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Arabie Saoudite, Israël, Le sionisme musulman, Liban, Nawaf Salam
Asaad Abu Khalil
Alors que les organisations internationales recensent les violations israéliennes de l’accord de cessation des hostilités, alors que le nombre de victimes de l’agression israélienne continue d’augmenter, alors qu’Israël ne cesse d’annoncer ses intentions agressives contre le Liban (et contre toute la région), Nawaf Salam ,Premier ministre Libanais, parle de normalisation avec Israël (normalisation et pas seulement paix). Salam veut entrer dans l’histoire du sionisme dans notre région en associant son nom à la normalisation libanaise musulmane avec le projet sioniste.
Il s’est ouvert à Bachir Gemayel alors qu’il était boycotté par les dirigeants musulmans (à l’exception d’Othman al-Danna, Suleiman al-Ali et Kazim al-Khalil) et le mouvement national. Saeb Salam, oncle de Nawaf Salam, s’est ouvert à Bachir Gemayel (sur instruction du gouvernement saoudien), mais il s’est rapidement rendu compte qu’il n’était qu’un exécutant des ordres d’Israël. Quiconque a lu les trois volumes du journal intime de Saeb Salam découvre à quel point son opinion sur les Gemayel a évolué jusqu’au troisième volume, lorsqu’il a estimé que Pierre Gemayel et Bachir Gemayel étaient responsables du déclenchement et de la poursuite de la guerre civile.
Nawaf salam insiste pour établir les meilleures relations possibles avec le nouveau régime syrien (ce qui est son droit, car El Joulani et Salam bénéficient du soutien de l’Arabie saoudite), mais lui et ses partisans ne peuvent continuer à imiter le régime syrien dans ses relations avec Israël. Ils affirment que le régime syrien a pris en main la décision de la guerre et de la paix, mais qu’Israël n’a pas cessé ses agressions et n’a pas renoncé à étendre son occupation des territoires syriens. Salam dit (ô horreur) qu’il a laissé la décision de la guerre et de la paix entre les mains de l’État. En disant cela, Salam annonce la responsabilité de son pays dans les bombardements et les assassinats israéliens au Liban, ou sa participation à ceux-ci. Le président qui entretient les meilleures relations avec le régime de Ben Laden à Damas entretient les pires relations avec une partie du Liban qui représente au moins un tiers de la population libanaise (qu’il s’agisse d’une comparaison confessionnelle ou politique).
Que veut Salam et quel est son programme ? Il dit vouloir renforcer la délégation libanaise à la mascarade « mécanisme » avec davantage de civils. Le Parlement a conclu cinq cycles de négociations directes avec Israël au plus haut niveau, et quel a été le résultat ?