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Au cœur de la polémique, Jeanne d’Hauteserre, maire LR du 8e arrondissement de Paris, s’engage à rembourser près de 36 000 euros de frais de représentation dépensés en vêtements. Elle compte saisir la commission de déontologie de la Ville de Paris.

Par Solina Prak
Sa sortie sur BFMTV a rapidement fait le tour des réseaux sociaux. Dimanche 5 octobre, l’interview de Jeanne d’Hauteserre, maire LR du 8e arrondissement de Paris, a provoqué un tollé. Moquée en ligne, l’édile est rapidement devenue le symbole d’une élite jugée déconnectée des réalités. Invitée à s’exprimer sur les frais de représentation des maires d’arrondissements parisiens, notamment ses dépenses vestimentaires avoisinant les 36 000 euros, elle avait fourni des explications surprenantes pour justifier ces achats. «Effectivement, j’ai cette image de maire toujours bien sapée, toujours élégante», avait-elle d’abord reconnu.
«Chaque maire a une enveloppe de 990 euros par mois qu’il peut utiliser comme il veut. Moi, j’ai préféré m’acheter des fringues pour être bien sapée», avait-elle ajouté. «Je comprends tout à fait qu’une personne qui gagne 1 200 euros par mois soit choquée qu’on ait droit à 990 euros de frais de représentation. Et d’ailleurs, je profite de l’occasion pour remercier tous nos concitoyens qui travaillent et qui nous permettent d’avoir ces indemnités…», avait poursuivi Jeanne d’Hauteserre.
«La première élue à procéder ainsi»
Face aux vives réactions suscitées par ses propos, la maire du 8e arrondissement de la capitale a annoncé dans les colonnes du Parisience mardi 7 octobre vouloir rembourser l’argent dépensé lors de son mandat au titre de ces frais de représentation. «Ces dépenses sont légales mais elles choquent nos concitoyens», indique-t-elle. «Je vais saisir les services juridiques de la Ville pour voir dans quelle mesure ce remboursement est possible et comment il faut procéder. Si la commission accepte, je serai alors la première élue à procéder ainsi. J’espère que d’autres suivront», explique-t-elle.
Selon les règles, la commission de déontologie peut être sollicitée par les élus pour toute question liée à leur situation déontologique, et ce jusqu’à trois ans après la fin de leur mandat. Cependant, rien ne garantit qu’elle accepte un remboursement de ce type, surtout si les dépenses sont conformes à la loi. A l’Hôtel de Ville, l’initiative est déjà bien vue, et on assure qu’une solution administrative sera rapidement mise en place.