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Les sénateurs américains Lindsey Graham et Joni Ernst ont publié des messages sur les réseaux sociaux critiquant l’armée libanaise pour avoir condamné les violations du cessez-le-feu par Israël.

La visite prévue à Washington du commandant des Forces armées libanaises (FAL), Rudolphe Haikal, a été annulée en raison d’une récente déclaration de l’armée condamnant Israël pour ses violations et ses attaques, ont rapporté les médias libanais le 18 novembre.
Les chaînes d’information libanaises Al Jadeed TV et MTV ont déclaré que les États-Unis avaient brusquement annulé toutes les réunions de M. Haikal à Washington, ajoutant que l’ambassade du Liban avait également annulé la réception officielle.
Selon ces informations, le déclencheur immédiat a été l’opposition de Washington à la récente déclaration de l’armée libanaise, que les États-Unis ont condamnée pour avoir imputé les tensions actuelles à Israël sans critiquer le Hezbollah. Cela a « irrité » des membres clés du Congrès et suscité des discussions internes sur l’avenir de l’aide militaire américaine au Liban.
MTV a cité des sources affirmant que la question avait désormais été transférée directement au secrétaire d’État Marco Rubio, qui dirige la « réévaluation » de la politique américaine envers le Liban.
À l’avenir, le soutien américain à l’armée libanaise dépendra de son alignement sur les positions de Washington, en particulier sur les questions frontalières, les armes du Hezbollah et toute déclaration perçue comme contraire à la politique de Washington envers Israël, ont ajouté les sources.
Ces informations coïncident avec de nouvelles frappes israéliennes sur le sud du Liban. Mardi, un drone israélien a frappé Bint Jbeil, tuant Ali Shaaito, un employé de l’Union des municipalités de Bint Jbeil. Plus tôt, une frappe de drone israélien avait visé une excavatrice dans le village de Blida, dans le sud du Liban.
La veille, des sénateurs américains s’étaient exprimés sur les réseaux sociaux pour critiquer l’armée libanaise.
« Il est clair que le chef de la défense libanais, en raison de sa référence à Israël comme ennemi et de ses efforts faibles, voire inexistants, pour désarmer le Hezbollah, constitue un énorme revers pour les efforts visant à faire avancer le Liban. Cette combinaison fait des Forces armées libanaises un investissement peu intéressant pour les États-Unis », a écrit le sénateur américain Lindsey Graham sur X.
La sénatrice américaine Joni Ernst s’est également dite « déçue » par la récente déclaration des FSL et a déclaré : « Israël a donné au Liban une réelle opportunité de se libérer des terroristes du Hezbollah soutenus par l’Iran. »
« Au lieu de saisir cette opportunité et de travailler ensemble pour désarmer le Hezbollah, le [chef de l’armée] rejette honteusement la responsabilité sur Israël », a-t-elle ajouté.
Les sénateurs faisaient référence à une déclaration des FAL publiée le 16 novembre.
« L’ennemi israélien persiste dans ses violations de la souveraineté libanaise, provoquant l’instabilité au Liban et entravant l’achèvement du déploiement de l’armée dans le sud. La dernière de ces attaques condamnées a visé une patrouille appartenant à la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) le 16/11/2025 », a déclaré l’armée.
« Le commandement de l’armée affirme qu’il travaille, en coordination avec les nations amies, pour mettre fin aux violations et aux infractions commises par l’ennemi israélien, qui nécessitent une action immédiate car elles représentent une escalade dangereuse », a-t-il ajouté.
Depuis le début de l’année, l’armée libanaise démantèle les infrastructures du Hezbollah et confisque les armes au sud du fleuve Litani, conformément à l’accord de cessez-le-feu conclu en novembre 2024. Le Hezbollah a rejeté une décision du gouvernement libanais, adoptée en août sous la forte pression des États-Unis, qui appelait au désarmement complet du groupe d’ici la fin de l’année.
La résistance se dit prête à discuter de l’intégration de ses armes dans l’armée libanaise dans le cadre d’une stratégie défensive qui permettrait de les utiliser en cas d’attaque contre le Liban. Elle rejette toutefois toute discussion sur la question tant qu’Israël continue d’attaquer le Liban et d’occuper plusieurs zones le long de la frontière sud.
Selon des informations récentes, Haikal aurait proposé de suspendre le plan de désarmement jusqu’à ce qu’Israël respecte le cessez-le-feu, mette fin à ses attaques quotidiennes et se retire du sud du Liban. Fin août, les médias libanais ont affirmé que Haikal pourrait démissionner s’il recevait l’ordre de mettre les FSL en confrontation avec le Hezbollah, au risque de déclencher une guerre civile.
Washington a publiquement confirmé son intention d’utiliser les FAL contre le Hezbollah. Il a également soutenu publiquement les menaces d’Israël de lancer une nouvelle guerre contre le Liban si le Hezbollah refusait de rendre ses armes.