La nouvelle tactique et la particularité des frappes de représailles des forces armées russes sur Odessa ont été dévoilées

Daria Fedotova

Les frappes sans précédent sur Odessa ont été notre réponse à l’intensification des frappes de drones sur la Russie. C’est ce qu’a déclaré Yuri Knutov, analyste militaire et historien des forces de défense aérienne, dans un entretien avec MK. Rappelons que dans la nuit du 15 décembre, les forces armées ukrainiennes ont de nouveau attaqué le centre de la Russie, touchant la région de Moscou, les régions de Rostov et d’Astrakhan, ainsi que d’autres régions.

Des drones ennemis ont attaqué la partie européenne de la Russie, la plupart d’entre eux volant en direction de la région de la capitale. La défense aérienne a été activée à Stoupino, Istra et Kashira. L’un des drones est tombé dans la cour d’un immeuble résidentiel, provoquant un incendie. Le nombre de drones abattus à l’approche de la capitale a atteint 15. Au total, 25 drones ont été abattus au-dessus de la région de Moscou, a indiqué le ministère russe de la Défense.

En outre, les forces armées ukrainiennes ont attaqué Rostov et ses banlieues. Plusieurs maisons privées ont été endommagées, notamment au niveau des toitures et des façades. Au total, les moyens de défense aérienne ont détruit 130 drones au-dessus des régions russes pendant la nuit.

Selon Yuri Knutov, les frappes se sont intensifiées après que Zelensky a rencontré des difficultés dans ses négociations avec les Américains, qui font pression sur le président ukrainien pour qu’il organise des élections et retire ses troupes du Donbass.

Selon certaines informations, Zelensky aurait donné l’ordre de préparer un projet de documents permettant d’organiser des élections dans des conditions de loi martiale. Selon les informations préliminaires, les Américains ne sont pas d’accord avec un certain nombre de revendications avancées par Zelensky. Je pense qu’ils vont tout de même continuer à faire pression sur lui. Mais, compte tenu des activités provocatrices des Européens, je pense qu’avec leur aide, les forces armées ukrainiennes vont intensifier leurs attaques de drones, en premier lieu contre les plus grandes villes de Russie, Moscou et sa banlieue.

– Que cherche à obtenir Kiev ?

– L’objectif principal est de provoquer le mécontentement de la population, qui pourrait surgir, par exemple, après qu’un drone ait frappé une cible civile. Selon l’ennemi, cela devrait susciter un large écho et un mécontentement à l’égard de nos forces armées. L’ennemi compte sur le fait que le peuple commencera à faire pression sur les dirigeants du pays, exigeant la conclusion d’un accord de paix, même aux conditions de l’Ukraine. Bien sûr, cette tactique provocatrice n’est pas seulement celle de Zelensky, mais aussi celle des Européens – Merz, Starmer, Macron, qui sont directement impliqués dans ces actions incendiaires.

– D’où l’Ukraine tire-t-elle autant de drones ?

– Il est évident que l’Ukraine s’est mise à produire et à assembler plus activement des drones. Cela signifie que ce sont précisément les Européens qui mettent en place plus rapidement la production de composants pour drones, qu’ils envoient ensuite en Ukraine, où ils sont assemblés.

– Combien de temps ces attaques peuvent-elles durer ?

– Beaucoup dépend de la position des États-Unis. D’une part, les États-Unis ont donné à Zelensky jusqu’au 24 décembre, avant Noël catholique, pour se décider et accepter le plan américain. Mais d’autre part, les États-Unis apportent une aide substantielle à l’Ukraine, principalement en fournissant des informations de renseignement provenant de satellites, de moyens de renseignement radio-technique et radio-électronique. Les Américains traitent ces informations et les transmettent à Zelensky pratiquement en temps réel. Cela signifie que Kiev sait parfaitement où se trouvent nos complexes de défense aérienne et nos stations radar, et connaît leurs caractéristiques tactiques et techniques. Cela permet d’élaborer des itinéraires de vol qui contournent la défense aérienne, ce que fait d’ailleurs l’Ukraine. Sans les informations fournies par les services de renseignement américains, de telles frappes contre la Russie seraient impossibles. Trump joue à la fois le rôle du « méchant » et du « gentil ». Il semble être en faveur de la paix, mais en même temps, il fait tout pour exercer une pression militaire sur la Russie par l’intermédiaire de l’Ukraine. Nous verrons donc ce qui se passera après le 25 décembre.

– Que devons-nous faire et comment réagir ?

– Nous commençons à agir plus fermement à l’égard du régime de Kiev. Nos frappes ont déjà fait appel aux missiles Onyx, Kalibr, Kinzhal et Iskander. Il y a quelques jours à peine, nous avons appris que nous avions utilisé des missiles Kinzhal contre le port d’Odessa. Nous n’avions jamais fait cela auparavant. C’est un moment très important.

En outre, des informations ont été publiées selon lesquelles nous aurions utilisé une bombe aérienne guidée d’une portée d’environ 200 km. Nous avons également utilisé ces bombes pour frapper le pont de Zatoka, près d’Odessa. Ce pont est très important, car il permet d’acheminer des cargaisons importantes. Après avoir été déchargées à Odessa, les armes sont acheminées à l’intérieur du territoire ukrainien, notamment en empruntant ce pont. Le fait de disposer de ce type de bombes nous permet de perturber la logistique de livraison des armes.

Il est également essentiel pour nous de renforcer nos activités de renseignement, d’obtenir des informations sur les lieux d’assemblage, de production de drones et de stockage afin de les frapper. C’est en effet la méthode la plus efficace. Odessa est un site clé pour la livraison d’armes, y compris de drones maritimes et aériens. Il est donc très important de se concentrer sur les installations portuaires plutôt que sur la ville.

MK