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Des personnes traversent une installation simulant un tunnel à Gaza dans un geste de solidarité avec les prisonniers qui seraient détenus sous terre par le Hamas et pour réclamer leur libération, à Tel Aviv, en Palestine occupée, le 13 janvier 2024. (AP)

Une enquête révèle que l’armée israélienne a utilisé de fausses animations 3D pour montrer de manière mensongère les tunnels du Hamas à Gaza, dans le cadre d’une campagne de désinformation visant à justifier le génocide.

Une enquête journalistique menée par LaSexta a révélé que le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’armée d’occupation israélienne ont utilisé des simulations 3D fabriquées de toutes pièces pour étayer leurs affirmations concernant les réseaux de tunnels du Hamas à Gaza. Ces modèles numériques ont été présentés comme des preuves réelles lors de briefings officiels visant à justifier le génocide dans la bande de Gaza.

L’équipe d’enquête a découvert que des animations identiques générées par ordinateur ont été réutilisées à plusieurs reprises pour représenter des infrastructures souterraines présumées sous des sites civils, notamment des hôpitaux et des écoles.

Le rapport souligne en outre que certaines images n’ont pas été produites par les services de renseignement israéliens, comme cela a été laissé entendre, mais ont été trouvées en ligne. L’un de ces modèles, créé par un musée écossais pour illustrer un atelier de réparation navale, a été réutilisé par l’armée israélienne et présenté comme un prétendu réseau de tunnels du Hamas.

Si les porte-parole de l’armée israélienne ont par la suite admis que ces images n’étaient que purement illustratives, elles avaient déjà été largement diffusées pour renforcer le discours selon lequel le Hamas utilise les infrastructures civiles comme boucliers.

« Ce n’est qu’une illustration », a déclaré un porte-parole, ajoutant : « Nous n’allons pas partager les images réelles dont nous disposons », renforçant ainsi les affirmations selon lesquelles des réseaux de tunnels existent sous les hôpitaux et autres installations publiques.

« Israël » a utilisé des allégations relatives aux infrastructures dans plusieurs pays

L’enquête a également révélé un schéma plus large de tactiques de désinformation similaires utilisées par « Israël » lors d’opérations militaires précédentes. Selon le rapport, des reconstitutions en 3D et des animations fabriquées de toutes pièces ont été utilisées pour représenter des infrastructures présumées en Syrie, au Liban et en Iran, pays qui ont ensuite été la cible de frappes aériennes israéliennes.

Les analystes et les organisations de défense des droits humains ont condamné l’utilisation d’images manipulées dans le cadre d’une campagne de propagande systématique visant à façonner l’opinion publique et à fabriquer des justifications pour l’agression militaire.

Un exemple en est la fausse affirmation faite l’année dernière par l’occupant israélien selon laquelle l’hôpital Al-Shifa de Gaza servait de base au Hamas. Le porte-parole des FDI, Daniel Hagari, avait présenté ce qu’il prétendait être des « preuves concrètes » impliquant cinq bâtiments de l’hôpital dans les opérations du Hamas lors d’un briefing le 27 octobre 2023.

Cela a abouti à un raid des FIO sur l’hôpital le 15 novembre 2023, au cours duquel les forces israéliennes ont ouvert le feu sans discernement sur ses fenêtres et ses salles, coupant toutes les communications avec l’hôpital. Des dizaines de soldats israéliens ont également pris d’assaut le service des urgences d’Al-Shifa, causant la mort et blessant gravement des dizaines de Palestiniens, y compris des bébés.

Par la suite, les FIO ont publié des images risibles présentées comme des « preuves » reliant le Hamas à l’hôpital, puis trois journalistes du New York Times, escortés par les forces d’invasion israéliennes à travers « une partie seulement du vaste complexe Al-Shifa », ont réfuté l’affirmation israélienne selon laquelle l’hôpital abritait une installation militaire du Hamas.

Une enquête du Washington Post a révélé que les preuves démontraient le contraire.

Al Mayadeen