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Une vidéo du sénateur face à des soldats américains serait à l’origine de l’enquête.
Carole Tassin

Le Pentagone a annoncé ce 24 novembre l’ouverture d’une « enquête approfondie » ciblant le sénateur démocrate Mark Kelly. Le ministère évoquait de « graves allégations de mauvaise conduite ».
Connu pour ses critiques à l’encontre de l’administration Trump, l’ancien pilote de chasse et astronaute américain apparaîtrait dans une vidéo dans laquelle un groupe de démocrate s’adresse aux militaires américains leur assurant qu’ils peuvent refuser d’exécuter des ordres illégaux. « Les menaces qui pèsent sur notre Constitution ne viennent pas seulement de l’étranger, mais aussi de notre propre pays. Nos lois sont claires : on peut refuser des ordres illégaux. Nul n’est tenu d’exécuter des ordres qui violent la loi ou notre Constitution », peut-on entendre.
Suite à cela, le Pentagone aurait reçu de « reçu de graves allégations de mauvaise conduite » concernant Kelly. « Conformément au Code uniforme de justice militaire (10 USC § 688) et aux autres réglementations applicables, un examen approfondi de ces allégations a été entrepris afin de déterminer les suites à donner, pouvant inclure une réintégration au service actif pour une procédure de cour martiale ou des mesures administratives. Cette affaire sera traitée dans le respect du droit militaire, garantissant ainsi le droit à une procédure régulière et l’impartialité. Les commentaires officiels ultérieurs seront limités afin de préserver l’intégrité de la procédure« , déclare le ministère de la Défense dans un communiqué.
« Le ministère de la Guerre rappelle à tous que les retraités militaires restent soumis au Code uniforme de justice militaire (UCMJ) pour les infractions applicables, et que des lois fédérales telles que l’article 2387 du titre 18 du Code des États-Unis interdisent toute action visant à porter atteinte à la loyauté, au moral ou au bon ordre et à la discipline des forces armées. Toute violation sera poursuivie par les voies légales appropriées« , peut-on également lire.
« J’ai trop donné à ce pays pour me laisser réduire au silence par des brutes«
De son côté Mark Kelly affirme qu’il a été mis au courant de cette enquête à travers les tweets du Pentagone et de son chef, Pete Hegseth. « À 22 ans, j’ai été nommé enseigne de vaisseau de 2e classe dans la marine américaine et j’ai prêté serment à la Constitution. J’ai respecté ce serment tout au long de ma formation de pilote, de mes multiples déploiements à bord de l’USS Midway, de mes 39 missions de combat lors de l’opération Tempête du désert, de ma formation de pilote d’essai, de mes quatre vols à bord de la navette spatiale à la NASA, et chaque jour depuis ma retraite – que j’ai prise après que ma femme Gabby a été blessée par balle à la tête alors qu’elle était au service de ses électeurs. J’ai appris cela en apprenant le tweet du secrétaire Hegseth. J’ai également vu les messages du président disant que je devrais être arrêté, pendu et mis à mort« , écrit-il, à son tour, sur X.
« Si le but est de m’intimider, ainsi que d’autres membres du Congrès, pour nous empêcher de faire notre travail et de demander des comptes à cette administration, cela ne fonctionnera pas. J’ai trop donné à ce pays pour me laisser réduire au silence par des brutes qui se soucient davantage de leur propre pouvoir que de la protection de la Constitution« , poursuit-il.
Soumis au Code uniforme de justice militaire, Mark Kelly pourrait avoir à répondre devant une cour martiale. Il pourrait écoper d’une « mesure administrative », incluant une rétrogradation et une réduction de ses droits à pension.