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R Qureshi

Dans des villes telles que Bethléem, Jérusalem, Nazareth et Jaffa, les musulmans, les chrétiens et les juifs palestiniens ont cohabité étroitement pendant des siècles, sous l’Empire ottoman et jusqu’au début de l’époque moderne.

La vie communautaire était moins marquée par une séparation rigide que par le partage de l’espace, les rythmes saisonniers et les obligations de voisinage.

Les musulmans palestiniens rendaient visite à leurs voisins chrétiens palestiniens pour leur présenter leurs vœux et échanger des friandises à Noël. Ils participaient aux festivités publiques, aux marchés et aux processions dans les rues, témoignant ainsi leur respect pour les fêtes chrétiennes, tout comme les chrétiens palestiniens respectaient les fêtes musulmanes.

Les Juifs palestiniens ont également vécu ces moments civiques communs, participant aux marchés et à la vie publique tout en observant leur propre calendrier religieux au sein du même tissu urbain.

Cela était particulièrement visible à Bethléem, où Noël était, et reste, un événement civique majeur qui façonne toute la ville.

Dans l’islam, Jésus (Issa) est un prophète vénéré, ce qui rend la participation sociale naturelle et respectueuse sans franchir les frontières religieuses.

La tradition juive palestinienne, bien que distincte sur le plan théologique, partageait l’importance accordée à la continuité communautaire, aux coutumes locales et à la coexistence au sein de villes mixtes, en particulier à Jérusalem et à Jaffa.

Ces interactions étaient sociales, conviviales et culturelles plutôt que théologiques. Elles reflétaient une société palestinienne dans laquelle les différences religieuses n’empêchaient pas le partage de la vie publique.

Noël à Bethléem nous en dit moins sur la doctrine que sur la façon dont les communautés vivaient ensemble, à travers la reconnaissance mutuelle, les contacts quotidiens et le partage des rues.

Ce modèle est largement documenté dans les récits de voyageurs, les mémoires locales et les photographies de la fin du XIXe et du début du XXe siècle.

Bethléem considérait Noël comme un événement à l’échelle de toute la ville. Jérusalem, ville sacrée pour les musulmans, les chrétiens et les juifs palestiniens, considérait Noël comme une période sacrée parmi d’autres, au même titre que le ramadan, Pâques, la Pâque juive et d’autres cycles religieux.

Dans ces deux villes, les Palestiniens de différentes confessions étaient présents non seulement en tant que fidèles, mais aussi en tant que voisins intégrés dans une société commune.

Robina Qurechi