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Moon Of Alabama

Ce reportage réalisé sur le front et les cartes qu’il présente sont uniques en leur genre :

Reportage depuis le front : des drones ukrainiens équipés de haut-parleurs diffusent des instructions de reddition alors que la contre-attaque de Pokrovsk réussitEuromaidan, 7 novembre 2025

Le général Oleksandr Syrskyi a lancé une contre-attaque ukrainienne ciblée près de Dobropillia afin de détourner l’attention des Russes de leur offensive brutale sur Pokrovsk. À l’aide de haut-parleurs montés sur des drones pour diffuser des instructions de reddition et en tirant parti de la boue automnale, les forces ukrainiennes ont éliminé les poches russes encerclées et forcé des redditions massives, tandis que les renforts russes s’enlisaient en tentant de riposter.

Le rapport affirme que le front russe qui encerclait Pokrovsk et Myrnograd depuis le nord a été brisé par une contre-offensive. Le ravitaillement des forces ukrainiennes dans les deux villes semble à nouveau possible.

Ce rapport est unique en son genre, car personne d’autre ne rapporte de telles absurdités.

La contre-offensive ukrainienne au nord de Pokrovsk, lancée il y a une semaine, a échoué. La poche est fermée. Pokrovsk est à 90 % sous contrôle russe. Les forces ukrainiennes restées à Myrnograd n’ont aucune issue.

C’est du moins ce qu’affirment d’autres observateurs du conflit, y compris les médias occidentaux :

Progressivement, puis soudainement, la vaillante défense ukrainienne de Pokrovsk touche à sa fin ( archivé ) – The Economist, 6 novembre 2025

Vingt et un mois après son déclenchement, l’assaut lancé par Vladimir Poutine contre la petite ville de Pokrovsk (60 000 habitants avant la guerre), dans le Donbass, touche à sa fin. Une vague de violence sanglante fin octobre a rendu la situation dans la ville et à Myrhnohrad, une ville satellite, irrémédiable pour les Ukrainiens. Ceux-ci se battent désormais pour se positionner afin d’extraire leurs forces, dont certaines sont prises au piège dans des poches. La perte de Pokrovsk, bien que prévue depuis longtemps, serait un coup dur. Le pire pourrait encore arriver : la ville est un carrefour qui offre à la Russie une base pour poursuivre son avancée.

Le Washington Post, le New York Times, Le Monde et d’autres sont d’accord.

Le gouvernement ukrainien avait donné l’ordre de tenir Pokrovsk coûte que coûte. Le commandant en chef, le général Syrsky, a dû envoyer au combat toutes les unités qu’il a pu rassembler ailleurs, mais sa contre-attaque a échoué. Le moment de se retirer de Pokrovsk et de Myrnograd est passé. Les troupes ukrainiennes qui s’y trouvent encore devront se rendre ou mourir.

Ce scénario s’est répété dans plusieurs villes que les Ukrainiens ont perdues au fil du temps. Pour des raisons politiques, l’ordre est donné de tenir bon jusqu’à ce qu’il soit trop tard pour récupérer les forces. Ainsi, de nombreux soldats meurent inévitablement pour une cause futile.

Outre l’importance politique que Kiev accorde au maintien du contrôle de Pokrovsk, la réticence à sauver des vies en ordonnant un retrait opportun est liée à la culture systémique du « pas un pas en arrière », couramment associée au commandement du commandant en chef Oleksandr Syrskyi.

Cette attitude, associée au problème des faux rapports sur les développements tactiques transmis à la chaîne de commandement, risque de favoriser un discours optimiste parmi les dirigeants militaires et politiques alors que la situation continue de se détériorer sur le terrain.

« Les rapports de l’état-major général transmis à la hiérarchie sont chaque jour davantage truffés de mensonges », a écrit [le journaliste et volontaire Vitalii] Deineha.

« En fait, nous avons pratiquement perdu Pokrovsk, ce qui signifie qu’il est inutile de tenir Myrnohrad non plus. Nous devons le reconnaître et nous efforcer de sauver ceux qui refusent de partir sans ordre. »

Il n’est donc pas étonnant que beaucoup décident de fuir l’armée avant que leur tour ne vienne d’être sacrifiés pour rien :

En octobre, un record a été établi en matière d’abandon non autorisé d’unités (SOC) dans les forces armées ukrainiennes : 21 602 personnes ont quitté le service.

C’est ce qu’a annoncé sur Facebook l’ancien député, aujourd’hui commandant de la compagnie des drones d’attaque, Igor Lutsenko.

« Toutes les deux minutes, un homme quitte notre armée. Ce ne sont là que les données officielles. Mais en réalité, de nombreux cas de départs non autorisés ou de désertions ne sont pas enregistrés. C’est le problème numéro un de l’armée. Une armée en recul est une armée qui est encore capable de gagner. Une armée en fuite, qui perd de plus en plus d’hommes chaque mois à cause des désertions et des fuites, représente un réel danger pour l’existence même de l’Ukraine », a écrit M. Lutsenko.

L’armée ukrainienne est finie. Elle n’a plus de réserves. Elle manque d’armes, de munitions et de soldats. Elle compte de nombreuses unités hétéroclites et seulement quelques-unes compétentes. Sa retraite après Prokovsk ne fera que s’accélérer.

MOA