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Gaza (QNN) – Lundi, le Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU) a voté en faveur de l’adoption d’une résolution rédigée par les États-Unis approuvant le plan du président Donald Trump pour Gaza et autorisant la mise en place d’une force internationale de stabilisation dans l’enclave palestinienne, une décision qualifiée de « jour de honte » par un ancien responsable de l’ONU et qui, selon les Palestiniens, « les prive de leur droit à gérer leurs propres affaires ».

Le CSNU a approuvé la résolution sur Gaza parrainée par les États-Unis, avec 13 voix pour. La Russie et la Chine se sont abstenues.

La résolution fait avancer la deuxième phase du plan de Trump pour Gaza. Elle prévoit la mise en place d’une force multinationale et trace la voie vers la création d’un État palestinien, mais ne fournit aucun calendrier ni aucune garantie.

Les factions palestiniennes avaient mis en garde contre ce plan. Dans une déclaration publiée dimanche, elles ont déclaré que la résolution menaçait l’autorité nationale palestinienne. Elles ont ajouté que le projet « transfère l’administration et la reconstruction de Gaza à un organisme international doté de larges pouvoirs, privant les Palestiniens de leur droit de gérer leurs propres affaires ».

Les médias israéliens ont rapporté que la force multinationale opérerait aux côtés d’Israël et de l’Égypte. Le plan prévoit également la création d’une force de police palestinienne à Gaza, formée et testée pour sécuriser les frontières.

Les factions ont souligné que tous les efforts humanitaires doivent être menés par les institutions palestiniennes sous la supervision de l’ONU. Elles ont averti que l’aide pourrait devenir un outil politique, utilisé pour faire pression sur les Palestiniens et remodeler Gaza sous contrôle étranger. Le plan contourne le rôle de l’UNRWA dans la reconstruction de Gaza.

Le projet prévoit également la création d’un fonds international, géré par les pays donateurs, pour reconstruire Gaza. Il ne mentionne pas le rôle de l’UNRWA, qui, selon les factions palestiniennes, doit rester un témoin international des droits des réfugiés.

Les factions ont fermement rejeté toute clause relative au désarmement de Gaza ou à la limitation de la résistance palestinienne. Elles ont insisté sur le fait que la question des armes reste une question nationale liée à la fin de l’occupation, à la création d’un État palestinien et à l’autodétermination.

Selon les analystes, ce plan légitime de fait la supervision américaine. La Force internationale de stabilisation et le Conseil de paix proposé fonctionneront sous l’autorité des États-Unis. Le Conseil de sécurité ne recevra que des rapports semestriels. Le projet lie le retrait d’Israël de Gaza à la stabilité sécuritaire, maintenant l’armée israélienne comme acteur régional de la sécurité.

La résolution comporte de sérieux risques :

  • Gaza pourrait rester sous supervision internationale pendant des années.
  • La résistance palestinienne pourrait être désarmée.
  • L’Autorité palestinienne pourrait revenir sous des conditions externes.
  • La création d’un État palestinien pourrait être retardée indéfiniment.

Huit États arabes et islamiques ont publiquement soutenu la résolution, la qualifiant d’étape vers l’autodétermination palestinienne.

La résolution intervient après deux ans de génocide israélien qui a tué plus de 69 000 Palestiniens, blessé plus de 170 000 personnes et détruit 90 % des infrastructures civiles de Gaza.

« La résolution impose un mécanisme de tutelle internationale sur la bande de Gaza, que notre peuple et ses factions rejettent », a déclaré le Hamas dans un communiqué publié après l’adoption de la résolution.

Le Hamas a déclaré que le fait d’affecter une force internationale pour désarmer les groupes qui luttent contre l’occupation israélienne à Gaza « la prive de sa neutralité et la transforme en partie au conflit en faveur de l’occupation ».

Il a déclaré que toute force internationale « ne doit être déployée qu’aux frontières pour séparer les forces, surveiller le cessez-le-feu et doit être entièrement sous la supervision de l’ONU », ajoutant qu’une telle force devrait opérer « exclusivement en coordination avec les institutions palestiniennes officielles ».

Il a rejeté l’idée que la force internationale joue un rôle dans le désarmement des groupes à Gaza, affirmant que « résister à l’occupation par tous les moyens est un droit légitime garanti par les lois et conventions internationales ».

La déclaration appelait la communauté internationale et le Conseil de sécurité à adopter plutôt des résolutions qui rendent justice à Gaza « par la cessation effective de la guerre génocidaire brutale contre Gaza, la reconstruction, la fin de l’occupation et la possibilité pour notre peuple de s’autodéterminer et d’établir son État indépendant avec Jérusalem comme capitale ».

Craig Mokhiber, ancien haut responsable des droits de l’homme à l’ONU, a qualifié le vote d’aujourd’hui de « jour de honte pour les Nations unies ».

« Aucun membre du Conseil n’a eu le courage, le sens des principes ou le respect du droit international pour voter contre cette outrage coloniale américano-israélienne », a déclaré M. Mokhiber dans un message publié sur X.

M. Mokhiber, ancien directeur du bureau new-yorkais du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, qui a quitté son poste en 2023 pour protester contre l’incapacité de l’ONU à empêcher le génocide perpétré par Israël à Gaza, a ajouté : « Cette proposition a été rejetée par la société civile et les factions palestiniennes, ainsi que par les défenseurs des droits de l’homme et du droit international partout dans le monde », soulignant que « la lutte pour la liberté des Palestiniens se poursuivra ».

La Russie et la Chine se sont abstenues lors du vote, exprimant leur inquiétude concernant la Palestine.

QNN