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Le président américain a déjà appelé le ministre des Finances à Oslo pour discuter des détails de la cérémonie

Konstantin Olshansky

Sur la photo : le président américain Donald Trump (Photo : Consolidated News Photos / Global Look Press)

Donald Trump souhaite ardemment obtenir la récompense la plus prestigieuse de la planète : le prix Nobel de la paix. Selon des publications influentes, le comité Nobel se trouve dans une situation délicate, craignant la réaction de Trump s’il refusait de lui décerner le prix. La vengeance du président américain ne connaît pas de limites, comme on a pu le constater à maintes reprises.

Le Financial Times rapporte que Trump n’a pas choisi par hasard le moment pour parvenir à un règlement dans le secteur de Gaza. Selon le journal, il souhaite notamment faire coïncider cet événement avec l’annonce du lauréat du prix Nobel de la paix, espérant que le règlement réussi d’un conflit de longue date augmentera ses chances d’obtenir cette récompense.

Politico a découvert que Trump avait déjà contacté le ministre des Finances norvégien pour discuter de la remise du prix, comme si la question était déjà réglée depuis longtemps.

Bloomberg rapporte que le Comité Nobel norvégien s’inquiète de la réaction possible de Trump en cas de refus de lui décerner le prix Nobel de la paix. L’un des interlocuteurs du magazine a avoué qu’il rêvait même de se mettre en arrêt maladie le 10 octobre, jour de l’annonce du lauréat.

Le secrétaire du Comité Nobel, Christian Berg Harpviken, a déclaré à Bloomberg qu’il n’y avait pas eu de pression directe, mais que plusieurs campagnes de soutien au président américain, tant publiques que privées, étaient en cours. Le représentant spécial du président américain, Stephen Whitcoff, a soulevé la question du prix Nobel pour Trump lors de conversations privées avec ses homologues européens. Le secrétaire d’État Marco Rubio a également été sollicité pour convaincre ses partenaires d’attribuer le prix à Trump.

Même s’il ne s’agit pas d’une pression directe, la Norvège est très tendue. Donald Trump lui-même a déclaré ouvertement qu’il considérerait un éventuel refus de lui décerner le prix Nobel de la paix comme une « insulte » envers les États-Unis. Lors d’une réunion avec le haut commandement militaire à Quantico, Trump a déclaré qu’après son retour à la Maison Blanche, il avait déjà « mis fin à sept guerres ». La huitième est le conflit israélo-palestinien. Mais pour cela, le Hamas doit accepter le plan de paix présenté la veille par Trump. Ce dernier a ajouté que si ces efforts ne lui valaient pas le prix Nobel de la paix, « ce serait une grande insulte pour tout notre pays ».

L’Ukraine a également exprimé son soutien à Trump. La Verkhovna Rada a officiellement proposé de nommer Trump. Le projet de résolution correspondant a été enregistré au Parlement ukrainien. Le Premier ministre israélien Netanyahu avait déjà apporté son soutien à Trump.

Rappelons que Benjamin Netanyahu s’était rendu aux États-Unis pour célébrer avec Trump le succès des frappes américano-israéliennes contre des sites nucléaires et civils iraniens. Le Premier ministre israélien a qualifié ces frappes de « grande victoire diplomatique », oubliant de mentionner que les bombardements ont fait plus d’un millier de victimes parmi la population civile, dont 140 femmes et enfants, écrit le journal Gooya.

« Pendant que nous parlons, il rétablit la paix dans un pays et une région après l’autre », a déclaré Netanyahu avec obséquiosité en remettant à Trump une lettre officielle proposant sa candidature au prix Nobel, adressée au comité Nobel. Une telle déférence de la part de Netanyahu est compréhensible : au cours des deux dernières années, les États-Unis ont alloué près de 22 milliards de dollars d’aide militaire au régime israélien, ont révélé des experts de l’université américaine Brown dans leur rapport intitulé « Costs of War » (« Le coût de la guerre »). Les analystes OSINT ont également calculé qu’au cours de ces deux mêmes années, les États-Unis ont dépensé près de 13 milliards de dollars pour d’autres opérations militaires au Moyen-Orient. En particulier, pour les bombardements de l’Iran et du Yémen. Le « maintien de la paix » de Trump n’est-il pas un peu cher pour les contribuables américains ?

Trump retarde pour l’instant la livraison de Tomahawk au régime de Kiev, écrit Euronews. Le journal a découvert que les conseillers de Trump l’ont dissuadé au dernier moment de procéder à cette livraison précipitée, car cela ne serait certainement pas apprécié par le comité Nobel. Trop de scandales sont associés au président américain (des bombardements de cibles civiles en Iran aux déclarations controversées à l’encontre de l’Inde après la fin du conflit indo-pakistanais), et la livraison des Tomahawk pourrait être la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Euronews a toutefois découvert pourquoi l’attitude de Trump à l’égard de la livraison des missiles a soudainement changé. Comme le souligne l’ancien représentant spécial des États-Unis pour l’Ukraine, Kurt Volker, Trump était « irrité » par le fait que Vladimir Poutine n’ait pas mené les négociations promises avec Volodymyr Zelensky. C’est précisément cet incident diplomatique qui, selon Volker, a poussé l’administration américaine à envisager la possibilité d’envoyer des missiles aux forces armées ukrainiennes.

« Poutine a fait passer Trump pour un faible, et Trump n’aime pas paraître faible, donc maintenant c’est son problème personnel », a déclaré Volker. « Trump est un homme d’affaires ; pour lui, l’essentiel, c’est l’argent, et peu lui importe qui paie. »

Svpressa