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Des bulldozers travaillent près d'un avant-poste de colons israéliens, près de la colonie israélienne de Bruchin, près de Salfit, le 23 mai 2025.
Des bulldozers à l’œuvre près de la colonie israélienne de Bruchin, le 23 mai 2025.Photo : Associated Press / Nasser Nasser

Agence France-Presse

L’ONU a publié vendredi une mise à jour de la liste des sociétés liées au développement des colonies israéliennes, considérées comme illégales par le droit international, comptant au total 158 entreprises, la plupart israéliennes.

Alstom, Booking.com, Motorola Solutions et Trip Advisor continuent d’y figurer.

La liste actualisée du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme inclut 68 nouvelles entreprises, par rapport à celle de 2023, tandis que sept autres – dont le constructeur ferroviaire français Alstom – en ont été retirées.

Ce rapport souligne la responsabilité qu’ont les entreprises travaillant dans des contextes de conflit de veiller à ce que leurs activités ne contribuent pas à des violations des droits de la personne, a commenté le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, dans un communiqué.

La plupart des entreprises qui sont répertoriées sont basées en Israël. D’autres sont basées au Canada, en Chine, en France, en Allemagne, au Luxembourg, aux Pays-Bas, au Portugal, en Espagne, au Royaume-Uni et aux États-Unis.

C’est en 2020 que cette liste avait pour la première fois été publiée par le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme. Ce rapport faisait à une résolution du Conseil des droits de l’homme, votée en mars 2016, demandant l’établissement d’une base de données de toutes les entreprises impliquées dans les activités liées notamment à la construction et au développement des colonies israéliennes en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est.

La liste n’est pas exhaustive : en raison du manque de ressources, le Haut-Commissariat n’a pu examiner que 215 entreprises sur les 596 dont il avait reçu des informations.

Lors de la publication de la première liste en 2020, le Haut-Commissariat avait précisé qu’elle ne constitue pas, et n’entend pas constituer, un processus judiciaire ou quasi judiciaire, en référence implicite aux craintes israéliennes de la voir servir de base à des campagnes de boycottage.

Cette liste doit en principe être actualisée tous les ans, mais dans les faits, l’ONU n’y est pas parvenue. En 2023, une liste actualisée a été publiée et réduite à 97 entreprises, mais l’ONU n’avait pas étudié si de nouvelles sociétés devaient être ajoutées.

La liste publiée vendredi est la véritable première actualisation.

En 2020, Israël et les États-Unis avaient fermement condamné la publication de cette base de données, le ministère israélien des Affaires étrangères avait alors affirmé que c’est une reddition honteuse aux pressions de pays et d’organisations qui veulent causer du tort à Israël.

La publication de la nouvelle base de données intervient alors qu’Israël, accusé par certains de génocide à Gaza, fait face à une pression internationale croissante pour mettre fin à la guerre qui ravage le territoire palestinien.

Les violences en Cisjordanie ont flambé depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.

Depuis, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a affirmé que son gouvernement allait étendre la colonisation juive en Cisjordanie occupée. Et les ministres israéliens d’extrême droite, Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, vont plus loin, appelant à son annexion.