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par Gerry Nolan

Le plan de paix européen « » (relève purement et simplement de la fiction : une armée ukrainienne illimitée, les portes de l’OTAN grandes ouvertes, des troupes étrangères invitées à intervenir, des sanctions activées et désactivées comme des guirlandes de Noël… et pas un pouce de territoire cédé. En d’autres termes, le plan qui a conduit à la guerre… désormais présenté comme la solution pour y mettre fin. Et pourtant, aucun dirigeant européen n’a le courage de le dire en face à Trump.
Les Européens ont enfin mis leur « plan rival » sur la table, et celui-ci ressemble à un pacte suicidaire déguisé en diplomatie. Ce n’est pas une feuille de route vers la paix, mais le document politique le plus dangereux depuis le dossier sur les armes de destruction massive en Irak. Il n’a pas été rédigé pour mettre fin à la guerre. Il a été conçu pour la relancer, par des technocrates qui n’ont jamais vu une tranchée, qui n’ont jamais enterré un fils, mais qui prétendent aujourd’hui redessiner un champ de bataille sur lequel ils n’ont jamais combattu.
Ce plan détruirait ce qui reste de l’Ukraine et plongerait l’Europe dans une instabilité permanente, voire dans une guerre ouverte. Ursula von der Leyen l’a pratiquement avoué : pas de concessions territoriales, pas de limites à l’armée ukrainienne, pas de neutralité, pas de restrictions à l’adhésion à l’OTAN, invitation des troupes étrangères et sanctions automatiques prêtes à être réactivées dès que la Russie fera un faux pas. Et d’une manière ou d’une autre, l’UE, qui a saboté toutes les initiatives de paix passées, insiste sur le fait qu’elle doit être « au centre » de la paix.
Ce n’est pas un plan de paix. C’est une doctrine de guerre maximaliste rédigée par des bureaucrates qui ne subiront jamais les conséquences.
Le plus révélateur n’est pas le contenu du plan, mais la manière dont il a été présenté. Aucun dirigeant européen n’a osé le présenter à Trump. Ils l’ont divulgué au Telegraph. Ils se sont enfuis à Genève comme des stagiaires anxieux espérant pouvoir modifier la version finale après que leur patron l’ait approuvée. Ils veulent paraître rebelles dans la presse, mais restent soumis dans la pratique, et c’est exactement pour cette raison que Washington les a écartés des véritables négociations.
Analysons la situation. L’Europe insiste pour que l’Ukraine soit libre d’agrandir son armée, malgré la révolte massive contre la mobilisation, les enlèvements pour cause de conscription et l’effondrement démographique. Elle veut que les portes de l’OTAN soient grandes ouvertes, ignorant que c’est précisément ce qui a déclenché la guerre. Elle veut que les troupes britanniques, françaises et polonaises opèrent ouvertement en Ukraine, mettant Moscou au défi d’intensifier le conflit. Aucune reconnaissance de la réalité du champ de bataille. Aucune neutralité constitutionnelle.
En bref : les mêmes conditions qui ont créé la guerre, désormais présentées comme les conditions de la paix.
Ils exigent même le droit de sanctionner la Russie de manière unilatérale, automatique, sur un coup de tête politique. Ce n’est pas de la diplomatie, c’est du sabotage juridique déguisé en garanties. L’Occident rompt les cessez-le-feu, puis reproche à la Russie de riposter.
Comparez cela au plan de Trump. La Russie le qualifie de « bonne base ». Ce n’est pas une solution. Ce n’est pas une capitulation. C’est une base. Un langage stratégique. Pendant ce temps, l’Europe pique une crise sous couvert d’un traité et qualifie cela de clarté morale.
Pourquoi ? Parce qu’elle est terrifiée. Si Trump impose son plan, elle se retrouvera avec le cadavre du projet Ukraine sur les bras. Les dettes. La migration. Le naufrage économique. La honte. Et la culpabilité d’avoir contribué à détruire le pays même qu’elle prétendait protéger.
C’est pourquoi ils disent « atténuer » et non « non ». C’est pourquoi ils divulguent des informations, au lieu de faire preuve de courage. C’est pourquoi ils moralisent, au lieu de négocier. « Atténuer » est le mot qu’un esclave utilise lorsqu’il demande à son maître de reconsidérer les conditions de son obéissance.
Imaginez : la majeure partie d’un continent réduite à faire pression pour que son propre avis de décès soit rédigé en termes plus modérés.
Et qu’en est-il de l’Ukraine ? On ne lui offre pas la paix. On l’attache à un cadavre et on lui ordonne de marcher. On lui dit de se reconstruire avec des hommes qu’elle n’a plus. On lui dit qu’elle sera protégée par des alliés qui l’ont déjà condamnée et qui n’ont même pas le courage d’affronter le seul homme qui tente réellement de mettre fin à la guerre.
Ce n’est pas un plan. C’est la garantie d’un conflit gelé, d’une Ukraine remilitarisée, d’une OTAN remobilisée et d’une confrontation permanente avec la Russie. Pas d’autonomie pour l’Europe. Pas de souveraineté pour l’Ukraine. Pas de paix pour personne.
L’histoire a offert à l’Europe une place à la table des négociations. Elle a choisi de s’asseoir. Sur ordre. Et seulement lorsqu’on lui a demandé.