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Par Ralph Nader

Certains lecteurs sérieux aimeraient que les médias traditionnels et indépendants couvrent plusieurs événements et questions liés à la guerre menée par Israël dans la petite bande de Gaza et au massacre massif de ses citoyens sans défense.

  1. Israël continue d’exagérer le statut et la menace que représente le gouvernement du Hamas, ce qui est ridicule. Pourquoi ne pas écrire un article sur ce qu’il reste du Hamas, qui n’a jamais représenté une menace avec ses quelques milliers de combattants équipés d’armes légères et de munitions limitées, cachés dans des tunnels, jusqu’à l’effondrement mystérieux, le 7 octobre 2023, du système de sécurité frontalier ultramoderne à plusieurs niveaux, et ce, tous en même temps ? Quel est le nombre de victimes israéliennes à Gaza au cours de l’année écoulée, hormis les accidents et les tirs amis ? QU’EN EST-IL DU NOMBRE ÉNORME DE MORTS ET DE BLESSÉS GRAVES NON RECENSÉS ? (Voir « 65 Doctors, Nurses and Paramedics: What We Saw in Gaza » (65 médecins, infirmières et ambulanciers : ce que nous avons vu à Gaza) par Feroze Sidhwa, New York Times, dimanche 13 octobre 2024 ; The Lancet, « Counting the dead in Gaza: Difficult but essential », ma chronique du 28 mars 2025, « The Vast Gaza Death Undercount– Undermines Civic, Diplomatic and Political Pressures » et mon article dans le Capitol Hill Citizen d’août/septembre 2024).
  2. Quelle est la situation dans les prisons israéliennes qui abritent plusieurs milliers de Palestiniens sans inculpation (eux aussi sont des otages) et les mauvais traitements, y compris la torture, dont ils sont victimes, comme l’ont documenté certains médecins pénitentiaires israéliens et des rapports nationaux israéliens ? L’attention des médias s’est principalement portée sur les otages israéliens à Gaza.
  3. Quelle est la nature et l’ampleur des groupes de résistance israéliens, des réservistes dissidents, des fonctionnaires à la retraite, des groupes de défense des droits humains et autres ? Il leur faut beaucoup de courage pour tenir tête à Netanyahu. En mai dernier, Yair Golan, ancien vice-ministre israélien de l’Économie, a déclaré : « Un pays sensé ne fait pas la guerre à des civils, ne tue pas des bébés pour s’amuser et ne procède pas à des déplacements massifs de population. »
  4. Lorsque Netanyahu admet rarement avoir commis une « erreur » en frappant, par exemple, l’équipe médicale, les véhicules du Programme alimentaire mondial, l’ancienne église catholique et, tout récemment, l’hôpital Nasser avec un « double tap », y a-t-il une demande de paiement de dommages-intérêts aux proches et aux propriétaires ? L’armée américaine en Afghanistan a versé 20 000 dollars aux familles lorsqu’elle a admis avoir tué des civils.
  5. Pourquoi n’y a-t-il pas de suivi chaque fois que le gouvernement israélien promet une enquête ? Quelles sont les conclusions et les sanctions de ces nombreuses enquêtes officielles qui sont annoncées pour détourner l’attention des médias du gouvernement israélien le jour même de l’atrocité ?
  6. Qu’en est-il d’un reportage sur les snipers sadiques, qui opèrent sans règles d’engagement, dans cet holocauste palestinien, et tuent sauvagement des nourrissons, des enfants, des personnes creusant désespérément dans les décombres pour sauver leurs proches, etc. ? Comment sont-ils choisis ? Ils rivalisent entre eux avec les exemples les plus brutaux et les plus médiatisés de leurs exécutions, leur proie favorite étant les femmes enceintes, selon des journalistes israéliens.
  7. Pourquoi ne parle-t-on pas davantage de ce qui est caché au public américain (c’est-à-dire aux contribuables) alors qu’aucun journaliste américain n’est autorisé à entrer à Gaza, tout comme les autres journalistes étrangers et israéliens ? Les génocides prospèrent dans l’obscurité.
  8. Qu’en est-il des informations selon lesquelles certains opposants israéliens au régime Netanyahu pensent que celui-ci détient un dossier compromettant sur Trump, ce qui expliquerait le soutien inconditionnel de Trump, encore plus que celui de Biden ?
  9. Pourquoi écrit-on si peu sur l’embargo illégal imposé par Israël à Gaza, qui est devenu encore plus brutal après le 7 octobre  – « pas de nourriture, pas d’eau, pas de médicaments, pas de soins médicaux, pas de carburant, pas d’électricité », etc. ? Comment se fait-il qu’il semble y avoir un approvisionnement suffisant en linceuls ? Certains observateurs en Israël pensent qu’il existe un commerce clandestin de ce produit. Il n’est pas possible d’en produire des dizaines de milliers, voire plus, à l’intérieur de Gaza, qui est presque totalement détruite.
  10. Qu’en est-il des articles attendus depuis longtemps sur le pouvoir de l’AIPAC ou d’un article sur les Veterans for Peace censuré par les grands journaux ? Rendez-vous sur veteransforpeace.org et voyez par vous-même s’ils méritent de faire la une. Il faudrait également couvrir davantage les 50 navires de la flottille, qui transportent des passagers de 43 pays, et leur sécurité.
  11. Pourquoi « l’autre antisémitisme » est-il totalement ignoré par les médias ? Cet « autre antisémitisme » est bien plus violent, avec des F-16 et d’autres armes fabriquées aux États-Unis qui massacrent quotidiennement et de manière génocidaire des civils palestiniens sémites affamés.
    Il y a quelques années, le chercheur Jim Zogby a prononcé un discours dans une université israélienne intitulé « L’autre antisémitisme » et a également engagé un débat civilisé sur ce sujet avec deux Juifs américains, que l’on peut voir sur le site web DebatingTaboos.org.

Merci pour votre curiosité professionnelle.
Ralph Nader

Au nom des autres lecteurs sérieux de l’actualité.

Ralph Nader