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Mohamed Salmawy

A l’heure où la majorité des Etats membres des Nations-Unies ont déclaré leur reconnaissance de l’Etat palestinien, nous devons nous rappeler les quelques Etats qui ont refusé de le reconnaître, en particulier les Etats-Unis et Israël.

 Les pays du monde avaient déjà reconnu l’Etat palestinien il y a près de 80 ans, en adoptant la résolution 181 du plan de partage des Nations-Unies, en novembre 1947. Celle-ci stipulait la création d’un Etat juif et, par conséquent, d’un Etat palestinien. Les Etats-Unis furent le deuxième pays au monde à annoncer leur approbation, après l’Union soviétique. Comment, dès lors, expliquer leur position actuelle de rejet de la création de cet Etat ? Quant au refus d’Israël de créer un Etat palestinien, la vérité est que si Israël tire sa légitimité de cette résolution de partage, celle-ci a lié la création de l’Etat juif à celle de l’Etat palestinien. Le refus actuel d’Israël et des Etats-Unis de reconnaître cet Etat n’est rien d’autre qu’une violation flagrante de cette même résolution, ce qui prive de sa légitimité la création de l’Etat d’Israël.

L’application des résolutions internationales ne peut être sélective, au point qu’une moitié de la résolution soit appliquée et l’autre rejetée. Il ne faut toutefois pas oublier qu’Israël est un Etat voyou depuis sa création, et qu’il a, tout au long de son histoire, violé toutes les résolutions de l’ONU relatives à la question palestinienne. Il n’a pas respecté le territoire qui lui avait été attribué par la résolution de partage et, pendant la guerre de 1948, il a occupé des terres qui avaient été destinées à l’Etat palestinien. Il a également occupé la ville de Jérusalem, dont la résolution prévoyait l’internationalisation. Par la suite, il a occupé d’autres territoires arabes lors de la guerre de 1967. Israël viole systématiquement toutes les dispositions des accords internationaux relatives à ses responsabilités envers les territoires arabes occupés : la protection de leurs habitants et la non-exploitation de leurs ressources naturelles. Il est d’ailleurs étonnant que lorsque les Etats arabes ont refusé de reconnaître l’Etat juif stipulé dans la résolution de partage, ils aient été accusés d’arriération et d’irréalisme. Pendant ce temps, Israël refuse, depuis 80 ans et jusqu’à ce jour, de reconnaître l’Etat palestinien prévu par cette même résolution. C’est pourquoi la reconnaissance actuelle de l’Etat palestinien par les Etats membres de l’ONU réaffirme la validité de la résolution de 1947, approuvée par la communauté internationale et qui ne saurait être révoquée 80 ans après son adoption.

Al Ahram