitable de l’époque moderne. Tout le monde pouvait la voir venir, et nous n’avons pas réussi à l’arrêter. Il est désormais indéniable qu’elle est là. La seule question est de savoir si nous allons la laisser se poursuivre et s’aggraver. En tant qu’Américains, nous avons la responsabilité de faire en sorte que notre gouvernement abandonne sa politique indéfendable de soutien à la guerre et au génocide à Gaza. La première étape consiste à faire payer à l’administration un prix politique pour son déni honteux de la famine.

Eunomia