Tel Aviv prévoit de prolonger le service obligatoire à 36 mois et d’augmenter le service annuel de réserve à 70 jours dans les cinq ans

L’armée israélienne fait face à une pénurie de 12 000 recrues, dont 7 000 soldats de combat, alors qu’elle se prépare à une confrontation potentielle avec l e Hezbollah, a rapporté le site d’information Ynet le 9 novembre.

Le brigadier général israélien Shai Tayeb, chef de la division Planification et Administration du personnel de l’armée, a déclaré à la sous-commission de la Knesset chargée du personnel de l’armée israélienne qu’Israël « doit élargir la base de ceux qui servent », ajoutant que le nombre de soldats allait fortement diminuer d’ici janvier 2027.

Il a déclaré que l’armée se préparait à instaurer 36 mois de service obligatoire et 70 jours de service de réserve annuel au cours des cinq prochaines années.

Cette annonce fait suite à la demande de Tel-Aviv que les Forces armées libanaises (FAL) commencent des raids de maison en maison dans le sud du Liban afin de confisquer les armes du Hezbollah, une mesure rejetée par les FAL.

Des sources sécuritaires libanaises ont déclaré à Reuters le 10 novembre qu’Israël « faisait pression sur l’armée libanaise pour qu’elle se montre plus agressive dans le désarmement du Hezbollah en fouillant les maisons privées du sud à la recherche d’armes ».

Les sources ont indiqué que l’armée libanaise avait refusé cette demande, avertissant que de telles actions pourraient déclencher des troubles civils et être perçues par les habitants « comme une soumission à Israël ».

Un responsable libanais a déclaré à Reuters : « Ils exigent que nous procédions à des fouilles maison par maison, mais nous ne le ferons pas ».

Cette demande a été transmise par le biais du mécanisme de cessez-le-feu impliquant Washington, Tel-Aviv, Beyrouth, Paris et la force de maintien de la paix des Nations unies, la FINUL. Le refus de l’armée libanaise a été suivi d’une intensification des raids aériens et des attaques transfrontalières israéliens.

Le journaliste libanais Khalil Nasrallah a rapporté que les troupes israéliennes ont fait exploser deux maisons près de Hula, tandis que des frappes de drones ont tué un civil libanais, Samir Faqih, à Bisariyeh.

Plus de 40 civils libanais ont été tués par les attaques israéliennes au cours des six dernières semaines, Tel-Aviv s’engageant à poursuivre l’escalade de ses opérations.

La semaine dernière, le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a accusé le Hezbollah de « jouer avec le feu » et a exigé que le Liban « désarme le groupe et le retire du sud ».

Dans le même temps, les médias israéliens font état d’une crise croissante en matière de main-d’œuvre. Le lieutenant-colonel Muni Amar, chef de la police militaire israélienne, a déclaré à la Knesset que 1 232 insoumis avaient été arrêtés cette année  , soit le double de l’objectif annuel, grâce à l’extension des mesures coercitives à l’ensemble du pays.

Tayeb a déclaré qu’environ 80 000 diplômés ultra-orthodoxes faisaient l’objet de mesures coercitives, dont 48 000 avaient reçu des avis officiels de refus de service militaire, bien que le nombre d’enrôlements ultra-orthodoxes ait augmenté de 60 % l’année dernière pour atteindre près de 2 900 recrues.

The Cradle