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Un char de combat M60 égyptien et un véhicule de combat d’infanterie près du côté égyptien du poste-frontière de Rafah avec la bande de Gaza.Photo : AFP

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a demandé à l’administration Trump de faire pression sur l’Égypte pour qu’elle réduise son récent renforcement militaire dans la péninsule du Sinaï, ont déclaré un responsable américain et deux responsables israéliens à Axios.

Pourquoi est-ce important ? Les responsables israéliens affirment que le renforcement militaire égyptien dans le Sinaï est devenu un autre point de tension important entre les deux pays alors que la guerre à Gaza se poursuit.

En coulisses : lors de leur rencontre à Jérusalem lundi, M. Netanyahu a présenté au secrétaire d’État Marco Rubio une liste d’activités menées dans le Sinaï qui, selon lui, constituent des violations substantielles par l’Égypte de l’accord de paix de 1979 avec Israël, dont les États-Unis sont le garant.

Deux responsables israéliens ont déclaré que les Égyptiens avaient mis en place des infrastructures militaires, dont certaines pourraient être utilisées à des fins offensives, dans des zones où seules les armes légères sont autorisées en vertu du traité.

Les responsables ont affirmé que les Égyptiens avaient prolongé les pistes des bases aériennes du Sinaï afin qu’elles puissent être utilisées par des avions de combat, et construit des installations souterraines qui, selon les services de renseignement israéliens, pourraient servir à stocker des missiles.

Il n’y a aucune preuve que les Égyptiens stockent effectivement des missiles dans ces installations, affirment les responsables.

Mais ils affirment que les Égyptiens n’ont pas fourni d’explication raisonnable quant à leur objectif lorsque Israël leur a posé la question par voie diplomatique et militaire.

Ce qu’ils disent : un responsable israélien a déclaré qu’Israël avait décidé de demander l’intervention de l’administration Trump après que les discussions directes avec les Égyptiens n’aient abouti à aucun progrès.

« Ce que font les Égyptiens dans le Sinaï est très grave et nous sommes très inquiets », a déclaré un deuxième responsable israélien.

Le responsable a déclaré que la situation était aggravée par le fait que la force multinationale d’observateurs dirigée par les États-Unis avait considérablement réduit ses survols du Sinaï, limitant ainsi sa capacité à surveiller la situation.

Un responsable égyptien a démenti les affirmations israéliennes et a déclaré que l’administration Trump n’avait pas récemment soulevé la question avec l’Égypte.

Contexte : les tensions entre Israël et l’Égypte n’ont cessé de s’intensifier depuis la formation du gouvernement Netanyahu fin 2022.

Netanyahu et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi n’ont pas eu de rencontre publique depuis près de trois ans, et il n’y a aucune trace publique d’un appel téléphonique entre eux depuis juin 2023.

Point de friction : les Égyptiens s’inquiètent de plus en plus, pendant la guerre menée par Israël à Gaza, que Netanyahu et son gouvernement veuillent pousser une partie ou la totalité des deux millions de Palestiniens de Gaza vers le Sinaï.

Les Égyptiens ont renforcé leurs forces à la frontière avec Gaza et ont déclaré qu’un afflux de réfugiés palestiniens serait considéré comme une menace pour la sécurité nationale de l’Égypte. Le gouvernement de Sissi a également mis en garde Israël contre toute action susceptible de compromettre leur accord de paix.

Netanyahu, quant à lui, a critiqué publiquement l’Égypte pour son refus d’accueillir les réfugiés palestiniens de Gaza. Il a récemment accusé l’Égypte d’« emprisonner contre leur gré les habitants de Gaza qui veulent quitter une zone de guerre ».

Dernières nouvelles : après l’attaque israélienne contre le Qatar au début du mois, Sissi a adressé un message direct au peuple israélien lors d’un discours à Doha, avertissant que le gouvernement Netanyahu mettait en péril l’accord de paix avec l’Égypte et rendait impossible toute normalisation avec les pays de la région.

À surveiller : les Égyptiens ont également alarmé les responsables israéliens en évoquant la création d’une force militaire arabe commune en réponse à l’attaque israélienne à Doha.

Réponse militaire à Israël : la Turquie et l’Égypte lancent leurs premiers exercices conjoints depuis 13 ans

La Turquie et l’Égypte organiseront des exercices navals conjoints à la fin du mois, pour la première fois depuis 13 ans, une étape importante dans la normalisation de leurs relations après une décennie de tensions. Les autorités turques chargées de la défense ont déclaré que les exercices « Friendship Sea » sont prévus du 22 au 26 septembre en Méditerranée orientale, et que les hauts commandants des deux marines devraient les observer le 25 septembre.

Selon l’annonce, la Turquie déploiera des frégates, des vedettes rapides, un sous-marin et des avions de combat F-16 pour s’entraîner aux côtés des unités navales égyptiennes, en mettant l’accent sur la coordination en mer et dans les airs. L’exercice comprend une phase d’observation de haut niveau destinée à mettre en évidence les procédures de commandement et de contrôle ainsi que l’interopérabilité après des années sans exercices bilatéraux.

Le 15 septembre 2025, les présidents égyptien et turc se sont rencontrés en marge d’un sommet arabe-islamique d’urgence à Doha, soulignant la convergence de leurs agendas sur les crises régionales.

La guerre à Gaza a poussé les deux gouvernements à s’aligner davantage sur le plan tactique. Tous deux ont critiqué le comportement d’Israël et ont œuvré, ouvertement et en coulisses, à la mise en place d’un cessez-le-feu et d’accords humanitaires, même lorsque leurs approches divergeaient. Le sommet de Doha a mis en lumière ces efforts et a fourni une couverture politique supplémentaire pour une coordination plus étroite.

Sur le plan opérationnel, la relance du format « Friendship Sea » (connu sous le nom de Bahr El-Sadaka/Dostluk Denizi) permet à deux des plus grandes armées de la Méditerranée de rétablir des protocoles de communication et de s’entraîner à la résolution des conflits en mer dans des eaux encombrées où les malentendus peuvent rapidement dégénérer.

The International Affairs